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1385Le Pentagone annonce qu’il est en train de réaliser sa propre étude type-ISG (Iraq Study Group, de James Baker), pour “aider” l’ISG. Si l’on compte bien, c’est la deuxième contribution de cette sorte de l’administration, après l’annonce d’une étude du même type par la Maison-Blanche, le 15 novembre.
Le Washington Times détaille rapidement, hier, l’initiative du Pentagone :
«The Pentagon is drafting its own new options for winning in Iraq, in part, to give President Bush counterproposals to fall back on in case the Iraq Study Group comes up with ideas he does not like, defense officials say.
(…)
»The defense officials said they do not want the Iraq Study Group's options to go unchallenged in case it proposes items that Mr. Bush does not like, such as a timetable for removing troops.
»“I don't think anyone is comfortable with one organization coming up with a list of recommendations,'' said a senior Pentagon official involved in the war review, adding that the Pentagon review could produce ideas that compete with or are counter to the Iraq Study Group's.»
Cette initiative, présentée candidement comme une contribution nécessaire et vigoureuse, représente un pas de plus fait dans le sens de l’“encommissionnement” de la commission Baker (une sorte de manœuvre bureaucratique surréaliste et postmoderniste dans son aspect novateur : “encommissionner” une commission…).
On pourrait également y voir une manœuvre ultime, un dernier coup fourré de Rumsfeld contre ceux qui ont eu sa tête (l’équipe Baker-ISG, qui a réussi à faire remplacer Rumsfeld par Gates, un homme venu de l’ISG). Rumsfeld, terrible spécialiste des batailles bureaucratiques, sait que le meilleur moyen de torpiller une initiative de l’extérieur lancée pour investir une forteresse bureaucratique est de l’inonder de contributions bureaucratiques bienveillantes venues de cette forteresse. Dans cette sorte d’exercice, le Pentagone est passé maître, et Rumsfeld est encore le maître du Pentagone jusqu’à la confirmation de Gates par le Sénat (sans doute en décembre).
Dans tous les cas, l’initiative miraculeuse de l’ISG pour tenter de faire sortir victorieusement les USA du bourbier irakien est en train de crouler sous les tonnes de témoignages, de conseils, de contributions, de rapports annexes et concurrentiels. Confidences mi-figue mi-raisin de Lee Hamilton, co-président de l’ISG avec Baker, rapportées également par le Washington Times : «Mr. Hamilton said the group has heard from more than 250 people, both in and out of government. “We are inundated with recommendations at this point,” he said. “I literally can't go anywhere without people making recommendations to me. But that's good.”»
Pendant ce temps, les divers insurgés et résistants irakiens sont priés d’attendre. Un peu de patience, la victoire finale US ne saurait tarder, une fois la synthèse des différentes contributions réalisée.
Mis en ligne le 22 novembre 2006 à 15H37