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779Voici certainement une très intéressante plaidoirie contre Hillary Clinton, et donc, par défaut également, pour Donald Trump. Étrange élection présidentielle US, où les électeurs se déterminent en général, par défaut, c’est-à-dire envisageant de voter pour l’un pour ne pas voter pour l’autre ; étrange élection, mais élection parfaitement conforme à l’air du temps qui est le temps de l’Inversion-Totale de toutes choses, le temps de la Grande Crise Générale à laquelle personne n’échappe, et les USA en premier, nous offrant la plus formidable et la plus inattendue crise politique et institutionnelle qu’on ne pouvait certainement pas imaginer.
(Bien entendu, cette tendance ainsi décrite, qui touche le commentaire élaboré, se retrouve dans les sondages d’“affection” des candidats. Trump aussi bien que Clinton ne sont pas “aimés” par le public, tous les deux d’une façon largement majoritaire. Mais ce désamour ne jouera que de plus en plus faiblement ; d’abord, l’un annule l’autre, pour ainsi dire, pour ce qui concerne la “popularité électorale” ; ensuite et surtout, à notre sens, la crise est telle, d’une telle gravité, que l’affectivité et la sympathie pour les candidats ne joue pas [plus ?] un rôle important, car il s’agit vraiment, désormais, de savoir quelle politique sera appliquée.)
Dans cette plaidoirie négative qui ressemble si complètement à un réquisitoire, pour l’acte qu’on croirait positif et constructif d’un vote dans une élection présidentielle, il y a deux caractéristiques remarquables. La première est que cette plaidoirie-réquisitoire destructrice est développée sans la moindre réticence, avec une fermeté et une certitude sans faille, exactement comme l’est une plaidoirie constructive alors qu’elle ne contient à peu près aucun argument justement, aucune considération favorable pour le candidat pour lequel l’auteur votera, donc qu’elle ne contient quasiment aucune appréciation constructive concernant le gouvernement qu’on attend du nouveau président (qui serait Trump en l’occurrence). Il s’agit d’une implacable logique négative, en faveur de ce qui ne doit pas être, à aucun prix. La seconde est qu’elle est développée par un “faucon” (hawk), un universitaire qui partage les principales orientations de la politique-Système sur la puissance et le bellicisme du bloc-BAO, y compris les raisonnements induits par le déterminisme-narrativiste, notamment concernant la Russie et Poutine (ou plutôt, contre la Russie et Poutine), c’est-à-dire quelque chose qui devrait détourner de Trump qui prône de bonnes relations avec Poutine ; c’est-à-dire tout ce qui, habituellement, est donné comme caractéristique de l’orientation politique d’Hillary Clinton...
“Normalement”, selon notre classement habituel, l’auteur, le professeur de droit à la Fowler School of Law de l’université Chapman, Hugh Hewitt, devrait être un adversaire sans concession de l’antiSystème que semble être Donald Trump, et partisan de la candidate-Système Hillary Clinton. C’est tout le contraire. Le fait qu’il soit l’auteur de auteur de The Queen: The Epic Ambition of Hillary and the Coming of a Second Clinton Era, ne fait que renforcer l’explication de son choix, à l’intérieur de sa logique destructrice, puisqu’il s’agit bien entendu d’une critique féroce d’une ambition démesurée (celle d’Hillary), selon l’auteur, et d’une ambition qui serait potentiellement destructrice des USA eux-mêmes.
Ainsi avons-nous une perspective critique de Clinton exactement contraire à celle que nous suivons habituellement : non pas parce qu’elle est belliciste, super-neocon et R2P, etc., ce qui devrait la rendre aimable aux yeux d’un partisan d’une sécurité nationale américaniste forte, mais tout au contraire parce qu’elle est une catastrophe selon lui pour la sécurité nationale américaniste. Ainsi s’agit-il d’une critique inhabituelle et donc intéressante : comment Clinton est une fausse-hawk, une neocon catastrophique et une R2P inepte, une caricature monstrueuse de la politique-Système qu’elle est censée appliquer. Là encore, nous sommes dans un état d’esprit touché par l’Inversion-Totale dont nous parlions plus haut, qui renverse toutes les attitudes, tous les jugements, et dans tous les sens, y compris avec le cas où l’inversion devient vertueuse et involontairement antiSystème (puisque Clinton est tout de même la candidate-Système, mais d’un Système lui-même aux abois et produisant désormais autant son autodestruction que sa surpuissance).
Hewitt met tout cela dans la perspective qui importe, notamment et d’abord, dans celle de l’affaire des emailgate, dont il nous dit qu’elle prouve l’inconscience et l’extraordinaire légèreté, voire l’incompétence mortelle de cette pseudo dure-à-cuire qui montre tant de suffisance dans l’affirmation de ses “compétences” de grand(e) “homme d’État” (tant pis pour la loi des genres et l’orthographe revue et corrigée, cela sonne mieux et parle plus clair que “femme d’État”). Le paragraphe capital est celui-ci où Hewitt affirme que Clinton au pouvoir sera une présidente vulnérable à tous les chantages, à toutes les manipulations, elle qui s’est affirmée comme la reine du chantage et de la manipulation des autres dans sa carrière d’épouse d’un président volage et souvent pris la main dans le sac et de femme politique extraordinairement retorse et cynique... Car il ne fait aucun doute pour Hewitt que les Russes, – et qui sait combien d’autres, précise-t-il, – détiennent tout ce qu’il faut, avec les tonnes d’e-mails clintoniens interceptés par eux, sur la vie secrète, la corruption et les innombrables magouilles de la Reine.
(Dans le passage ci-dessous, la référence de Hewitt à Alger Hiss et FDR est significative. Le cas de Hiss, haut-fonctionnaire du département d’État, libéral et progressiste, accusé d’espionnage pour l’URSS dans la période de “chasse aux sorcières” dite-maccarthyste [mais en 1948-1949, avant l’arrivée aux commandes de McCarthy en 1950], est archétypique de l’interprétation générale, ultra-conservatrice, de l’ère Roosevelt comme une période de manipulation et de trahison du gouvernement des USA par les communistes infiltrés dans le Système et par l’URSS de Staline et ses “services”. Là aussi, la référence est plutôt paradoxale par rapport au personnage d’extrémiste-belliciste que l’on fait d’habitude d’Hilary Clinton ; par contre, elle est logique pour ceux qui accusent Clinton d’être une agente, ou bien d’être manipulée par les islamistes au travers de son entourage, et particulièrement de sa conseillère et confidente Huma Abedin. Il s’agit du domaine des accusations les plus graves qu’on puisse concevoir pour une possible présidente des USA.)
« This is the reality of the situation, and the hack of the DNC by Russian intelligence agencies, which was revealed last week, is just more evidence of our enemies’ capabilities and intentions. Those clinging to the idea that there is no proof of the compromise of the Clinton server fool themselves and no one else. She is disqualified because she is compromised. The Russians and who knows which other powers can manipulate her and her electronic associates. That's why nations collect intelligence...to use it. It is doubtful that any of our adversaries have ever known more about any of our leaders that the Russians et al know about Clinton. Not even Alger Hiss could have given the Soviets more on FDR than the Russians took from Clinton's home-brew server. »
D’une façon plus générale, l’intérêt de cet article est bien de confirmer l’ouverture fondamentale du champ de l’affrontement des présidentielles dans les matières les plus sensibles et les plus essentielles de la superpuissance américaniste. On a déjà approché cette perspective à l’une ou l’autre occasion, et notamment hier 19 juin, avec un article sur les accusations à peine codées de Trump contre Obama-Clinton et les bruits d’un possible choix pour la candidature à la vice-présidence du Général Flynn. On voit qu’il est désormais possible que la campagne débouche sur des affrontements fondamentaux à propos de politique étrangère des USA, de la politique-Système, du rôle de l’“État profond”, de la possibilité de la prise du pouvoir par un “agent de l’étranger” (Clinton), de la place et de l’influence des divers centres de pouvoir, des connexions de la direction-Système US avec des puissances étrangères.
(Pour ce dernier cas si souvent évoqué, certains penseraient à Israël mais ils n’auraient pas vraiment raison, surtout que nous sommes à un moment où cette connexion est mise en cause : les connexions avec Israël sont archi-connues et se font à ciel ouvert, et elles ne vont pas à l’essentiel du problème du pouvoir US, selon nous. Nous parlons plutôt de l’Arabie et des connexions attenantes avec les réseaux du Big Business transnational et de son appendice de Wall Street, et toutes les références et influences directes de crime organisée qui vont avec, qui sont les véritables fondements du pouvoir US, depuis 1945, mais aussi bien au-delà pour le crime organisée et les réseaux parallèles sécuritaires mis en place peu à peu depuis la fin de la guerre de Sécession.)
C’est dire l’importance immense de l’enjeu de cette présidentielles-2016 où il n’existe que très peu de portes de sortie pour éviter ce débat, parce que les deux candidats ne peuvent ni ne veulent l’éviter. Pour Hillary Clinton, son passé et les liens divers d’une extrême corruption qui la tiennent la rendent extrêmement vulnérables et dans une très grande position de faiblesse pour lui donner la capacité d’écarter un tel débat ; pour Trump, c’est exactement le contraire, puisqu’il se sent invulnérable sur ce terrain et qu’il sait que c’est sur ce terrain qu’il peut devenir absolument irrésistible, en obtenant notamment des appuis de certaines parties du Système, qui verraient en lui une sauvegarde et le seul moyen d’éviter une catastrophe (cas de Hewitt justement, comme de celui d’une partie de la communauté de sécurité nationale dont Flynn est le parfait représentant).
C’est dire (suite) combien cette campagne risque tout simplement de secouer le Système jusque dans ses fondements absolument essentiels, et de là toutes les possibilités à envisager. A notre sens, même l’une des hypothèses les plus extrêmes d’une attaque physique contre Trump (assassinat) est de moins en moins probable, à cause justement des fractures à l’intérieur du Système, et des conséquences incalculables, jusqu’à une guerre civile, jusqu’à la mise en cause décisive de l’existence dans sa forme actuelle des USA, qu’aurait un tel événement, – toutes choses qui devraient déjà être dans l’esprit de certains dirigeants, les contraignant d’autant dans leurs actions et réactions. (Nous allons vers un tel climat de tension que devant les hypothèses extrêmes que nous évoquons, même les mesures les plus extrêmes, – état d’urgence, état de siège, suspension de l’élection, etc., – deviendraient quasiment inapplicables, notamment par l’absence d’autorité sur les forces chargées d’appliquer ces mesures, et l’absence de cohésion de ces forces placées devant des choix de sédition par rapport au pouvoir central.)
Voici l’article de Hugh Hewitt, sur le site du Washington Examiner le 19 juin 2016 (et sur son site HughHewitt.com).
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It is a binary choice — that is obvious at least to every active duty member of the American military.
Either Hillary Clinton or Donald Trump will be their commander in chief.
Either Hillary Clinton or Donald Trump will select the secretary of defense.
Either Hillary Clinton or Donald Trump will select the secretaries of the Army, Air Force and Navy, the service chiefs, the chairman of the Joint Chiefs of Staff and the nine heads of the Combatant Commands.
Stay abreast of the latest developments from nation's capital and beyond with curated News Alerts from the Washington Examiner news desk and delivered to your inbox.
Either Hillary Clinton or Donald Trump will sign off on the next four proposed budgets for the Department of Defense.
Either Hillary Clinton or Donald Trump will decide how to respond to the next Moammar Gadhafi marching on his own people, the next Benghazi surprise attack on an American installation, the next red line crossed where WMD are used, the next Vladimir Putin aggression against a near-helpless neighbor.
Civilians, it seems to me, shouldn't sit out an election because they don't like the choices, not while American fighting men and women are in harm's way, flying missions to attack the Islamic State from carriers or as part of special forces deployments in Kurdistan or Syria. Civilians are being protected from our enemies by sailors deploying under and on the sea for six months at a time — minimum — or by soldiers and Marines in far away places like Kosovo for more than a year at a time.
The civilians get to go to the movies, play golf, have a beer. The soldiers, sailors, airmen and Marines get to pull watch or, at times, go into combat.
Civilians owe the military their best judgment as voters as to who ought to be the commander in chief and whose team ought to take up the positions in the Pentagon that are a part of the approximately 3,000 appointees the new president will bring with him or her. When active duty military are putting their lives on the line, civilian voters ought to at least put themselves through the stress of making a necessary if unpalatable choice.
When House Speaker Paul Ryan and Senate Majority Leader Mitch McConnell made it perfectly clear that there would be no mutiny at the GOP convention in Cleveland, the obligation to choose between Clinton and Trump became very obvious to me. Once Ryan and McConnell closed all the exit ramps, I quickly chose Trump for a host of reasons, the most important being the inescapable conclusion that former Secretary of State Clinton's law-breaking maintenance of the unsecured server handed our enemies a complete dossier on her and her associates. I have expert testimony on this reality given to me on the record on air by former Deputy CIA Director Mike Morell and off the record by a former senior CIA operations officer.
This is the reality of the situation, and the hack of the DNC by Russian intelligence agencies, which was revealed last week, is just more evidence of our enemies' capabilities and intentions. Those clinging to the idea that there is no proof of the compromise of the Clinton server fool themselves and no one else. She is disqualified because she is compromised. The Russians and who knows which other powers can manipulate her and her electronic associates. That's why nations collect intelligence...to use it. It is doubtful that any of our adversaries have ever known more about any of our leaders that the Russians et al know about Clinton. Not even Alger Hiss could have given the Soviets more on FDR than the Russians took from Clinton's home-brew server.
There is also the matter of Clinton's disastrous record as secretary of state, beginning with her record of failure in Libya writ large throughout that failed state that is now an Islamic State colony, and in Benghazi specifically on the night of 9/11/12.
There is her record of dithering and disaster in Egypt that handed the country for a time to the Muslim Brotherhood. That's her judgment on display: Ceding the key Arab state to the brotherhood and tossing aside a reliable American ally in the process. What must Egyptian President Sisi think of the approach of a second President Clinton.
Her "Russian reset" button was far worse than an episode of merely embarrassing buffoonery. It was actually an expression of deep seated naïveté regarding Putin, one likely to be repeated again and again. Her incompetence doesn't end with Russia. Her role in the failure to negotiate an extension of the Bush-era Status of Forces Agreement with Iraq precipitated President Obama's abrupt and tragic bug-out of Iraq in late 2011, which led to the Islamic State rampage across Iraq from its first home in Syria.
And the Syrian genocide and all that it has birthed including and especially the long and deadly tentacles of the Islamic State across the West even into a nightclub in Orlando and a conference room in San Bernardino are all on her scorecard. Negligence in the carrying out of her duties to cabin and defeat the "jayvees" is not the same as direct responsibility for the atrocities of the terrorists, but it is very predictive of the lack of seriousness we could expect from her and her team if she wins in the fall. It's a given that she will strike poses as President Obama has struck poses, and with the same consequences. "Leading from behind," "red lines" that get erased, and condescension towards fanatical "jayvees" are a given with her as they have been with President Obama. His legacy is her platform. It is inevitable.
As is her party's reflexive underfunding of the military; the hollowing out of every Defense Department budget for the next four years; the readiness crisis that consumes major components of the services; and the loss of a generation of skilled officers to budget irresponsibility that is the hallmark of the left that Clinton personifies and leads.
So this inescapable binary choice it is an easy choice for me, and one I will make because either she or Trump will be commander in chief. No third party throw away ballots or symbolic gestures. One of two people will command the Warriors. The far riskier path for the country is choosing Clinton as that one of two, but I will respect the wrong-headed voters who pull that lever on the basis of wooly-headed reasoning or thread-bare rationalizations. I will never understand those who refuse to choose when a choice must be made. That is not a choice. It seems to me, of anyone who genuinely believes in self-government.
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