Constat de Finkielkraut

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Constat de Finkielkraut

1er septembre 2020 – Le 31 août de l’an 2020, le philosophe et Académicien Alain Finkielkraut, qui participait à sa première émission de chroniqueur sur le réseau LCI, dans l’émission dite-24 Heures de David Poujadas (une demi-heure chaque lundi à 19H00), déclara en guise d’introduction, et pour expliquer son acceptation d’être dans une émission régulière de commentaire de l’actualité :

« Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueilli les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »

Ce jugement, comme je l’ai entendu, ne m’a pas du tout paru être, pas une seule seconde, un abaissement du philosophe, descendant de la “grande question”.  Tout au contraire, il s’agit d’une chose qui m’est chère, qui est un constat, qui est celui de la reconnaissance de l’essence métaphysique des événements de l’en-cours. En quelque sorte, dirait le chroniqueur cynique des salons parisiens, “la métaphysique descend dans la rue” ; ce à quoi je lui répondrais aussitôt et sans faiblir : “Par les événements qui s’y déroulent, la rue se hausse au rang de la métaphysique”. C’est donc bien le devoir du philosophe de prendre son poste de sentinelle à l’affut de l’intuition qui l’éclairera sur la signification et par conséquent sur le sens de ces événements.

Je trouve bienheureuse cette décision de l’Académicien Finkielkraut, un des rares esprits échappant à la folie courante de notre époque, –cette époque devenue-folle, venue à la folie comme à sa nature profonde, comme de braves citoyens, in, illo tempore des temps heureux et dé-masqués, allaient acheter leur paquet de cigarettes. Je la trouve même avisée et significative cette décision, et signe effectivement que nous avions franchi un pas décisif sur l’échelle métaphysique de la folie. Il est donc nécessaire d’‘aller au charbon’ comme l’on dit, pour se coltiner avec la folie du monde.

Finkielkraut n’a plus besoin d’attendre, en rongeant son frein, la prochaine folie qui le fera bondir et venir clamer son avis, pour ainsi dire au coup par coup, certes pour résister mais encore d’une façon épisodique. Il a compris que c’est sa mission et que c’est son honneur de prendre cette chronique comme un résistant occasionnel entre dans les rangs organisés de la résistance ultime.

(Ne me parlez pas de manipulations, de globalistes maniant les fortunes et les esprits, ou de complots  divers, sans même parler de rémunérations... Finkielkraut, auprès duquel on a dû beaucoup insister pour obtenir son accord, saurait rompre à la moindre tentative d’entrave ou de contrainte, celle qu’on n’osera d’ailleurs pas lancer. Nous sommes désormais en métaphysique et seule compte la Résistance ; nous sommes au net dans le plus simple appareil, face au Système, et rien d’autre ne vaut.)

C’est là une de mes idées principales, celle que j’ai moi-même développée pour me justifier de cette nécessité absolue de poursuivre le travail que je fais sur ce site. Aujourd’hui, “faire de l’information”, c’est faire de la métaphysique, y compris pour 9/11 par exemple, – je parle pour ceux qui y travaillent vraiment, pas pour ceux qui lisent les consignes et, soulagés, s’y conforment. Nous sommes devant l’énigme abyssale et vertigineuse de cette Grande Crise de l’Effondrement du Système, où tout événement doit être embrassé, saisi, observé avant de pouvoir s’aventurer à en donner une interprétation.

... Certes, Finkielkraut a dit, comme à son habitude, des choses très intéressantes durant cette première chroinique. Mais je m’en tiens là, pour mieux mettre en évidence l’importance de sa décision au travers de l’explication qu’il en donne.