Comment les Européens parleront quand même de Guantanamo

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Après une “réflexion” commencée le 11 juin avec les trois suicides de Guantanamo, les institutions européennes et le Conseil (l’Autriche en assurant la présidence) ont décidé de placer “très haut sur l’agenda” de la rencontre au sommet USA-UE du 21 juin à Vienne la question de la fermeture de la prison de Guantanamo. La décision est manifestement une décision contrainte, jugée inévitable en raison des événements et de leur écho en Europe.

Il s’agit d’un cas très spécifique d’influence d’événements médiatiques épars, et sans liaison entre eux, sur la décision politique. Une source au Parlement européen explique que « s’il n’y avait pas eu, coup sur coup, l’affaire des trois suicides et le sondage du PEW Center sur l’image de l’Amérique dans l’opinion publique, les dirigeants européens n’auraient certainement pas soulevé le problème. Ils savent bien que c’est un sujet que détestent les Américains et tout se serait passé comme si Guantanamo n’existait pas… »

L’affaire des suicides a attiré de nouveau l’attention sur Guantanamo. Les résultats du sondage du PEW Center ont montré que l’opinion publique européenne ne cesse d’accentuer son attitude critique des Etats-Unis. L’addition des deux événements rendait inévitable que les dirigeants européens, qui se trouvent en général très affaiblis vis-à-vis de leurs opinions publiques, soulèvent le problème de Guantanamo. Dès le début de la semaine, les Américains étaient certains de cette réaction européenne et se trouvaient déjà sur la défensive et irrités par cette perspective. Le sommet qui s’annonçait sans histoire, malgré le nombre extraordinaire de crises et de problèmes en cours dans le monde, aura finalement une histoire.


Mis en ligne le 18 juin 2006 à 13H54