Comment les Britanniques ont quitté Basra avec les honneurs de la guerre bien négociés

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Dans le désastre irakien général, les Britanniques ne sont pas trop mécontents de la façon dont ils ont quitté Basra. Ils évitent les signes immédiats et trop apparents de l’humiliation. Le Sunday Times d’hier publiait un article assez bien balancé pour ménager chèvres et choux.

L’article commence sur l’affirmation que les autorités washingtoniennes ont donné l’ordre à leurs généraux de ne plus insulter les Britanniques parce qu’ils quittent Basra. Avec un flegme dissimulant une discrète satisfaction, le journal explique qu’une “très haute personnalité US au Pentagone” a rappelé aux généraux US qu’il importait de ne pas trop humilier les Britanniques, — parce que, «not only was Britain one of the few allies on which the United States had been able to depend throughout the six years since the September 11 attacks, but it was the only one with war-fighting capability». D’après ce qu’on sait du respect des consignes à Washington, les généraux britanniques peuvent dormir tranquilles.

… Non, d’ailleurs, ils dorment déjà tranquilles car Basra, finalement, n’est pas une déroute ni même une défaite. Le retrait britannique s'est passé à merveille, presque comme une victoire, comme le rapporte le lieutenant-colonel Patrick Sanders, commandant le 4 Rifles Battlegroup qui tenait le Palais de Basra qui vient d’être évacué : «“Does this look like it’s a defeated army?” he asked on the BBC’s Ten o’Clock News. “No, it’s complete bollocks,” he continued. The errant expletive was not his only slip.

«A more important one came when he added: “Arguably, the peace and quiet we’re seeing in Basra at the moment is because we fought them to the negotiating table.”»

… En effet, c’est “le plus important”. Le Sunday Times note combien la remarque de Sanders concernant la “table de négociations” est surprenante alors que le ministère de la défense insistait sur le fait qu’il n’y avait eu aucune manigance dans l’organisation du retrait. Puis on en est venu à nuancer : «Late last week the MoD finally admitted to having held talks with the militias. “We talk to the Mahdi Army and other militia groups in our area of operations as part of the strategy of political engagement we have long pursued,” it said. “The Mahdi Army clearly have an interest in and an influence over Basra and the rest of Iraq, and an outright refusal to engage in dialogue with them would not be in Iraq’s, or Basra’s, best interests.”»

Finalement, le Sunday Times a eu la souplesse d’aller à la meilleure source en l’occurrence, c’est-à-dire un “officiel de haut rang” (on est bien organisé) de l’Armée du Mahdi du jeune radical chiite Moqtada el-Sadr. Ainsi connaissons-nous le dernier fin mot du retrait en bon ordre de l’armée britannique.

«“It was the British who came to us in the first place to strike a deal,” a senior official said.

»“They wanted us to stop attacking their compounds and troops. It was not the Mahdi Army that went to them. It was obvious to us that they had suffered enough attacks and could not deal with more.”

»Mahdi Army leaders had agreed to cease all attacks on two conditions, the official said. “First that they release our men and prisoners and then that they withdraw totally from Basra city itself.

»“Eventually the British agreed to our demands and released nine Mahdi men, some of whom were senior commanders. They also promised to hand over the others to the Iraqi courts, which we know will not charge our men.”»

Et le qutidien de conclure sibrement : «While the demand that the troops withdraw from Basra merely reiterated previously announced British policy, the release of the prisoners has cast doubt over denials of a deal.»


Mis en ligne le 10 septembre 2007 à 09H08