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888A la fin 2005, le président du Venezuela Hugo Chavez avait entrepris, dans un geste à la fois habile et provocateur, et compatissant après tout, d’offrir du carburant, essentiellement du pétrole de chauffage, aux Américains pauvres qui le souhaiteraient. Certains Etats avaient accepté, d’autres avaient refusé; l’Etat du New Hampshire, notamment, avait repoussé l’offre… On nomme le New Hampshire parce que cet Etat vient de changer d’avis et annonce, le 18 juillet, qu’il acceptera le pétrole de Chavez.
«Two years ago, New Hampshire refused to accept heating oil from Venezuelan President Hugo Chavez, the pro-Castro U.S. critic who once called President Bush “the devil.” But with fuel prices rising, well, free oil is free oil. With the state's blessing, New Hampshire residents will be receiving some of the fuel this winter.
»New Hampshire becomes the last state in the Northeast to embrace the offer. “A lot of people have said, ‘We need help and we value any help we can get,’” said Amy Ignatius, director of New Hampshire's office of energy and planning.
»The oil giveaway will be managed by Citizens Energy, a nonprofit organization set up by former Massachusetts Rep. Joseph Kennedy to help the poor stay warm. But the state energy office plans to help Citizens publicize the aid and sign up fuel-oil dealers.»
D’une façon générale, cet épisode est considéré d’un point de vue très politique. Le refus du New Hampshire, en 2006, était nettement appuyé sur l’argument politique. Le sénateur républicain de l’Etat Sununu avait qualifié l’offre de “disgrâce” et il avait été soutenu dans sa position hostile par le gouverneur de l’Etat, le démocrate John Lynch. Aujourd’hui, Lynch affirme que le rôle de l’Etat est de venir en aide à ses citoyens et leur faire connaître le plus possible l’offre de Chavez, pour qu’ils en profitent. Sununu, lui, a affiché une remarquable souplesse dialectique, qui constitue un tribut de poids à l’hypocrisie américaniste d'un élu placé devant la perspective des élections de novembre prochain. Il condamne toujours Chavez, avec la plus extrême violence, mais estime qu’il n’a aucune raison de s’opposer à une initiative de Citizens Energy, – cette association à la vertu américaniste bien connue, soutenue par l'un des héritiers Kennedy et qui se charge de distribuer le pétrole de Chavez. (Ces hommes politiques ne font d’ailleurs qu’embrasser ce qu’ils ne peuvent étouffer: dès l’hiver dernier, des citoyens du New Hampshire ont commencé à recevoir du pétrole made in Chavez de leur propre initiative, passant par Citizens Energy sans l’aide des autorités de l’Etat.)
Du côté du business pétrolier, où l’on vit toujours d’un très mauvais oeil l’idée de Chavez, on serait plutôt divisé.
«Bob Garside, president of the Oil Heat Council of New Hampshire, a trade group, predicted many of the state's 200 dealers will refuse to participate in the heating-oil giveaway. “In the past, it's been nothing but a ploy for Chavez,” Garside said.
»Bill Fuller, general manager of Fred Fuller Oil Co., disagreed. He began delivering fuel for Citizens last winter, when hundreds of New Hampshire residents who applied on their own, without state involvement, got 100 gallons free. Fuller said he plans to do it again.»
C’est une affaire symptomatique de la situation aux USA. Les préoccupations économiques tendent de plus en plus à supplanter toute autre considération, y compris les consignes stupides et néanmoins impératives (en général, d’autant plus impératives qu’elles sont stupides, ceci compensant cela) de la politique belliciste américaniste. Les hommes politiques sont obligés de suivre, malgré leur implication dans ces consignes. Ainsi s’étend une nouvelle forme d’“aide au Tiers-Monde”, mais en sens contraire de l’orientation habituelle.
Mis en ligne le 21 juillet 2008 à 12H06
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