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469Un phénomène politique est en cours aux USA avec la crise iranienne. Les bellicistes les plus marqués se trouvent de plus en plus du côté des démocrates, avec les éléments les moins conservateurs, les plus “à gauche” chez les républicains (essentiellement le sénateur John McCain).
Walter Shapiro, dans Salon.com du 13 février, met en évidence la position ultra-belliciste du sénateur démocrate de l’Indiana Evan Bayh. Il s’agit d’un politicien modéré, aussi bien dans les termes que sur le fond de ses conceptions. Bayh se présente comme une alternative à Hillary Clinton pour les présidentielles de 2008, — Hillary jugée trop à gauche alors qu’elle ne cesse, elle aussi, de demander une action militaire contre Téhéran… Étrange destin des étiquettes. Shapiro rapporte ceci: « As we talked about Iran over lunch, Bayh took pains to underscore his “awareness that the use of force is not a panacea and there will be adverse consequences to that as well.” But the two-term senator and former governor also stressed, “We're talking about nuclear weapons in the hands of a state that aids and abets terrorism, with an apocalyptic and unstable leader who is also deeply hostile to us.” Bayh may have been picturing what it might be like to sit in the Oval Office weighing conflicting recommendations about how to forestall a nuclear-armed ayatollah when he said with a sigh, “It's going to be a tough one.” »
Cette attitude très belliciste trouve un écho dans la majorité des élus du parti démocrate. Manifestement, c’est une idée qui plaît. Du point de vue de la tactique électorale, Shapiro rapporte l’idée assez juste d’un expert : « Ray Takeyh, an Iran policy expert at the Council on Foreign Relations, is skeptical about both military action and easy rhetoric that threatens it. As Takeyh points out, the Democrats have erred tragically in the past by trying to out-hawk the Republicans. “You're replaying the JFK card,” he said. “In 1960, Kennedy tried to get to Nixon's right on Cuba. The problem is that once Kennedy became president, he was locked into the Bay of Pigs invasion.” »
Sur le fond, il y aurait beaucoup plus à dire (nous y reviendrons). On retrouve ici le bellicisme qui fut celui des libéraux (aux USA en Europe) et des démocrates US lors de la guerre du Kosovo en 1999.
Publié le 16 février 2006 à 08H09