Compénétration et humanisme

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Compénétration et humanisme

Le géographe Gilles Ardinat définit la mondialisation comme la généralisation des échanges entre tous les territoires de la planète, « ni bonne ni mauvaise en elle-même » (1). Le mondialisme est lui un projet politique de société planétaire, porté essentiellement par les élites américaines et européennes. Institution d’essence mondialiste, l’Union Européenne inspirait pourtant du dépit à l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard : « La souveraineté est un empêchement de partager, une surveillance de la compénétration avec l’autre » (2). Illustration d’un très vieux débat selon l’essayiste libéral Guy Sorman : « Il y a vingt-cinq siècles, Alexandre de Macédoine eut pour projet d’unifier le monde par-delà les distinctions ethniques et religieuses. De la Grèce à l’Inde, il ne se satisfaisait pas de la déroute de ses adversaires ; il obligeait ses officiers à épouser les princesses locales et lui en fit de même avec Roxane, fille du roi des Perses. Il ne détruisait pas les idoles des peuples défaits, mais les incorporait dans son panthéon hellénistique. Alexandre, précurseur de la mondialisation ? Sous la pression de ses généraux qui aspiraient à rentrer « chez eux », avec le slogan « Macédoine d’abord » (d’après l’historien Quinte-Curce), Alexandre dut rebrousser chemin avant d’entrer en Inde » (3). Dans la même veine, certains vont jusqu’à déconstruire l’idée même d’une mort de la civilisation romaine. Les dénommés Barbares n’auraient pas été des destructeurs saccageant tout, mais au contraire les porteurs d’une civilisation autre, germanique, fusionnant peu à peu avec la romanité, de manière finalement pacifique, pour engendrer l’Europe médiévale. Version irénique d’une « immigration salutaire », « promesse d’un monde nouveau » (4). Valeurs en partie reprises par l’humanisme, doctrine morale née à la Renaissance d’un grand intérêt pour la littérature de l’Antiquité gréco-latine et la réflexion personnelle. L’humanisme reconnaît à l’homme la valeur suprême. Son principe de morale est celui de la tolérance. Sa philosophie défend l’idée d’un progrès de la civilisation vers une forme idéale de l’humanité, où l’homme serait à la fois libre, d’une part à l’égard des contingences de la nature grâce au progrès technique, d’autre part à l’égard des autres hommes grâce à la mise en œuvre d’une Constitution idéale et mondiale (5). Le mondialisme se présente donc tout naturellement comme un humanisme.

De la compénétration biologique, culturelle et économique doivent toujours émerger l’Homme Nouveau, la paix et le marché universels. Face à l’obstacle psychologique de la différenciation, il faut niveler et surtout imposer certaines idéologies pour mieux amalgamer.  Notamment, selon une gradation croissante dans le degré d’ambition et de sophistication : l’antiracisme, la tolérance, la repentance, le « vivre-ensemble », le métissage et l’indifférenciation. De fait, l’élite en voie d’indifférenciation n’imagine pas entrer en guerre avec des frères et sœurs en idéologie. Ecueil de la supériorité morale, quand le conflit s’impose malgré tout, le dogme peut nuire gravement à l’élaboration d’une stratégie s’il empêche de nommer l’adversaire ou l’ennemi. Sur le plan économique, le consommateur indifférencié est bien la panacée du marketing mondialisé. On peut ne voir en tout cela qu’un universalisme de pacotille, fondé plus sur la recherche du profit, le déni et l’oubli, que sur une acculturation profonde et stable. Mais peut-être est-ce aussi un réel progrès historique ? Le mondialisme serait-il la forme achevée de l’humanisme contemporain ?

L’idéologie a un impact sur la santé publique, mesurable sur la longue durée. Selon le chercheur en économie Jean-Joseph Boillot, les États-Unis ont par exemple « une politique libérale et individualiste, la qualité de vie globale [n’étant] pas leur priorité ». L’évolution de la taille des individus au XXe siècle en montre le résultat. Bien que les Américains et Américaines aient grandi, leur progression est parmi les plus faibles du monde (139e chez les hommes, 156e chez les femmes), l’Europe dominant le classement (6). Cet indicateur ne suggère-t-il pas l’existence de modèles distincts de civilisation ? Les troupes européennes sont pourtant jetées depuis plus de quarante ans dans la libéralisation mondialiste d’inspiration américaine. Le bilan humain est troublant. En 2015, selon Eurostat, le nombre de décès dans l’Union Européenne (5,2 millions) a dépassé celui des naissances (5,1 millions). C’est la première fois de son histoire que l’UE enregistre une variation naturelle négative de sa population. Celle-ci a toutefois progressé en 2015, de 508,3 à 510,1 millions d’habitants, grâce à l’apport migratoire (7). Ce n’est donc pas sans raison que l’idée qu’ils vont mourir « habite – de manière diffuse, mais insistante […] les chrétiens blancs d’Europe de l’Ouest, dont la domination éphémère n’est plus qu’un souvenir » (8). Cela malgré l’accueil depuis un demi-siècle de plusieurs dizaines de millions de personnes d’origine extra-européenne, jeunes et fécondes, l’immigration étant la réponse mondialiste à l’incurie démographique européenne. Dans un autre registre, le quotient intellectuel (QI) moyen français a décliné de 3.8 points entre 1999 et 2009 pour chuter à 97.3, indique une récente étude de deux chercheurs britanniques, publiée dans la revue Intelligence. La diminution semble globale et touche aussi la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Australie, la Suède et la Finlande, mais pas les Etats-Unis. Les causes pourraient être liées à la baisse qualitative de la nourriture et de l’éducation, du goût pour la lecture, à la hausse du nombre d’enfants par femme et à l’immigration. « Il se pourrait que ce soit l’augmentation du nombre d’immigrés au QI bas dans la population française qui explique ce déclin. Elle a eu lieu dans toute l’Europe occidentale et un nombre conséquent d’études a démontré que les immigrés d’Afrique du Nord et du Sud-Ouest asiatique ont typiquement un QI moyen compris entre 85 et 90 », notent-ils (9). Quelle importance, susurre le mondialiste, si l’Europe continue d’attirer par ailleurs certains des meilleurs cerveaux extra-européens ? Vieillissement de la population, augmentation contrariée de l’espérance de vie (10), niveaux inquiétants d’obésité et d’anorexie (11), diminution de la fertilité masculine (12) et du QI. Stigmates d’une population menée par des idéologues à œillères. La technologie comme palliatif (13) ?

Oh certes, ce ne sont que pourcentages et moyennes sur de grandes masses, nous jouissons de la société multiculturelle et de consommation, il y a toujours des opportunités économiques à saisir de par le monde. Mais le prix à payer est aussi la déréliction, l’abandon de certaines valeurs morales fondatrices. Les exemples abondent, notamment en France. Le gynécologue Israël Nisand s’emploie aujourd’hui à contrer l’impact catastrophique de la pornographie sur les adolescents. Selon lui, « aucun [responsable politique] n’a le courage d’affronter l’industrie si lucrative du porno et tous redoutent que ce combat ne les desserve » (14). En 2014 au Royaume-Uni, les dirigeants des entreprises du FTSE 100 – les cent premières entreprises cotées – gagnaient 148 fois plus que le salaire moyen de leurs propres employés. C’est trois fois plus qu’en 1998, quand le ratio était de 47 (15). La France peine à suivre ; il en irait pourtant de sa compétitivité ! En vingt ans, le montant de la dette publique française a été multiplié par trois. Depuis l’arrivée à l’Elysée de François Hollande, elle a augmenté de 310,5 milliards d’euros, après une hausse de 596,3 milliards d’euros sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (16). La France lutterait-elle pour sa survie les armes à la main ? Non, elle investit dans la compénétration mondialisée et éponge ses débordements. Irresponsabilité systémique confirmée par l’aliénation à des investisseurs chinois de l’aéroport de Toulouse, siège d’Airbus et de ses bureaux d’études. Theresa May vient de reporter la décision de lancement des deux EPR de Hinkley Point en raison des risques que représente pour la sécurité du Royaume-Uni la présence de la société chinoise CGN à hauteur d’un tiers du financement de ce programme de 21,3 milliards d’euros (17). Les orientations mondialistes de la France sont bien discutables. Le salut dans les « valeurs républicaines » ?

Concrètement, la population européenne fait l’expérience d’un affaiblissement physique, intellectuel et moral. Dégénérescence qui montre que le cœur de cible des politiques publiques est moins l’homme de chair et de sang que le concept mondialiste d’Homme Nouveau. Idéalisme désincarné, cousin du communisme. A la décharge de nos élites, la médecine donna longtemps l’exemple d’un aveuglement comparable, en étudiant les hommes et extrapolant les résultats aux femmes, malgré leurs différences biologiques (18).

L’humanisme défend l’idée de la liberté de l’homme à l’égard des autres hommes, dans une société sans luttes, sans classes et cependant organisée (19). Cet idéal a du plomb dans l’aile. A la question : « Quelle est votre Amérique ? », l’écrivain américain Russel Banks, partisan de Bernie Sanders lors de la primaire démocrate, répondit par exemple : « Pas celle des écrivains et des universitaires qui écrivent sur des écrivains et des universitaires. Je vis la moitié de l’année dans le nord de l’Etat de New York, froid, blanc, ouvrier, traditionnel, et l’autre moitié à Miami, brûlant, dangereux, multiethnique avec 65 % de non-Blancs. Extrêmement riche pour les happy very very few et extrêmement pauvre pour le reste. Pour écrire, j’ai besoin de regarder les deux en face : le passé et l’avenir de l’Amérique » (20). L’humanisme s’oppose aussi bien au fanatisme religieux qu’à l’étatisme politique, qui voudrait sacrifier l’individu à la raison d’Etat (21). Mais quelle place pour Allah dans le panthéon de l’ordre nouveau ? C’est tout l’enjeu de l’« Islam de France », quand l’« Islam en France » est décidément très déstabilisant (22). Et quelles libertés sacrifier à la raison mondialiste au nom de la sécurité ? Le choc des démesures islamiste et mondialiste fait aujourd’hui planer sur la France le spectre de la guerre civile (23). Le triomphe de l’individu-marchandise sur le collectif non-marchand est antinomique de toute pensée humaniste et écologique sérieuse. A défaut, le prêt-à-penser mondialiste, l’intéressement individuel et l’ivresse technologique ont le bon goût de s’entretenir les uns les autres, dans un cercle partiellement vicieux et illusoire. Progrès !

Pour entraver tout changement radical de modèle, une coalition de puissances économiques et philosophiques manipule les masses en jouant notamment sur la peur du chômage et l’appétit de consommation. Mais tout se complique quand s’étend hors de contrôle le « précariat », contraction de « précarité » et « prolétariat », concept décrit par l’économiste britannique Guy Standing. Le précariat dessine les contours d’une nouvelle classe sociale, tourmentée et angoissée, dont le point commun est l’insécurité économique. Il peut ainsi englober à la fois les chauffeurs indépendants d’Uber, les salariés stressés de l’ex-France Telecom ou encore ceux qui envoient des CV dans l’espoir de décrocher un job ou un stage. « Fragmentée, émergente »,  elle compterait dans ses rangs 40 % des habitants des pays riches. Si tous les précaires s’unissaient, Guy Standing affirme que nos démocraties occidentales pourraient imploser. Classe dangereuse ! (24)

A la grande différence des partisans anglo-saxons du laisser-faire, les ordolibéraux allemands ne considèrent pas que la liberté économique relève d’un ordre naturel et spontané. C’est à l’Etat d’édifier les fondations de cette liberté, en définissant un cadre institutionnel et juridique contraignant permettant le bon fonctionnement d’une économie de marché concurrentielle (25). Formulons dans ce cadre théorique une utopie mâtinée de réalisme : la relocalisation en Europe de l’essentiel de la production de biens et services destinée au marché européen. Elle entraînerait à moyen terme une diminution sensible du chômage, un rééquilibrage des modes de consommation en réaction à l’augmentation des coûts de production, une dégradation transitoire mais marquée de l’environnement et de la santé publique. Craignons a contrario la réalisation d’une dystopie : la sécession territoriale des dominants. Le robot (26) est aujourd’hui de plus en plus autonome, productif, flexible, abordable, fiable et écologique. C’est un symbole de progrès au langage universel, qui obéit, ne revendique pas, ne vote pas. Le robot est le parfait soldat de la libéralisation mondialiste. Demain, il sera la cheville ouvrière des enclaves territoriales à partir desquelles nos élites dirigeront la partie utile du monde capitaliste, vastes gated communities et zones vertes, culturellement homogènes sur l’essentiel, saines et sécurisées. A défaut d’amélioration génétique, la compénétration de l’homme et de la machine bonifiera alors idéologiquement le premier. Gloire au cyborg !

L’audience potentiellement mondiale des productions de l’esprit (art, philosophie, brevets, etc.) est un immense progrès imputable à la mondialisation. C’est une compénétration bénéfique à qui est suffisamment cultivé pour trier le bon grain de l’ivraie. Très différente est la compénétration forcée, tant culturelle qu’économique, promue par le mondialisme. Elle est la traduction métapolitique de l’amour mortifère d’une humanité fantasmée. Les élites de notre société matérialiste font pourtant profession de rationalisme. Mais, selon l’historien Rémi Brague, la modernité est minée de l’intérieur par une contradiction, une religiosité qui se refuse comme telle : « L’action humaine y est comprise comme portée par un agent comme le Progrès, l’Histoire ou le "sens" de celle-ci. Cet agent est plus qu’humain, il est censé être infaillible et donc garantir la réussite de nos entreprises. Mais sa divinité reste innommée ; elle ne peut être l’objet d’une invocation, encore moins le sujet qui assignerait à l’homme une tache déterminée. […] L’historicité – c’est-à-dire le fait que nous vivons une expérience historique, que nos actions créent une histoire – suppose que nous soyons les sujets de notre histoire, et non pas entraînés par un courant irrésistible vers une destination inconnue » (27). Le culte mondialiste a ses prêtres, fondamentalistes, croyants sincères et opportunistes. Pratiqué au jour le jour par une vaste majorité de somnambules, il est finalement à la mondialisation ce que le darwinisme social est au darwinisme (28) : une transposition abusive, au champ politique et social, des lois du marché mondialisé.

Sans la fronde de ses généraux, Alexandre le Grand aurait fini par perdre son armée dans les confins indiens ou chinois. Déroutes militaires, dislocation politique, affaissement économique, moments de chaos, multiples tueries et triomphe final des ténèbres : quelles furent les causes du naufrage de la civilisation romaine ? La liste des réponses est fort longue. S’y conjuguent, par exemple, l’étendue immense de l’Empire, qui rend difficile le contrôle des crises, la corruption croissante des élites et l’érosion des valeurs fondatrices du pouvoir romain, l’avènement du christianisme et la « révolution culturelle » qu’il implique, sans oublier les guerres interminables contre les Barbares, suivies de leur recrutement comme soldats dans les armées romaines et de leur implantation, par vagues successives, dans presque toutes les provinces (29).  Les dizaines de millions de morts imputés au communisme montrent pour leur part la dangerosité potentielle des utopies humanistes. L’historien Arnold Toynbee, au siècle dernier, était catégorique : « Les civilisations meurent par suicide et non par meurtre ». L’académicien René Grousset, dans son Bilan de l’Histoire publié en 1946, développa la même idée : une civilisation se détruit « de ses propres mains ». L’anthropologue Jared Diamond estime que c’est surtout les réponses erronées aux menaces et aux désordres, les décisions prises pour surmonter les crises qui entraînent, à terme, la survie ou la mort d’une civilisation (30). Craignons les réponses mondialistes aux défis du temps présent.

Sébastien Holué

 

Notes

(1) ARDINAT Gilles, Comprendre la mondialisation en 10 leçons, Ellipses, Paris, 2014

(2) Cité dans BERRETTA Emmanuel, « Confidences du 9 juin », Le Point, n°2287, 7 juillet 2016, p.31

(3) SORMAN Guy, « La tolérance aussi progresse », Le Point, n°2288, 14 juillet 2016, pp.104-105.

(4) DROIT Roger-Pol, « L’obsession de la chute de Rome », Le Point, n°2291, 4 août 2016, p.55

(5) JULIA Didier, Dictionnaire de la philosophie, Larousse, Paris, 1992, entrée « humanisme », p.123

(6) DELOZIER Thomas, « Dans quel pays est-on le plus grand ? », lefigaro.fr, 27 juillet 2016

(7) DELHOMMAIS Pierre-Antoine, « Le chiffre – 5,2 », Le Point, n°2288, 14 juillet 2016, p.13. Le taux de fécondité en Afrique est de 4.7 enfants par femme, en Europe de 1.6 (le seuil de renouvellement des générations étant à 2.1). « La carte. La fécondité dans le monde », Valeurs Actuelles, n°4157, 28 juillet 2016. Les premiers enfants du baby boom (1945-1969) n’ont que 71 ans…

(8) DROIT Roger-Pol, « Comment disparaissent les civilisations », Le Point, n°2291, 4 août 2016, pp.48-56

(9) « Baisse du QI en France », Valeurs Actuelles, n°4154, 7 juillet 2016, p.61

(10) « L’espérance de vie en France recule pour la première fois depuis 1969 », lemonde.fr, 19 janvier 2016. Pour un aperçu des résultats obtenus par le modèle américain, voir LAUER Stéphane, « Aux Etats-Unis, le facteur géographique détermine considérablement l’espérance de vie des plus pauvres », lemonde.fr, 12 avril 2016. « [Aux Etats-Unis], les hommes faisant partie des 1 % les plus riches vivent en moyenne quinze ans de plus que ceux appartenant à la catégorie des 1 % les moins riches (pour les femmes l’écart est ramené à dix ans). Ensuite, si l’on élargit le segment de population aux 5 % les plus riches et aux 5 % les plus pauvres, les auteurs [de l’étude] constatent que l’écart d’espérance de vie se creuse ».

(11) SANTI Pascale, « Anorexie, le corps en miettes », lemonde.fr, 2 juin 2015

(12) ALLIX Grégoire, « En Israël, la chute de la fertilité masculine est un enjeu de société », lemonde.fr, 22 août 2012

(13) FERRY Luc, « Le transhumanisme n’est pas absurde », Le Point, n°2293, 18 août 2016, pp.42-43

(14) NISAND Israël, « Le porno détruit nos enfants », propos recueillis par Violaine de Montclos, Le Point, n°2291, 4 août 2016, pp.34-38. En France, chez les moins de 18 ans, le nombre d’IVG augmenta de 8 751 en 1990 à 12 219 en 2004 (derniers chiffres officiels).

(15) ALBERT Eric, « Royaume-Uni : les patrons gagnent 148 fois le salaire de leurs employés », lemonde.fr, 17 août 2015

(16) DELHOMMAIS Pierre-Antoine, « Le chiffre – 2137,6 », Le Point, n°2287, 7 juillet 2016, p.15

(17) BAVEREZ Nicolas, « La Chine hors la loi », Le Point, n°2292, 11 août 2016, pp.12-13

(18) BOUVET Jean-François, « Les maladies ont un sexe », Le Point, n°2288, 14 juillet 2016, p.11

(19) JULIA Didier, op.cit., entrée « humanisme », p.123

(20) BANKS Russell, « Trump n’est pas un clown, un simple Berlusconi », propos recueillis par Michel Schneider, Le Point, n°2287, 7 juillet 2016, pp.104-105

(21) JULIA Didier, op.cit., entrée « humanisme », p.123

(22) Le burkini : exercice de tolérance et avancée du vivre-ensemble par la baignade ? Ou symbole d’hostilité irréductible, obstacle au métissage et défi à l’indifférenciation ? Intégration mondialiste ou assimilation mondialiste ?

(23) LOMBARD-LATUNE Marie-Amélie, « Quand le patron de la DGSI évoque un risque de "guerre civile" », lefigaro.fr, 21 juin 2016. Patrick Calvar : « Cette confrontation, (voulue notamment par l'ultradroite, NDLR), je pense qu'elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra ». Dans une guerre civile, nommer l’ennemi est toujours un exercice délicat. Voir aussi : AFP, « Le FLNC du 22 octobre menace les islamistes radicaux d'une "réponse déterminée" », le figaro.fr, 28 juillet 2016

(24) PARRINO Béatrice, « Guy Standing, prophète du "précariat" », Le Point, n°2291, 4 août 2016, pp.40-44

(25) DELHOMMAIS Pierre-Antoine, « La clé de l’énigme allemande », Le Point, n°2293, 18 août 2016, pp.6-7. COMMUN Patricia, Les ordolibéraux, histoire d’un libéralisme à l’allemande, Les Belles Lettres, Paris, 2016

(26) GRALLET Guillaume, « L’arme fatale du robot tueur », Le Point, n°2288, 14 juillet 2016, p.36

(27) BRAGUE Rémi, Où va l’histoire ?, entretiens avec Giulio Brotti, Salvator, Paris, 2016. Cité dans DANDRIEU Laurent, « L’histoire a le sens qu’on lui donne », Valeurs Actuelles, n°4154, 7 juillet 2016, p.80

(28) JULIA Didier, op.cit., entrée « darwinisme », p.55. « La doctrine commune à Lamarck et Darwin, le transformisme, présente une différence sur un point essentiel : chez Darwin, c’est le milieu qui sélectionne en supprimant, tandis que chez Lamarck le milieu sélectionne en transformant les organismes ; c’est la théorie de la "sélection naturelle". Pour prendre un exemple précis : selon Darwin, les animaux qui n’ont pas de fourrure dans les pays froids sont éliminés ; selon Lamarck, ils ne sont pas éliminés, mais se créent une fourrure. La "sélection naturelle" entraîne donc la survivance des plus forts, c’est-à-dire, au fond, des plus aptes à se défendre à la fois contre les autres organismes, contre la rigueur des climats et contre les difficultés à trouver de la nourriture. La mort serait donc "différenciatrice" : ceux qui meurent ne sont pas identiques à ceux qui subsistent ; ceux qui restent possèdent un caractère supplémentaire, qui précisément leur a permis de subsister ; elle a pour résultat la formation d’espèces nouvelles et une amélioration générale des  individus ». Le marché mondialisé est un système lamarcko-darwinien, régulé tant bien que mal par le politique dans son expression souveraine.

(29) DROIT Roger-Pol, « L’obsession de la chute de Rome », op.cit.

(30) DROIT Roger-Pol, « Comment disparaissent les civilisations », op.cit.