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449La publication, le 28 juillet sur le site EUObserver d’un texte de Michael Shtender-Auerbach, « The EU must act », constitue peut-être un signe que les limites du supportable sont un petit peu moins loin d’être atteintes qu’on croit chez certains membres de l’establishment européen, face à la position US dans la crise Israël-Liban.
(Nous nous plaçons dans ce court texte d’appréciation dans une position d’extrême relativité. Nous en jugeons par rapport à la chape considérable de conformisme pro-américaniste, d’une lourdeur très supérieure à celle du plomb, qui recouvre toute manifestation publique européenne aujourd’hui.)
EUObserver est une publication européenne très “MSM” et le texte de Shtender-Auerbach, lui, n’est pas vraiment MSM, — du moins au standard d’hier soir. Shtender-Auerbach, de The Century Foundation et directeur de presse de Security and Peace Initiative (une association commune de Century Foundation et du Center for American Progress), est un commentateur représentant, dans ce cas, des opinions à mi-chemin entre le “parler officiel” et la dissidence. (Les organismes dont il fait partie représentent ce qu’il reste de “la gauche” dans le parti démocrate US, avec l’étiquette “progressiste” généreusement affichée dans leur présentation.)
L’intérêt du texte est qu’il constitue un véritable appel aux armes lancé à l’UE pour qu’elle intervienne avec ses propres forces (en l’espèce, sa Force de Réaction Rapide) au Liban Sud, comme force d’interposition, dans des conditions impliquant de passer par-dessus l’accord des Américains qui veulent une force OTAN pour liquider le Hezbollah (bonne chance, Condi-GW). Bien entendu, une telle option paraît impossible, puisqu’elle dépend de divers pays qui friseraient une syncope à l’évocation d’une telle résolution, notamment les Britanniques (toute décision UE étant prise à l’unanimité) ; dans tous les cas, l’état d’esprit au sein de l’UE est loin, très loin d’être conforme à ce que souhaite Shtender-Auerbach. Ce qui nous importe est la publication de ce texte au ton un tout petit peu provocateur par rapport au style mainstream courant.
Par exemple, une remarque comme celle-ci (avec le souligné provocateur en gras de notre fait, bien entendu) pourrait nécessiter d’apporter des sels au président de la Commission Barroso:
« The EU should not be discouraged; it is capable of conducting a pro-active foreign policy and has the ability to commit the necessary financial, diplomatic, and military resources to bring stability and peace to the region. The EU must act decisively as a counterbalance to US unilateralism by proposing a European solution to the current crisis. »
Mis en ligne le 30 juillet 2006 à 10H58
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