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372Personne n’a jamais douté de la souplesse de Bill Clinton et de l’influence autoritaire que peut exercer sa femme à certains moments de leurs relations. Bref, Hillary a reconnu que l’intervention massive de Bill dans sa campagne présente quelques revers dus à la personnalité charmeuse dudit Bill, à son inclination manifeste pour lui-même. Sans doute a-t-elle remonté les bretelles de son époux, ce qui serait bien dans sa manière. Bill file doux et, dans la dernière ligne droite de la campagne de l’Iowa, tresse des couronnes de laurier à sa possible future présidente d’épouse.
Le couple a mis au point une tactique audacieuse, qui n’est peut-être pas sans vertu, qui tranche dans tous les cas sur les longues tirades d’auto-satisfaction des candidats. Bill fait désormais l’éloge des échecs de sa femme (lorsqu’elle était First Lady), expliquant assez justement qu’à partir des checs se forment caractère et expérience. Par conséquent, Hillary est mûre pour être notre présidente à tous.
Voici ce que nous rapporte le Guardian du 1er janvier 2007:
«Failure is not usually an attribute used to sell American presidents, but that is how Bill Clinton is pitching his wife to Iowa's voters in the final days before the state caucuses. Hillary Clinton has a crucial quality for an occupant of the White House, the former president argues: the strength to carry on after getting it wrong.
»“You need to know how a president deals with failure,” he told a packed fairground hall in this town south-west of Des Moines. For some, this makes a compelling argument, coming from the only living Democrat to have occupied the Oval Office for two terms. Who better equipped to offer a lesson on the makings of a president than Bill?
(…)
»Hillary's failure, as first lady, to carry out healthcare reform becomes a virtue. “She tried and, as everyone has told you in this election, she failed. We failed. I failed,” he said. “The next president, unless he or she is locked in a closet for four years, will sooner or later fail at something, just like we all did. So what you need to know is how will your leader respond to failure,” he said. “What did she do? She went back to work.”»
Outre la tactique électorale, on appréciera une certaine audace dans le propos. L’échec est rarement un argument aux USA, terre célébrée pour la vertu de la réussite, où l’on n’aime pas les perdants (“losers”) et ainsi de suite. Alors, peut-être les temps changent-ils. L’échec est devenu tellement la marque de fabrique de la politique US qu’il vaut mieux savoir comment s’y prendre quand on prétend diriger cette politique. L’argument de Bill Clinton pourrait être ainsi considéré comme le reflet réaliste de l’évolution catastrophique des USA, – outre, bien sûr, qu'il prétend clouer le bec à ceux qui attaquent Hillary pour ses échecs.
Mis en ligne le 2 janvier 2007 à 11H05