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753Comme d’habitude, on constate que les Américains n’ont que des rapports épisodiques et accidentels avec l’habileté diplomatique et la finesse politique. Ils viennent de donner un coup de main à Schröder, dans sa campagne électorale, ce qui n’est pas vraiment le sens favorable aux intérêts stratégiques américains.
GW, dans son ranch du Texas, a évoqué l’option militaire contre l’Iran. Il l’a fait comme à son habitude (comme il l’avait fait à Bruxelles le 22 février), avec la phrase sempiternelle : « Comme je le dis, toutes les options sont sur la table. Le recours à la force est la dernière option pour un président et, vous le savez, nous avons recouru à la force récemment pour protéger notre pays. » Rien de nouveau mais, avec la presse actuelle et avec GW, tout ce que dit GW est glorifié comme si c’était nouveau. D’où une réelle sensation accompagnant cette phrase.
Du coup, Schröder a parlé de l’option militaire contre l’Iran. Il le fait naturellement dans le sens inverse de ce que fait GW (« Laissons les options militaires de côté. Nous avons déjà fait l'expérience qu'elles ne valent rien », lors d'un meeting électoral à Hanovre. Aujourd’hui, interview dans le journal Bild am Sonntag : « [Je considère] une option militaire comme extrêmement dangereuse. C'est pourquoi je peux exclure avec certitude qu'un gouvernement allemand, sous ma direction, y participe »)
Bien entendu, cette intervention gêne considérablement Merkel dans la mesure où celle-ci construit sa politique extérieure sur un projet de rapprochement avec les USA et que les Allemands sont à une majorité écrasante contre une intervention extérieure de cette sorte (avec, en plus, le soupçon qu’ils ont à 80% que Merkel ment quand elle affirme qu’elle n’enverra pas des troupes en Irak sur la demande des Américains). Irak ou Iran, les deux crises, dans le débat électoral allemand, sont liées. Le tableau est complet : la crise iranienne a fait effectivement irruption dans la campagne électorale allemande.
Mis en ligne le 14 août 2005 à 06H52