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1120Je réagis un peu tardivement sur une partie de la Note d’Analyse : « Notes sur mon ennemi favori » [NDLR : le 23 janvier 2010] où il est question, de l’absence d’âme des Américains et de l’idée selon laquelle ils n’auraient construit ni nation, ni civilisation. Si les conséquences de cette pathologie des USA sont le sujet même de l’article (nécessité d’avoir des ennemis pour ne pas avoir à affronter son propre vide), l’origine de celle-ci n’y est pas beaucoup évoquée. Ce sujet m’intrigue particulièrement. Bien sûr, de nombreux articles sur Dedefensa abordent ce thème, je parlerai de quelques uns d’entre eux plus loin dans ce texte, mais je souhaiterais tout d’abords aborder plusieurs ouvrages dont je vais essayer ici de livrer la synthèse pour prolonger quelque peu le débat. Je ne parlerai pas de l’illustre précèdent de Tocqueville, mais de Fernand Braudel pour tenter de cerner ce qui constitue une civilisation et de chercher en quoi l’Amérique, dans sa substance, pourrait être dépourvue de certains de ses constituants fondamentaux. Je me tournerai ensuite vers Jean Philippe Immarigeon, auteur certes moins connu et moins académique, mais dont le point de vue est particulièrement acéré sur le sujet qui nous intéresse, à savoir la présentation de la fracture qu’il constate dans la civilisation occidentale, entre l’Amérique d’une part et l’Europe d’autre part. Fracture dont la nature débouche sur des mentalités et des regards fort différents sur leurs places respectives dans l’Histoire, et ceci quelles que soient les similitudes apparentes entre les deux sociétés et leur filiation commune.
Dans l’introduction de Grammaire des civilisations, ouvrage pédagogique destiné à l’origine à un manuel pour lycéens, Braudel expose la difficulté qu’il voit à enseigner l’histoire, notamment dans le fait d’arriver à relier les faits historiques, aux causes réelles, profondes, qui les ont engendrés. Car, expliquer l’histoire par empilement de faits successifs, comme autant de rouages assurant la transmission mécanique et régulière entre les causes et les conséquences, c’est louper d’après lui, le fait qu’elle est parcourue de plusieurs courants, certains à la surface, d’autres en profondeur, et avançant chacun selon des rythmes inscrits dans des temporalités différentes :
«La multiplicité évidente des explications de l’histoire, leur écartèlement entre des points de vue différents, leurs contradictions même s’accordent, en fait, dans une dialectique particulière à l’histoire, fondée sur la diversité des temps historiques eux-mêmes : temps rapide des évènements, temps allongé des épisodes, temps ralenti, paresseux des civilisations»
Pour Braudel, le temps rapide est celui de l’actualité, le temps allongé celui de nos sociétés, et le temps ralenti, bien sûr comme il le souligne, celui des civilisations. Il insiste bien, en y revenant plusieurs fois, sur les différences entre temps court et temps long, entre sociétés et civilisations, et sur le fait que d’après lui, les premières sont enchâssées dans les secondes qui leur servent de support et à l’intérieur desquelles, elles peuvent se succéder sans en changer la nature profonde, malgré des évolutions spectaculaires :
«L’historien, lui-même, ne les voit pas apparaître aussitôt [les civilisations] dans son récit chronologique habituel trop précipité. Aussi bien, on ne peut ni comprendre, ni surtout vivre ces réalités dans leur très lente évolution, qu’en parcourant, qu’en gaspillant de vastes espaces de temps. Les mouvements de surface dont nous parlions tout à l’heure, les évènements et les hommes eux-mêmes s’effacent alors devant nos yeux tandis que se dégagent de grandes permanences ou semi-permanences, à la fois conscientes et inconscientes. Ce sont là les “fondements” ou mieux les “structures” des civilisations : les sentiments religieux par exemple, ou les immobilités paysannes, ou les attitudes devant la mort, devant le travail, le plaisir, la vie familiale...
»Ces réalités, ces structures sont en général anciennes, de longues durées, et toujours des traits distinctifs et originaux. Elles donnent aux civilisations leur visage particulier, leur être. Et celles-ci ne les échangent guère, chacune les considérant comme des valeurs irremplaçables».
Pour illustrer la permanence et la solidité de ces caractéristiques, ainsi que pour répondre à la question de savoir si par exemple, une société industrielle moderne et mondiale pourrait provoquer un rapprochement, voire une fusion progressive des civilisations des cinq continents avec la civilisation occidentale, Braudel fait remarquer qu’à l’époque où le livre est écrit (1962), deux siècles de bouleversements industriels similaires et parallèles dans les différents pays européens, n’ont pas réussi à gommer les différences de mentalités profondes entre ces pays, et qu’on peut encore parler des cultures française, allemande, italienne, anglaise etc… alors que les différences entre ces nations sont pourtant bien plus faibles qu’avec celles des autres continents. Partant de ce constat et en le prolongeant, on peut considérer aujourd’hui que le rêve d’une globalisation achevée et niveleuse, qui ferait que les hommes du monde entier pourraient partager les mêmes valeurs et les mêmes visions, apparaît donc dans toute sa supercherie et toute sa vanité. Malgré tous les efforts des médias de masse pour tenter de standardiser les comportements et les mentalités, cet avènement n’est certainement pas pour demain, quand bien même assisterions-nous à la multiplication des « Hypernomades » chers à Attali. Nos grands penseurs et essayistes contemporains devraient probablement reconsidérer quelque fois leurs positions….
Par ailleurs, une idée fondamentale de l’ouvrage est celle de la transmission de valeurs dont les origines remontent fort loin dans le passé. Les cultures des peuples gardent les traces enfouies et souvent inconscientes des contraintes et des épreuves parfois formidables, par lesquelles ceux-ci sont passés, ainsi que des réponses, techniques, politiques, métaphysiques, qu’ils ont dû trouver pour les traverser. Autant de traces qui s’accumulent par sédimentation, et se transmettent de génération en génération, par les tabous, les valeurs et les modèles de comportement véhiculés par l’éducation et l’environnement social. Braudel parle même de civilisations « secondes », c'est-à-dire de civilisations qui ont repris à leur compte l’héritage de civilisations antérieures, comme la civilisation occidentale est l’héritière des civilisations grecques et romaines ou la civilisation musulmane, celles du proche orient depuis les Assyriens. Toutes celles-ci ont d’ailleurs eu de nombreux contacts et échanges entre elles autour de la méditerranée.
Mais encore faut il que les civilisations reconnaissent, acceptent et enrichissent les héritages qui s’offrent à elles. Dans cette optique, les USA présentent une situation singulière. Clairement issus de la civilisation européenne et de son expansion coloniale, ils ont cependant choisi la rupture avec leur filiation. Jean-Philippe Immarigeon dans son livre « American Parano » décrit à quel point ce rejet est l’acte fondateur de la société américaine, qui présente alors l’aspect unique au monde, au moins à cette échelle, d’être une société volontairement orpheline, une société sans civilisation :
«Pourquoi fuit-on en Amérique ? Pour, comme le dit Susan Sonntag, se débarrasser de ce fardeau qu’est la civilisation, et retrouver nos origines barbares où tout est possible et tout est permis ? L’Amérique offre la possibilité d’effacement du passé pour ne voir que le présent, ne conservant d’autre mémoire que celle qui est utile pour l’avenir ; il y règne ainsi une ignorance volontaire de tout ce qui fit le monde depuis les origines, en un mot de tout ce qui l’encombre. Hegel écrivait dans ses Leçons sur la philosophie de l’Histoire que c’était « une terre de désir pour tous ceux qui sont fatigués de l’arsenal historique de la vieille Europe. L’Amérique se sépare du sol sur lequel s’est passée jusqu’ici l’Histoire universelle.»
«Le débarquement des Pilgrims du Mayflower a été une séparation du monde, la Déclaration d’indépendance de 1776 en fut une autre. […] Ce n’est donc pas simplement de Londres que les Insurgents se séparent en coupant le cordon ombilical, c’est du reste de la communauté des nations. Autant dire qu’elle se retranche de l’Histoire à l’inverse de l’Europe “construite par voisinage et par mémoire (qui) est semblable, en cela, au reste du monde”.»
Ainsi, ce n’est pas seulement parce qu’elle est une société d’origine coloniale, apparue depuis peu, que l’Amérique ne serait pas fondée sur une civilisation, mais probablement bien plus en raison de sa volonté consciente et assumée, de rejeter ses racines en faisant table rase du passé afin de ne rien devoir à « la vielle Europe ». Pourtant, d’autres pays d’origine semblable, Latino-américains notamment, sont en train de se construire une identité, en acceptant les héritages mêlés de l’Europe, de l’Amérique précolombienne ou encore de l’Afrique, même si cette construction se passe dans la douleur et que la synthèse est encore loin d’être achevée.
Ce refus américain engendre aujourd’hui une société inquiétante qui commence à tourner à vide, car fondée sur un besoin irrépressible d’expansion, elle a atteint ses limites et ne peut faire autrement que de s’entêter à essayer de réaliser le projet prévu lors sa fondation. En se proclamant Nation élue, dotée d’institutions parfaites dès sa création, les « Founding Fathers » ont bien souligné à quel point ils considéraient que leur société était l’aboutissement de l’Histoire, un idéal indépassable. Il ne peut donc être question d’avoir une évolution autre que celle prévue dans le déroulement du projet original. Après le XVIIIe siècle, les mentalités et les doctrines n’ont plus guère changé, car les américains pensent qu’ils sont désormais « sortis » de l’Histoire. Immarigeon souligne à quelle point la rigidité religieuse des « Pilgrim Fathers » et les théories libérales de Mandeville ont été conservées intactes « fossilisées » dans une Amérique puritaine qui refuse de se confronter au monde autrement qu’en position de force, par crainte d’être contaminée par sa corruption.
C’est donc à un renversement de perspective qu’il nous invite dans notre regard sur l’Amérique. Elle n’est pas un projet d’avenir comme on a l’habitude de le penser, mais celui de pèlerins des XVIIe et XVIIIe siècles, déterminés à fuir les bouleversements européens de l’époque, ceux des lumières, pour figer sur une nouvelle terre, leurs conceptions religieuses et prédatrices. De là, l’étrange paradoxe constaté par les observateurs d’une société se présentant elle-même comme la pointe avancée du progrès et présentant simultanément des aspects et des mentalités archaïques abandonnés depuis longtemps en Europe. De plus, comme le remarque Emmanuel Todd, elle bénéficie aussi désormais beaucoup moins, du fait de son poids démographique et de son inertie, des apports structurants des vagues d’immigrants d’autrefois, qui apportaient avec eux leur éducation et leur culture, contribuant par ce biais, à l’ouvrir sur l’extérieur et à dévier temporairement ainsi sa trajectoire initiale. On peut donc constater que ce manque de racines, qui était un atout pour l’Amérique dans sa phase d’expansion débridée sur un territoire vierge, se transforme aujourd’hui en handicap, quelles que soient les qualités individuelles, parfois remarquables, de ses habitants.
Dans quelle mesure, l’Amérique a-t-elle conscience du piège dans lequel son mythe fondateur l’a enfermée ? Peut-être peut-on parler d’intuition, plutôt que de prise de conscience, en tout cas sa culture populaire a largement exploré le thème de son effondrement. Celui-ci n’est pas, loin de là, une spécialité américaine, « si Sparte et Rome ont péri, quel État peut espérer de durer toujours ? » écrivait déjà Jean-Jacques Rousseau, mais il a atteint chez eux une dimension pathologique. Comment ne pas être stupéfait par l’avalanche de productions culturelles (littérature, cinéma, sans parler des jeux video), chaque mois apportant sa nouvelle livraison, où les américains mettent une nouvelle fois en scène leur propre destruction. Ces histoires se complaisent généralement dans l’horreur, où les survivants retournés à la barbarie s’entretuent pour des ressources quasi épuisées, avec pour petit raffinement, de George A. Romero à Cormac Mc Carthy en passant par Richard Matheson, la remarquable constance du thème du cannibalisme.
Peut-être pouvons-nous voir dans ce thème, une terrible métaphore de l’avidité d’un système où les « perdants » sont sacrifiés – dévorés – afin que les classes supérieures puissent continuer à danser sur le pont du Titanic. Une société qui, de l’expulsion des primo habitants de leurs des terres hier, à la titrisation de contrats de crédits hors de prix refilés aux plus pauvres et aux plus fragiles aujourd’hui, a porté la prédation comme principe de développement économique à son paroxysme. Privée de nouvelles proies et d’une nouvelle « frontière », l’Amérique commence à se dévorer elle-même.
Quelles pourraient être alors, les effets sur la population du constat de cette terrible impasse engendrée par la disparition du « rêve américain » ? Dans son essai sur « la fascination de la violence dans la culture Américaine », Denis Duclos consacre un chapitre aux dangers qu’il voit dans l’utilisation de ce rêve comme moyen d’encadrement et de contrôle social. En entretenant le cycle sans fin de « l’Entertainement » et de la consommation effrénée : frustration, désir, assouvissement, désillusion et retour à la case départ, on crée certes des individus le plus souvent empressés de communier dans la célébration du mythe, mais cet équilibre est fragile, il engendre un appétit d’ogre insatiable, difficilement contrôlable par ses promoteurs dépassés qui partagent le plus souvent la même hébétude. On peut fortement douter qu’ils pourraient facilement faire émerger de nouvelles structures (ou faire croire à une nouvelle histoire), en cas de bouleversement brutal :
«Ces marchands d’illusions font à ce point corps avec l’errance de la foule des chalands, qu’ils sont incapables d’envisager une étape ultérieure : Celle où les gens commenceraient à reconstruire les valeurs, cette fois, d’une société universelle. Non seulement les mégas-bateleurs ne peuvent pas aider à produire ces nouveaux habitus, mais ils renâclent farouchement devant leur émergence. C’est là que la violence pointe à nouveau son mufle aux fortes canines. [Car], les maîtres de « la démocratie mondiale » se sont si bien habitués à leur rôle de guides temporaires pour migrants déracinés redevenus des grands enfants, qu’ils ne veulent plus laisser ces derniers s’émanciper. De leur côté, les grands enfants (dont on n’a jamais assez analysé le cliché) refusent de grandir. Les nerfs saturés de sensations agréables, ils n’envisagent l’age adulte que sur le mode de la frustration. L’idée d’être expulsés de l’écosystème consommatoire suscite en eux un intolérable sentiment d’injustice. […]
»[Pourtant], les porte-parole nobélisés de la fête foraine planétaire s’amusent en donnant des leçons de gestion financière. Ils oublient, en y voyant la fin de l’histoire, que si l’on enferme la foule des badauds dans la consommation infantile, ceux-ci peuvent devenir vraiment méchants. Or, […] on comprend, rien qu’en regardant les carcasses calcinées de Coney Island, (le premier essai de parc d’attractions sédentaire [théâtre d’affrontements très violents entre bandes rivales et détruit par des incendies criminels au début des années 60]), pourquoi les Disneyland sont devenus si “sécuritaires” ! A force de jouer sur les “basics instincts”, on finit par récolter ce que l’on sème.»
Bien sûr, ces sombres constatations nous semblent familières, car depuis des décennies, l’Europe s’est largement engagée dans le ralliement à ce modèle (qui n’est qu’une excroissance monstrueuse du sien), avec parfois cependant, une mauvaise volonté périodique de la part des peuples européens, qui peut leur fait rejeter le merveilleux projet de constitution qu’on leur avait concocté. Ils s’y rallient aussi avec retard, comme l’illustre par exemple ce fameux « retard français » dénoncé inlassablement par nos déclinistes patentés, trépignant d’impatience à l’idée de ne pas participer assez vite au banquet postmoderne de « la mondialisation heureuse ». Ils n’ont pas l’air de réaliser, intoxiqués par leur propre propagande, que les convives affamés du banquet, pourraient fort bien retourner leur frustration et leur colère contre les cuisiniers, si d’aventure les plats n’arrivaient plus assez vite…
Dans l’article « L’Amérique et la France – Décadence de la nation française », présent sur ce site, Robert Aron et Arnaud Dandieu parlent du colonialisme européen transformé par la culture américaine qui, sur son nouveau sol enfin débarrassée de sa vielle culture poussiéreuse, a pu pousser jusqu’au bout sa logique prédatrice. Rencontrant les succès que l’on sait, ce colonialisme a finit par retomber sur l’Europe, avec le ralliement progressif de cette dernière à l’idéologie demandant la soumission de toute la société à la rationalisation technique, financière et consumériste. Par une étrange ironie de l’Histoire, c’est au tour de l’ancien colonisateur d’être à présent conquis par son ancienne colonie. Conquête cependant volontaire, qui se fait dans l’enthousiasme d’une grande partie de ses élites, qui se ruent joyeusement vers le même gouffre que celui menaçant d’engloutir leur modèle.
Alors, dans quelle mesure l’Europe conserve t-elle encore la faculté d’ouvrir les yeux sur les conséquences dramatiques, vers lesquelles son suivisme aveugle l’entraîne ? Toujours sur ce même site, dans l’article « Note sur l’avenir des USA » l’idée est avancée selon laquelle la dislocation politique des Etats-Unis, à l’image de celle de l’URSS, pourrait être le choc psychologique nécessaire, permettant au reste du monde de s’arracher à la fascination hébétée pour le modèle américain. Il reste à espérer que cette hypothèse soit juste et que le “retard” des autres pays, ces quelques petits pas avant l’abîme où les USA s’apprêtent à basculer, soient suffisants pour leur laisser le temps de se réapproprier leur souveraineté et de reprendre la marche de leur propre Histoire. Il est cependant permis de nourrir quelques inquiétudes pour l’Europe, tant les transformations de ces dernières décennies ont profondément modifié nos représentations et nos repères. Jacques Généreux parle même de mutation anthropologique pour décrire le bouleversement des rapports humains sous la pression formidable de cette attraction.
Cette question, tellement importante, devrait être le centre de nos préoccupations, et pour bien illustrer à quel point elle peut nous hanter, je laisserai le mot de la fin à JP Immarigeon, avec la conclusion qu’il avait tirée, à la fin de son article « Le monde selon Rand » :
«Nous [Européens] assistons avec la débâcle américaine […] à une fin de cycle, et nous sommes incapables de nous y préparer avec la génération au pouvoir et celle qui y arrive […]. Ce n’est pas grave pour l’humanité, d’autres systèmes de pensée sont prêts à la relève; mais qu’il nous soit permis d’enrager qu’une idéologie mortifère précipite l’Europe, du fait du mépris de ses élites pour son propre héritage humaniste, dans un sort qu’elle ne mérite pas».
“Coli”
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