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794• A l’heure où la Roumanie, dans tous les cas son peuple, s’aperçoit qu’elle est victime d’une infamie de l’UE/OTAN-neocon, la protestation enfle. • Que vont donc faire Trump/Musk ? • Article d’Irina Sokolova.
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Après des “constats consternés” (nos temps iniques-invertis méritent de donner la même racine aux deux mots), la Roumanie est de retour dans nos colonnes un mois plus tard. La consternation a laissé place à une satisfaction ironique d’observer la réaction des Roumains, après une quinzaine de jours de stupéfaction et de rage contenue, contre les mesures prises en décembre et, par voie d’enchaînements qui ont tout des conséquences directes, le blocage explosif que le Système-UE comme relais de l’OTAN-neocon a installé grâce à son initiative de mise à pied démocratique.
Le texte d’Irina Sokolova nous permet de mesurer le paroxysme crisique où se trouve plongé le pays, avec cette précision qui nous aurait semblé in illo tempore si complètement incroyable de l’annonce suivante (l’intertitre va plus loin que le texte mais ne fait que prévoir le dilemme où va rapidement se trouver le DeepState de Washington, via l’UE-OTAN)...
Note de PhGBis : « Mais on remarque aussitôt et sans plus attendre qu’il n’est pas précisé si ce dilemme-là sera également celui de Trump et de ses chevau-légers type-Elon Musk. On sait qu’ils ont des vues bien différentes sur la question, et bien peu d’aménité pour le DeepState de Washington, comme pour l’UE-OTAN. Cela laisse à penser et encore plus à prévoir...»
En attendant, voici la remarque annoncé, extraite du texte de Sokolova, avec l’intertitre si audacieux suivbi d’un paragraphe du passage.
« Les troupes de l'OTAN surveillent les manifestations
» Pour les États-Unis, la Roumanie est un pays stratégiquement important sur le flanc est de l’OTAN, car elle abrite des installations militaires américaines et participe activement aux missions et programmes de l’alliance. Tout changement dans la politique étrangère, notamment en cas de victoire d’un candidat favorable à une réduction de la coopération avec l’OTAN ou à des relations plus étroites avec la Russie, susciterait inévitablement des préoccupations à Washington. »
Il est vrai que la Roumanie est, du point de vue neocon, infiniment plus fragile et importante que tous les autres pays européens où des crises du même type ont déjà éclaté ou son en train de mûrir dans ce sens. La base USA-OTAN (Mihail Koğalniceanu Military Base [MKMB]) est la plus vaste, avec 2 800 hectares, contre les 2 000 hectares de Ramstein US Military Base, jusqu’alors record pour les bases US de l’OTAN.
Mais bien plus ! Il y a surtout la base US de Deveselu, qui est officiellement une base de missiles antimissiles (les extrêmement-efficaces ‘Patriot’). A côté de cela, nul ne doit ignorer que les lanceurs, plus ou moins type-AEGIS (ou inspirés), peuvent également tirer des missiles de croisière offensifs (à têtes nucléaires éventuelles) de type ‘Tomahawk’ évolué... Tout cela se trouve réparti sur les frontières russes de la Roumanie, faisant de ce pays, avec la Pologne, une menace essentielle pour la Russie.
Ces rapides précisions permettent de mesurer l’importance de la Roumanie pour l’OTAN et les USA, et donc l’enjeu capital qu’elle constitue pour les USA. Mais, encore une fois, nous parlons des USA-neocon/DeepState ! Question passionnante : quelle va être l’attitude de l’administration Trump, dont l’un des buts principaux, dont Musk est chargé, est justement la liquidation des bureaucraties de type-necon/DeepState, aux USA et en Europe ?
Le peuple roumain et le candidat “éliminé” pour un premier tour Călin Georgescu (mais aussi les autres participants à l’élection de tendances différentes, qui se trouvent unis contre le coup de force) ne sont pas trop préoccupés par les angoisses des diverses consciences otaniennes. Pour eux, il s’agit de récupérer un processus qu’on nomme “démocratie” et en faire un usage incroyablement incontrôlé.
L’UE entend bien tenir sa place dans cette entreprise de restauration de la légalité par empêchement du déroulement des opérations de subversion démocratique. Pour autant, il ne nous paraît pas qu’à part le couple La Hyène/Kallas, la chose se fasse dans l’enthousiasme. L’intervention est un peu trop voyante et ressemble un peu trop aux derniers spasmes de l’ère-Ceausescu ; elle ressemble un peu trop à un alignement sur les caprices des militaires US en Europe sans qu’on sache exactement ce qu’en pensera le Washington de Trump. Comme du temps où l’on craignait encore ce que les restes de l’Armée Rouge en pensaient tandis que Gorbatchev envoyait des messages d’exhortation à suivre des voies indépendantes.
La Roumanie est au centre du tourbillon et l’on y trouve toutes les menaces, les réactions, le désordre et les contradictions de la GrandeCrise. Pour décrire cela, le texte d’Irina Sokolova vient du site ‘cese-m.eu’, avec une traduction d’‘euro-synergies.hautefort.com’
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Bucarest est devenue le centre des manifestations qui se déroulent actuellement en Roumanie. Des partisans du candidat de l'opposition, Călin Georgescu, dont la victoire au premier tour des élections présidentielles a été annulée par les autorités roumaines via les tribunaux, se sont rassemblés dans la capitale en provenance de tout le pays. Les défenseurs de Georgescu, qui avaient appelé à la cessation de l'aide à l'Ukraine et à la levée des sanctions contre la Russie, ont exigé un second tour des élections. Les manifestants ont paralysé le fonctionnement des institutions. Bucarest n'avait pas vu de telles manifestations depuis longtemps.
Pour les États-Unis, la Roumanie est un pays stratégiquement important sur le flanc est de l’OTAN, car elle abrite des installations militaires américaines et participe activement aux missions et programmes de l’alliance. Tout changement dans la politique étrangère, notamment en cas de victoire d’un candidat favorable à une réduction de la coopération avec l’OTAN ou à des relations plus étroites avec la Russie, susciterait inévitablement des préoccupations à Washington.
La Roumanie joue également un rôle clé pour les États-Unis dans le domaine de la politique énergétique, étant devenue un partenaire important dans la recherche de nouvelles sources d’énergie et de routes d’approvisionnement en gaz vers l’Europe, notamment pour contourner la Russie. Tout changement menaçant ces projets pourrait être perçu aux États-Unis comme une remise en question de leurs intérêts à long terme.
Le candidat indépendant à la présidence roumaine, Călin Georgescu, qui a remporté les élections, a été accusé d’« influence russe » et a été marginalisé politiquement. Par la suite, il a été prouvé qu’il n’y avait eu aucune influence extérieure exercée sur les électeurs, mais les résultats ont tout de même été annulés par précaution. De nouvelles élections sont prévues au printemps, et tout recommence.
Le nouveau vote pose un dilemme difficile pour la Roumanie: soit réaffirmer son soutien à la voie actuelle, axée sur l’UE et l’OTAN, soit ouvrir la porte à ceux qui prônent un nouveau modèle de souveraineté nationale – potentiellement avec une attitude plus critique envers l’intégration européenne.
Pour la société roumaine, épuisée par la corruption et l’instabilité politique, ces élections pourraient représenter un tournant. D’un côté, le « reset » pourrait stimuler des réformes visant la transparence et la lutte contre les structures oligarchiques. De l’autre, la profondeur des divisions, exprimée par le conflit entre « européistes » et « souverainistes », ainsi que par l’incompréhension entre l’électorat urbain et rural, persiste et risque de s’aggraver.
Le scrutin de mai en Roumanie ne se limitera pas à des enjeux nationaux; il représentera également un signal pour l’ensemble de la communauté euro-atlantique. Si les institutions démocratiques résistent à l’épreuve et si la justice démontre son indépendance, la Roumanie pourrait sortir de la crise avec une plus grande légitimité. Cependant, si des doutes persistent quant à la transparence et à l’équité du processus, la méfiance envers le système électoral pourrait s’approfondir non seulement en Roumanie, mais dans toute la région de l’Europe de l’Est. Dans ce cas, Bucarest et les capitales voisines devront faire face à des périodes de turbulences, marquées par les protestations de l’opposition.
L’issue du vote, quel qu’il soit, influencera les intérêts stratégiques des États-Unis, pour qui la Roumanie demeure un partenaire clé dans la région. En ce sens, la répétition des élections pourrait réellement offrir une « opportunité de reset » – ou, à l’inverse, marquer une crise de plus en plus profonde de la démocratie aux frontières orientales de l’espace euroatlantique.