Chronique de la déstructuration citoyenne

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Chronique de la déstructuration citoyenne

Trouvé sur le site du catholique Patrice de Plunkett un assez bon exemple du fanatisme suicidaire aujourd’hui qualifié de “citoyen”. Vie et mœurs des convulsionnaires de notre temps. (Voyez le lien.)

«On dirait un gag, mais l'histoire est authentique. Elle se déroule en ce moment. Enseignant âgé de 59 ans, M. Stéphane Nicot veut être une femme ; sur la photo il porte une perruque blonde et une robe violette. A-t-il subi une opération chirurgicale ou une hormonothérapie ? On n'en sait rien : il refuse d'en parler. Il est donc toujours un homme aux yeux de l'état-civil. Il vit avec une femme : quoique celle-ci se déclare lesbienne, aucun argument légal ne s'oppose à leur mariage. Mais M. Nicot est un militant(e), cofondateur d'une association LGBT... Il veut donc donner à ce mariage une dimension « transgenre » et en faire une provocation : il proclame que ce sera un mariage homosexuel, tout en refusant de prouver être devenu – physiologiquement– une femme !

»Cette provocation vise à disqualifier tout critère objectif et toute norme légale. Il s'agit de forcer la loi à s'incliner devant les exigences individuelles.

»L'association de M. Nicot, citant une résolution de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (2010), exige en effet que les “personnes transgenres” reçoivent “des documents officiels reflétant l'identité de genre choisie, sans obligation préalable de subir [...] une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale”.

»En clair : un homme se voulant femme n'aurait même pas à le devenir physiologiquement. Son “choix” ferait loi, et l'état-civil n'aurait qu'à s'incliner.

»Si cette procédure devenait la norme, il y aurait de quoi détruire non seulement la notion d'homme et la notion de femme, mais la notion d'état-civil, la notion de loi, donc la notion de pacte social... Seules compteraient les pulsions individuelles. […]

»Un groupe d'élus français (de la région de M. Nicot) vient de se déclarer en faveur du “droit au changement d'état-civil sur simple demande, pour les personnes transidentitaires” : autrement dit la validation légale de toute exigence individuelle subjective. […]

»La forme politique du vivre-ensemble est ainsi attaquée par trois pressions : une pression (latérale) du lobby LGBT, une pression (de bas en haut) de groupes d'élus, une pression (de haut en bas) du Conseil de l'Europe.

»Cet exemple d'anomie – suppression de toute loi normative – concerne le domaine des nouvelles mœurs fabriquées par la société ultralibérale, où le consommateur (et ses “pulsions”) a remplacé le citoyen (et son “civisme”) ; depuis une quinzaine d'années, on appelle d'ailleurs “citoyennes” les pulsions du consommateur, pour achever le brouillage.

»Mais le domaine des mœurs n'est pas le seul concerné : cette liquéfaction des repères s'applique à tous les secteurs de la vie sociale. Les transgenres ne font que réclamer, dans leur style, le même anomie que celle dont bénéficie la sphère financière depuis vingt ans.» […]

Je suis tenté d’ajouter qu’il y a là une sorte de démocratisation de ce que Philippe Grasset nomme virtualisme. Si ce monde s’autorise au surréalisme, pourquoi devrais-je me priver ?

«Une fois je te l’ai dit,

»Deux fois je te l’ai dit,

»Mais ce que par trois fois je te dis

»Est vrai.»

(Lewis Carroll.)

GEO