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1057L’administration GW Bush s’énerve et devient frustrée, ce qui est un état d’esprit de piètre vertu. L’objet de cette attitude, c’est le comportement de la Corée du Nord. Washington est excédé par le comportement des Nord-Coréens, qui font un peu trop ce que font les Américains d’habitude, c’est-à-dire en faire trop à leur tête. Il y a aussi des vilains bruits d’essais nucléaires à venir.
L’idée US (des faucons) est d’aller au Conseil de Sécurité de l’ONU et d’obtenir une résolution condamnant la Corée du Nord et établissant un blocus maritime sévère pour empêcher d’éventuelles livraisons de matériels et/ou denrées pouvant servir au programme nucléaire. La référence au précédent de Cuba, en 1962, est patente : pour l’administration, le blocus est un moyen d’imposer une très forte pression sur la Corée du Nord en limitant le risque d’affrontement, et éventuellement de l’emporter à un prix modique. Ce dernier point, ainsi que le recours à l’ONU qui n’enchante pas les mêmes faucons qui poussent à une attitude dure, mesurent surtout la conscience des Américains de ne plus disposer des moyens militaires suffisants pour une confrontation majeure, alors que d’autres engagements existent.
Deux remarques :
• Le parallèle avec 1962, qui est offert comme preuve de la sagacité de l’administration, souffre d’une limitation décisive. En 1962, les USA traitaient avec l’URSS, pas avec Cuba. Aujourd’hui, il n’y a pas “une URSS de la Corée du Nord”. On traite directement avec la Corée du Nord, et il n’est pas du tout assuré que la Corée du Nord aura la même prudence qu’aurait eu “son URSS”. Lors d’un séminaire américano-cubain à Cuba en 1992, Castro a révélé que si la décision dans la crise de 1962 (notamment sur les missiles nucléaires installés à Cuba) avait été donnée à Cuba et non à l’URSS, il y aurait eu confrontation (embargo ou pas) et probable emploi des armes nucléaires par Cuba.
• Si la crise avec la Corée du Nord est conduite à un rythme rapide, on pourrait se trouver en situation d’affrontement en juin, au même moment où la crise iranienne arriverait elle aussi à un point de fusion, si un accord n’est pas atteint ou si un éventuel accord avec les Européens n’est pas accepté par les USA. Cela fait beaucoup (pour les USA).
Mis en ligne le 27 avril 2005 à 12H50