Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
2511Le 19 juillet 2012 – Voici un texte de présentation d’une nouvelle série régulière d’articles, peut-être parlerait-on de nouvelle “rubrique” si l’on veut… (Précision sans attendre : Ce texte de présentation pourrait apparaître comme étant de dedefensa.org sous sa forme impersonnelle, ou bien, peut-être, par instant, sous une forme plus personnelle dont on devinera aisément le coupable. Tout cela est identifié à la fin de ce texte.)
Il nous faut bien avouer que, depuis des années où nous suivons ce choix de financement (mis à part l’épisode “abonnements” de 2010-2011), il nous a toujours été difficile de présenter ou d’accompagner notre campagne de soutien par donations de textes de “promotion”, – ce mot si détestable, aussi froid et vide qu'une pensée de marketing. Nos lecteurs s’en sont aperçus le plus souvent, d’autant que nous n’avons jamais caché notre gêne. Il y a là quelque chose de congénital à dedefensa.org, quelque chose qui est dans ses gênes et dans son âme… (La formule peut paraître oiseuse, de parler d’“âme” à propos d’un site, en plus de “ses gênes”, mais elle n’est pas contradictoire avec “l’esprit” du site justement. Cette façon d’étendre la conscience et, éventuellement, plus encore, à la mesure d’une entité, est une démarche que l’on retrouve très régulièrement sur dedefensa.org. Cela fait même partie de sa raison d’être, telle que cette chose s’est construite. Alors, qu’on nous pardonne cette audace de langage et qu’on n’y voit aucune prétention ni la moindre préméditation. J’espère simplement avec ferveur que certains lecteurs comprendront ce que nous voulons dire, ce que, moi-même, je veux dire en employant ces mots.)… Disons enfin, sur ce point, que la pratique de la promotion qui a nécessairement une dimension commerciale, qui se rapproche par conséquent et tout aussi nécessairement des pratiques du Système, qui s’y soumet dans tous les cas, cette pratique n’est pas la tasse de thé du site dedefensa.org ; il n’y excelle pas, il y est exécrable ; dans cette sorte d’exercice, le site ne s’aime pas lui-même, et, moi-même, je ne m’y sens pas à l’aise.
La chose, cette maladresse et cette réticence à agir (à écrire) pour faire la promotion de l’appel à donation, s’est accentuée encore avec la formule ”mensualisée”, avec la sollicitation pressante, régulièrement revenue à l’esprit et qui brouille l’âme, de déterminer sous quelle forme intervenir, avec quel sorte de texte, avec quels arguments, etc. L’incertitude existentielle qui prend la forme d’un malaise de plus dans un travail dont l’exigence substantielle, par sa forme et son contenu, est fondamentalement anxiogène à côté d’être nécessaire et impératif, ne s’est donc pas du tout modifiée. Elle est plus pesante que jamais et nous fait passer, chaque mois, par des affres épouvantables dans une sorte de miracle ambigu du renouvellement de la chose. (L’angoisse n’a pas de limite, c’est une humeur qui semble toujours créatrice d’elle-même. J’en sais beaucoup à cet égard, et cette expérience est elle-même d’un grand poids, en même temps qu’elle est révélatrice de la forme même de la mission de dedefensa.org.)
“Il faut rompre”, nous sommes-nous dit avec l’entrain d’une nouvelle décision, – rompre ce cercle vicieux des incertitudes angoissées… De là, une décision majeure, et heureuse espérons-nous. Nous allons employer une formule nouvelle d’intervention “promotionnelle”, – le moins “promotionnelle” possible, après tout, cette intervention… Il s’agit de cette formule d’une “chronique” paraissant chaque “19 courant…” (du mois en cours), pour accompagner la relance de notre campagne mensualisée, chaque 19 du mois, comme la coutume s’en est établie. (Les deux textes de référence à propos de cette “coutume” sont du 19 octobre 2011 et du 19 novembre 2011.)
Par sa seule présence en plus de l’affichage de la barre de comptage, ce texte alertera nos lecteurs sur notre situation et notre besoin de soutien telles qu’elles apparaissent chaque “19 courant…” ; la forme de l’intervention s’avèrera, nous l’espérons, plus originale et plus attrayante. D’ailleurs, le texte lui-même, quel que soit son contenu, sera pour vous une alerte à la mobilisation, – du moins nous l’espérons et je l’espère. (Ne serait-ce pas déjà le cas de celui-ci, où rien n’a été plaidé de notre situation difficile, comme elle l’est la plupart du temps le “19 courant…”, mais qui suggère d ‘ores et déjà un appel à votre mobilisation ?)
Du reste et comme on s’en doute un peu, la tactique, en vérité, sera plutôt allusive qu’équipée de gros sabots bruyants. Le sujet abordé, en effet, dépendant de l’humeur de l’auteur, n’aura pas nécessairement à voir avec les préoccupations habituelles du “19 courant…”, dans le cadre où nous parlons. Il est même assuré, nous semble-t-il, qu’on prendra toute la distance possible, simplement pour y revenir par allusion, par logique, par fatalité, parce qu’il le faut bien… Ou bien, qui sait, peut-être pour n’y pas revenir du tout ?
Les textes seront de Philippe Grasset ès qualité, dans le sens d’une personnalisation, et plutôt d’“humeur” comme l’on dit, comme devraient l’être des “chroniques” selon sa conception. Ils porteront sur tous les sujets possibles, au choix de l’auteur, – à mon choix, en vérité, cette fois en tentant de m’accorder une certaine liberté dans la démarche. (Je dis bien “tenter” car ce n’est pas une chose facile, lorsqu’on s’est habitué autant que contraint à un travail qu’on fait dépendre de strictes structures que sont autant les évènements du monde que l’évolution d’une pensée par rapport à ces évènements, de soudain se donner la consigne de la liberté du choix ; la liberté est le masque le plus habile que la contrainte ait jamais forgé, comme on devrait le savoir… Je suis d’ailleurs sûr que je me retrouverai toujours, mais cette fois selon une autre démarche, dans ces structures-là, parce que, en même temps qu’une contrainte, elles sont fondamentalement une exigence qui est le caractère même du site et du travail qui y est fait.)
Alors pourrai-je parler une fois et l’autre de souvenirs d’avant, d’avant le temps où notre destin semblait autre que celui d’accompagner, à la fois lucides et angoissés, une Chute qui semble désormais inéluctable, qui remplit l’esprit d’angoisse et qui le délivre en même temps de ses chaînes. Peut-être sera-ce une évocation d’autres ambitions, lorsque je voulais être poète plutôt que chroniqueur et historien de quelque chose qu’on pourrait baptiser de cette expression étrange de “métaphysique immédiate” ? Peut-être sera-ce le commentaire de mes commentaires, voire le jugement que je porte sur moi-même d’avoir choisi de faire ce que je fais, l’espérance que j’y trouve parfois, la vanité qu’il me semble aussi y distinguer. Peut-être sera-ce ceci, ceci ou cela, et bien plus encore. J’ai le sentiment très fort, peut-être l’intuition que j’espère haute, que les choses se feront d’elles-mêmes, comme toute chose lorsqu’il s’agit d’écriture, comme si le langage avait lui-même son intuition haute, comme s’il était lui-même intuition haute, – le langage, les mots et les phrases…
On verra, – on écrira, on lira, on ressentira, on jugera...
Je crois que, souvent, ou bien parfois je ne sais, le texte de cette Chronique du 19 courant… sera terminé par cette Note en forme de Post Scriptum dont le rôle sera de clore le texte par un rappel de la situation des donations, ce “19 courant…” Habile, n’est-ce pas ?
Bref… Une façon comme une autre de revenir à la réalité, à la vie minutieuse et minutée du site, sous une forme plutôt acceptable, assez dans tous les cas pour ne pas rompre l’esprit de la chronique. Voilà qui est fait, en incitant notre lecteur à cet instant précis et nos lecteurs en général à consulter la barre de comptage, pour constater que, cette fois, nous partons de bien bas pour tenter d’atteindre les sommes mensuelles qui assurent le minimum et la moyenne confortable de fonctionnement du site, – entre €2.000 et €3.000… Aidez-nous, et merci pour votre aide.
dedefensa.org & Philippe Grasset (ou vice-versa)