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26 juillet 2004 — Le projet européen Galileo est en train d’acquérir une dimension que ses promoteurs n’attendaient initialement pas. Cette dimension est le fait de l’accélération de l’intégration de partenaires non-européens dans le système.
Galileo est, on le sait, un système de navigation par satellites à destination initiale civile, mais pouvant évidemment avoir des applications militaires. Les Américains ont férocement lutté contre ce projet sous l’argument qu’ils possèdent eux-mêmes un système (le Global Positioning system, ou GPS), et qu’il y avait ainsi duplication ; argument fallacieux, dans la mesure où le GPS est essentiellement à destination militaire et implique un contrôle étroit du DoD sur son fonctionnement : une intégration européenne dans le GPS aurait signifié un contrôle étroit par le DoD de toutes les communications de navigation des Européens. Pendant plusieurs années (selon des sources proches des services de renseignement suédois, confirmées par d’autres sources européennes), la destruction du projet européen a figuré comme la deuxième priorité stratégique offensive des administrations Clinton et Bush.
Ce mois-ci, les Israéliens, en négociations avec l’Union européenne depuis l’automne dernier, sont entrés dans le programme. La Chine y est déjà inscrite, comme membre actif. Des négociations sont en cours avec six autres pays pour une évolution similaire : l’Australie, le Brésil, la Corée du Sud, l’Inde, le Mexique et l’Ukraine, et des accords sont attendus d’ici la fin 2004. Il s’agit, comme on le voit de pays très importants, ayant chacun une spécificité importante.
• L’Australie et la Corée du Sud sont des alliés proches des USA (comme Israël), voire quasiment un “pays-satellite” (la Corée du Sud).
• Le Brésil et le Mexique sont des pays essentiels de l’Amérique latine, susceptibles d’entraîner derrière eux l’essentiel du continent latin (Amérique Centrale et Amérique du Sud).
• L’Ukraine est un important pays des confins européens, qui renforce ainsi l’aspect fondamentalement européen du programme.
Galileo prend une dimension inattendue. Plus, beaucoup plus qu’un programme fédérateur européen, Galileo devient un système d’investissement du reste du monde “contre” l’Amérique, isolée avec son GPS qui prend allure de symbole d’une politique militariste et hégémoniste qui ne cesse plus, désormais de façon vertigineuse, de montrer ses limites pathétiques. Il est évidemment exceptionnel d’avoir, “à bord” d’un programme européen de cette valeur stratégique, et d’une valeur stratégique si concurrentielle des USA, deux pays aussi liés aux USA qu’Israël et la Corée du Sud (sans compter les Britanniques qui, membres de l’UE, sont dans le système).
Les Européens n’ont pas voulu cela, car il n’y a rien de pire pour les Européens officiels que d’être soupçonnés de faire quelque chose qui puisse être différent, encore plus, qui puisse être antagoniste des Etats-Unis d’Amérique. Il n’empêche que “cela” est : le système en question est devenu une véritable machine de guerre dont le résultat est effectivement le complet isolement de l’Amérique.
Le général de Gaulle parlait de “la force des choses”, et c’est bien elle qui mène la danse dans cette affaire. Il est évident que c’est un phénomène qui ne peut être contrôlé par le Collège des Commissaires européens, ni par le malheureux et attristant Tony Blair, — exemple-type de l’homme politique qui aurait pu être “homme d’État”. Ce que nous dit Galileo, c’est que l’Amérique est seule et que, contre elle et ses étranges ambitions, seule l’Europe compte et se dresse. Quoi qu’elle veuille et quoi qu’elle fasse…
« The European Commission is proposing that 1 billion euros ($1.2 billion) be set aside from the EU general budget during 2006-2008 to help finance the project. The money would be split between Galileo’s 2006-2007 deployment phase and the beginning of its operational phase in 2008. Europe’s private sector — via the industrial consortium to be chosen by the end of this year to run Galileo’s commercial operations — will shoulder most of the cost of Galileo’s creation. Its share will be a minimum of 1.4 billion euros for the 30-satellite system.
» In two separate developments, the EU Council of Ministers on July 12 approved a set of rules to govern Galileo’s operation during emergencies and threats to national security across the union, while Israel on July 13 signed up as a development partner.
» Hailing Tel Aviv’s signature as a big boost to the European project, Loyola de Palacio, European commissioner for transport, said Israel’s participation in Galileo was “an important step for its future use worldwide.” The broad EU-Israel agreement covers cooperative activities in industrial manufacturing, service and market development, standardization, frequencies and certification. »