Comment la “diplomatie boltonienne” a rendu les Japonais absolument furieux

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Bolton est arrivé à l’ONU tambour battant. Il a sorti de sa poche, — combien ? 750, 400, 250 amendements ? Bref, il a diablement cochonné le sommet du Millenium et son communiqué, qui se sont noyés dans l’eau de boudin.

Le constat est là: l’ouragan Bolton a créé un désordre incroyable et envoyé valser tous les projets bien ordonnés de réforme de l’ONU. Résultat : le Japon est furieux. Il avait la promesse US de soutenir un plan qui prévoyait un siège permanent pour lui au Conseil de Sécurité. Dans l’aventure, les Américains ont oublié. Ils se sont opposés au plan, disons par réflexe “boltonien”. Le Japon n’est pas content et, ô surprise pour un allié d’habitude si aimable, il le dit.

Ci-dessous, une dépêche interne :

« Le Japon en a assez de payer des sommes “disproportionnées” à l'ONU, sans jamais obtenir le droit à un siège permanent au Conseil de sécurité, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères Nobutaka Machimura, dans une interview publiée jeudi par The Times. “La contribution aux Nations unies devrait être en proportion du PNB. Sur cette base les Etats-Unis devraient payer environ 30% (du budget de l'ONU). Cependant leur contribution est de 23%, alors que le Japon contribue pour 19,5%”, a souligné le ministre japonais. “Donc oui, nous apportons une contribution largement disproportionnée”, a-t-il ajouté.

» Selon Machimura, les Etats-Unis ont créé un “gros problème” en s'opposant “tardivement” à un projet qui aurait assuré au Japon un siège permanent au Conseil de sécurité. L'indifférence apparente de Washington a été d'autant plus ressentie comme un coup sévère par le Japon, note le Times, que Junichiro Koizumi a soutenu le président Bush dans ses opérations en Afghanistan et en Irak en dépit d'une forte opposition intérieure. Officiellement les Etats-Unis sont favorables à la revendication japonaise d'un siège permanent, mais se sont opposés au projet qui lui aurait permis de devenir réalité, celui du G4. Selon le Times, le Japon n'a pas de plan concret de réduction de sa contribution financière, mais pourrait passer à l'acte d'ici à la fin de l'année prochaine si un accord n'est pas trouvé avant. »


Mis en ligne le 29 septembre 2005 à 16H15