Climat USA : insurrection, mode d’emploi

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Climat USA : insurrection, mode d’emploi

L’une des filles du Squad a fait sensation, – dans tous les cas pour ceux qui en ont été informés en ne lisant surtout pas la presseSystème ni ne voyant et n’écoutant les grands réseaux TV spécialisés pour les non-voyants et non-entendant, – ces restrictions générales disons pour faire court. Bref, il s’agit de Rashida Tlaib, une des quatre du Squad, une députée de la ville de Detroit qui est un des gros foyers de l’activisme d’extrême-gauche démocrate et africain-américain (ce qu’est Tlaib, – démocrate d’extrême-gauche et africaine-américaine, – toujours pour faire court).

Il semble bien que l’événement ait été documenté au départ à partir d’une vidéo fuitée vers une organisation d’activistes du parti républicain (America Rising PAC) ; en effet, la réunion ne semble pas avoir été du type qui est ouvert à tous les publics, mais essentiellement destinée à des membres et militants du parti démocrate de Detroit, et particulièrement de la circonscription de Tlaib. Comme on le voit et l’entend, la députée discute de l’arrestation de ces hauts fonctionnaires de l’administration qui refuseraient de répondre à la citation à comparaître des commissions de la Chambre qui s’occupent de la procédure de destitution.

(Dans tous les cas, les hauts fonctionnaires qui refusent la citation du Congrès le font sur ordre du secrétaire d’État Mike Pompeo qui a écrit une lettre aux commission demandant des document et ordonnant ces auditions, et annonçant qu’il donnait ordre à ces fonctionnaires de ne pas répondre à la convocation, – « une lettre cinglante dans laquelle il déclare que les démocrates de la Chambre des Représentants tentent d’“intimider” et de “brutaliser” les fonctionnaires du département d'État en les citant à comparaître... »)

Voici le récit que fait Breitbart.News (4 octobre) de cette réunion et des déclarations hautes en couleur de Tlaib. (Bien entendu, Breitbart est un de ces sites de la droit activiste directement branché sur des organisations telles que America Rising PAC.)

« Rashida Tlaib (D-MI), membre du Squad d'extrême gauche, a déclaré mardi à ses électeurs que ses collègues démocrates étudiaient les moyens d'arrêter les fonctionnaires de la Maison-Blanche qui refusent de se conformer aux assignations dans le cadre d'une enquête de destitution contre le président Donald Trump.
» S’adressant à ses électeurs lors d'une assemblée publique dans sa ville natale de Detroit, Tlaib a déclaré que les démocrates étaient perplexes quant à la manière d'arrêter des hauts fonctionnaires. Dans une vidéo qui a pu être capturée par le groupe activiste républicain America Rising PAC, Tlaib dit à ses électeurs  qu'ils pourraient être mis en détention si le Congrès vote pour les condamner pour refus d’obtempérer [à une réquisition du Congrès].
» “C’est la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation”, a déclaré Tlaib. “Alors on essaie de déterminer, – je ne plaisante pas, – si c’est la police de Washington D.C. qui se chargerait de les arrêter. On n'en sait rien. Où est-ce qu'on les retiendrait prisonniers ? Même réponse...”
» Les démocrates de Chambre sont dans une terra incognita et “nous avançons très prudemment” a poursuivi la députée démocrate du Michigan. “Moi, je leur dirais bien qu’ils peuvent regrouper tous ces gens ici même à Détroit”, a-t-elle dit en riant : “Croyez-moi, nous prendrons soin d'eux et veillerons à ce qu'ils se présentent aux audiences du comité”. »

Il ne faut bien entendu pas croire que cet état d’esprit (de Tlaib) est isolé. D’abord, elle fait partie d’un groupe de quatre désormais fameux (les Squad), chez qui on retrouve effectivement les mêmes conceptions, et ce groupe qui a une énormes influence chez les démocrates puisqu’il représente la tendance progressiste-sociétale totalement Politiquement-Correcte (le PC étant l’instrument même de terrorisation des psychologies). Il y a aussi, parmi les divers acteurs de cette tragédie-bouffe, l’inénarrable Maxine Walters qui, avec ses 80 ans, continue à présider la commission des affaires judiciaires de la Chambre, et qui semble avoir comme idée d’envoyer Trump à Guantanamo, ou quelque chose de la sorte ; Walters déclarant le 29 septembre, à propos du “lanceur d’alerte Made in CIA” (et surtout pas d’Assange, ne pas confondre) :

« J’appelle les républicains à cesser de dire que les lanceurs d’alerte sont des espions et à cesser d’utiliser un langage mafieux qui laisse entendre que ces lanceurs d’alerte devraient être liquidés. La destitution n’est pas suffisante pour Trump. Il doit être emprisonné et placé en isolement. Mais pour l'instant, la destitution est notre objectif prioritaire. »

Nous citons ces diverses interventions comme semblant désormais tout à fait acceptables, sinon la “normalité” de certains milieux qu’on jugerait extrêmes, et encore, – voire la “normalité” tout court pour tout le monde, du type-PC. Après tout, Tlaib affirme que ce sont bien “les démocrates de la Chambre” (c’est-à-dire tout le groupe de Représentants) qui avancent en une terra incognita où l’on trouverait peut-être l’arrestation de hauts fonctionnaires et leur détention jusqu’à ce qu’ils acceptent de témoigner. Tout cela, qui est du domaine du concret et nullement de la supputation mais qui reste de la communication, doit nous aider à mieux encore prendre la mesure de la tension psychologique développant des situations extraordinaires impliquée par le développement de cette communication.

Bien entendu, ce type de déclaration, qui n’intéresseront guère la presseSystème dont le “devoir objectif” semble être de ménager son camp de toutes les façons possibles, inspirent à d’autres sources les hypothèses les plus spectaculaires. En d’autres temps, on aurait taxé d’“absurde” et bien entendu de “complotiste”, – la bouée de sauvetage dialectique universelle des zombieSystème en mal d’explication cohérente, – l’utilisation qu’en fait le site WhatDoesItMeansqui rapproche ces déclarations de l’affirmation que des éléments de la 25èmedivision d’infanterie (division d’élite d’intervention rapide surnommée Tropic Lightning) effectuent des manœuvres dans le Mississipi, prête si l’on comprend bien à intervenir à Washington contre les manigances des démocrates. Aujourd’hui, dans un climat où le président des États-Unis affirme « Nous sommes en guerre » (contre les extrémistes démocrates), cette sorte d’hypothèses ne relève plus tout à fait d’un monde de fantaisie.

Il n’est plus temps d’évaluer qui porte la responsabilité de cette situation de communication qui nous rapproche de plus en plus d’actes d’affrontement brutal nécessaires pour la justifier ; qui représente le côté le plus “décent”, ou “le moins indécent”. Il est temps d’observer une évolution qui porte en elle, effectivement, tous les éléments nécessaires à la possibilité d’un tournant brutal vers l’affrontement qu’on pourrait apparenter à un acte de guerre civile. Le plus remarquable est que, finalement, personne n’a l’air de vraiment mesurer le risque énorme qui est ainsi couru. Tlaib, lorsqu’on l’observe envisageant l’arrestation de hauts fonctionnaires, parle sur un ton plaisant et presque amusé, voire tout simplement rigolard ; Trump, lorsqu’il parle d’un « Nous sommes en guerre » ne semble pas tellement plus alarmiste et tragique tant il nous a habitués aux hyperboles pseudo-dramatiques qui se sont avérés être de pures gesticulations de communication. Ce qui est par contre avéré, solide, incontestable, aussi dur que du marbre, c’est la haine indestructible et irrépressible qui sourd des deux camp, l’un pour l’autre et vice-versa.

Par conséquent, la situation continue à ne pas être vraiment prise au sérieux par ceux qui s’en avisent en partie, et surtout par ceux qui l’ignorent, et cette addition de mésinformation ou d’indifférence laisse le champ libre au tournant de la brutalité des actes. La pression de la communication est toujours de plus en plus du type “Something’s Got to Give.

 

Mis en ligne le 5 octobre 2019 à 14H15