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4288• Partout roulent les tambours de la guerre à partir du Point Omega que constitue pour la Grande Crise l’événement ‘Ukrisis’. • Toutes les subcrises latentes ou déjà en activité spécifique sont conduites à se trouver en pleine transmutation de suractivité majeure à partir des effets sans nombre de ‘Ukrisis’ : une sorte de déferlement crisique avec plus ou moins de liens de logique avec ce centre de fusion. • Mais la métahistoire en plein déploiement se fiche de la logique. • Cette dynamique suprahumaine emporte tout, et le statut du dollar n’y échappe pas.
« Le dollar américain est [devenu] un énorme trou noir », dit un expert, Wang Zaibang (on verra plus loin). Bien entendu, c’est la tempête crisique universelle, née de la catastrophe ‘Ukrisis’, qui est cause de cet événement. Tout y concourt, tout y participe, tout joue l’effet d’accélérateur pour tout, tout est “hors de contrôle”.
Nous sommes dans un “Tout Crisique” qui est l’indication convaincante que la Grande Crise a trouvé le superbe nœud gordien des circonstances lui permettant de fleurir comme les “Cent Fleurs” de Mao devenues absolument vénéneuses. Ainsi, inaugurons-nous un printemps aux conditions uniques dans la métahistoire liquidatrice de la modernité, dont la floraison absolument explosive nous convainc que les efforts absolument catastrophiques du ‘sapiens hégémonique’, hybris en bandouillère et claquant comme un étendard maniaque content de soi, serait peut-être arrivé à une bonne évolution en surpuissance vers l’accomplissement de son but dissimulé et inconscient (“complotiste” ? On est bien au-delà !) : la destruction de tout ce qu’il prétendait imposer au monde en tant qu’utopie globalisée.
Mais revenons, après cette longue tirade, au dollar dont on a vu dès la première ligne que c’est ici le sujet. Un fin limier du commentaire indépendant de la finance internationale dominée par les USA, et donc par le dollar, – ‘QTR Fringe Finance’, écrivant sous le nom de ‘The Raven’, qu’on pourrait nommer ‘Le Corbeau’ qui est cet entité anonyme dénonciatrice dans le film de Clouzot, – observait le 28 février 2022, – titre de l’article suivi d’un court extrait :
« L’heure de vérité pour la monnaie fiduciaire : La Russie et la Chine pourraient collectivement contester le statut de réserve du dollar - Les sanctions économiques foudroyantes qui menacent de ruiner le rouble pourraient laisser Poutine sans autre choix que de s'allier davantage avec la Chine et de contester le dollar de front. [...]
» La guerre menée par la Russie en Ukraine ne montre aucun signe de terme pacifique.
» Entre-temps, il me semble qu’une guerre distincte contre le dollar américain pourrait être “officiellement” déclenchée à tout moment, par la Russie et la Chine collectivement, à mesure que la situation en Ukraine s'aggrave, que les options de la Russie s'amenuisent et que ses liens avec la Chine se resserrent. »
Si l’on suit ‘Raven’ pour ce cas, c’est moins pour l’estime que nous portons à son jugement dont nous ne savons rien mais parce qu’il détaille à l’aide de constats expliqués l’évolution de cette bataille depuis le début de ‘Ukrisis’... Car depuis le 28 février où il annonçait une “guerre du dollar” plutôt imposée aux deux belligérants contestataires que développée comme un pan crisique hors de contrôle de la catastrophe, c’est désormais la deuxième option qui s’impose de plus en plus aux dépens de la première.
Bien entendu, il est désormais question de l’Arabie Saoudite dont le jeune dirigeant MbS répondait le 6 mars à une question qu’un journaliste lui posait à propos des préoccupations de Biden concernant la politique du royaume : « Simplement dit, je n’en ai rien à foutre »... (MbS s’est même permis, aujourd’hui, de faire dédaigneusement qualifier de ‘FakeNew’ l’annonce officieuse [Reuters] de la prochaine venue du secrétaire d’État Blinken à Ryad : manifestement, il n’est pas le bienvenu.)
Donc, l’évolution de l’Arabie sous l’œil noir de ‘Raven’ :
« S’il y a une semaine ou deux, je ne m’inquiétais que de la Chine et de la Russie, maintenant que le monde est forcé de choisir son camp, d'autres nations jettent également leur chapeau respectif dans l'arène.
» L’Arabie saoudite, qui est une nation d'importance économique majeure en raison de ses importantes réserves de pétrole et de gaz, aurait adopté l’idée d’accepter des yuans au lieu de dollars pour les ventes de pétrole à la Chine.
» A la différence des projets de dédollarisation de la Russie et de la Chine, qui remontent à près de dix ans, les Saoudiens n’envisagent cette idée que depuis six ans. Et, à la différence des nouveaux liens économique entre la Russie et la Chine [pour le premier cas], le catalyseur de l'accélération du processus saoudien a été la politique étrangère des États-Unis :
» “L’'Arabie saoudite est en pourparlers actifs avec Pékin pour fixer le prix d'une partie de ses ventes de pétrole à la Chine en yuans, ont déclaré des personnes au fait de la question. Cela porterait un rude coup à la domination du marché pétrolier mondial par le dollar américain et marquerait une nouvelle réorientation du premier exportateur mondial de brut vers l'Asie.
» “Les pourparlers avec la Chine sur les contrats pétroliers au prix du yuan ont évolué insensiblement depuis six ans, mais se sont accélérés cette année, les Saoudiens étant de plus en plus mécontents des engagements de sécurité pris par les États-Unis depuis des décennies pour défendre le royaume, ont indiqué les personnes concernées. »
On voit donc bien et sans nulle surprise que, dans tous les cas envisagés et quel qu’aient été leurs intentions plutôt de type économique au départ, c’est la politique étrangère du type ‘politiqueSystème’ des USA, avec le point-Omega d’‘Ukrisis’, qui précipite le processus de “dédollarisation” ainsi lancé. De façon très logique, de cette logique que la métahistoire accepte dans ce cas comme un outil de convenance, la ‘weaponization’ antirusse de l’économie, des sanctions et du dollar si héroïquement décrite par le combattant Bruno Lemaire (“guerre totale”, “effondrement de l’économie russe”) a été perçue comme une ‘weaponization’ de l’économie, des sanctions et du dollar contre tous ceux qui ne suivent pas aveuglément la politiqueSystème. Par conséquence extrêmement logique la dédollarisation devient une ‘weaponization’ anti-blocBAO, et donc selon les normes de notre jugement de circonstance changeant au gré des circonstances, une ‘weaponization’ antiSystème.
Or, nous dit ‘Raven’, les conditions sont excellentes. Celui qui a déclenché cette guerre, y compris en Ukraine indirectement comme tous les russophobes terribles ont décidé de n’en rien comprendre (signe de la véracité du fait), en enfermant la Russie dans un coin d’où elle ne pouvait sortir que par la guerre, – celui-là c’est le bloc-BAO, conduit tambour battant par les USA qui suivent la dynamique aveugle et surpuissante du Système. Donc, « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font », mais en attendant c’est bien eux qui ont mis les USA dans cet état au moment où s’étend la guerre du dollar, – ‘Raven’ toujours :
« La remise en cause du statut de réserve du dollar serait un catalyseur évident et immédiat qui renverserait tout ce que nous pensons savoir sur l’économie de notre pays. Les angles morts de notre politique monétaire, que nous avons volontairement ignorés pendant des décennies, deviendraient instantanément un levier pour le reste du monde.
» Le décor semble être planté pour que cela se produise. À l'échelle mondiale, si vous êtes un ennemi des États-Unis, la situation n'a jamais été aussi favorable pour défier le dollar américain qu’aujourd'hui :
» • Nous avons accumulé une montagne de dettes et grossièrement augmenté notre masse monétaire en un temps extrêmement court.
» • Nous n'avons jamais été aussi dépendants des autres pays pour l'importation de biens et de services.
» • Nous avons une administration présidentielle qui (1) ne comprend pas l'économie de base et (2) limite la capacité de notre nation à produire des matières premières, qui sont à la base de la richesse inhérente d'un pays.
» • Nous sommes sur le point d'entrer en récession économique.
» • L’inflation bat des records et ruine déjà les classes moyennes et inférieures de notre pays, avant même d'envisager une éventuelle remise en cause du dollar. »
Ici, on peut introduire quelques observations de la personne citée en tête d’article, Wang Zaibang, “chercheur principal” à l’Institut Taihe de Chine, et par conséquent de nationalité chinoise. Bien sûr, la nouvelle, venant d’abord de RIA et relayée par RT.com qui, comme chacun sait, n’est pas accessible, on peut considérer qu’on travaille dans la divination diabolique et dans l’infamie épouvantable, sans la protection des “valeurs” que madame van der Leyen arrose tous les matins dans leurs petits pots de son grand bureau où elles fleurissent (les valeurs). Nous sommes donc d’autant plus à l’aise : tout cela n’est que désinformation, mésinformation, propaformation, simlulinformation, – c’est russe, quoi !
Wang Zaibang pense simplement et d’une façon qu’on jugera certainement surprenante sur les plateaux télévisés des alcooliques anonymes, que les Etats-Unis « ont violé les grands principes de l'économie de marché capitaliste et sont sur le point de briser l'ordre politique et économique mondial ». Cela nous rappelle que les gens sont jaloux. Le reste se lit de cette manière, sans parachute et suivant le même vol que ‘Raven’ :
« Selon Wang, l’Arabie saoudite et les autres alliés moyen-orientaux des États-Unis sont de plus en plus mécontents des actions de Washington ces dernières années.
» “L’Amérique d’aujourd'hui n’est pas fiable et n’est pas digne de confiance”, déclare-t-il, notant que c’est la raison pour laquelle Riyad et Pékin ont accéléré les discussions sur la question des règlements du brut en yuan chinois. Si ces discussions aboutissent, elles auront un impact profond sur la coopération pétrolière Chine-Saoud, les relations monétaires internationales et l'ensemble de l’ordre financier.
» “Le dollar s'est transformé en un énorme trou noir qui, à tout moment, peut détruire la richesse des pays et des individus”, a-t-il résumé dans une image expressive.
» Wang a expliqué que, même si les États-Unis sont la plus grande économie du monde, il n’y a pas de raison sérieuse pour que leur monnaie continue à maintenir une position dominante.
» “Ces dernières années, les États-Unis ont imprudemment utilisé l'hégémonie du dollar pour libérer des liquidités illimitées, ce qui a conduit à une surabondance de dollars dans le monde et à une forte augmentation du risque financier dans de nombreux pays en développement”, a déclaré le chercheur. “En particulier, en créant des risques géopolitiques, les États-Unis ont provoqué une flambée des prix des matières premières, tout en augmentant le risque de hausse des taux d'intérêt”. »
Pour n’être pas tout à fait nouvelle, l’image du ‘Trou Noir’ est tout à fait pertinente dans la mesure où elle donne une dimension non seulement globale mais cosmique à cette triste aventure du dollar américaniste. Le dollar et son hégémonie constituent une des chaînes fondamentalement illégitimes, une des causes principales de la situation crisique que les USA (et le bloc-BAO) imposent au monde en fait d’hégémonie.
Certains jugent que c’est une stratégie, justement pour faire perdurer cette hégémonie ; cela n’est pas faux mais cela n’est pas une nouvelle sensationnelle, dans la mesure où l’on peut encore consulter, – si elles n’ont pas été “annulées” par les wokenistes de l’histoire de l’‘Empire’, – les archives de certains événements comme la conférence et l’Accord de Bretton Woods de 1944, et même auparavant. Le problème posé par cette définition surannée et usée est que les conditions générales actuelles sont en train d’évoluer de telles façon qu’on peut aisément envisager un retournement complet de cette stratégie, jusqu’à la faire devenir d’elle-même, par le simple effet des forces et des formes impliquées, une stratégie pour détruire le producteur de cette hégémonie ; étant bien entendu que les États-Unis refuseront, comme en toutes choses, le moindre aménagement et le moindre arrangement qui pourrait réduire leur peine et limiyter leurs propres dégâts.
Ainsi l’expression de ‘Trou Noir‘ est-elle bienvenue. Cet énorme phénomène cosmique est bien assez grand pour accueillir, en plus du dollar, les États-Unis eux-mêmes.
Mis en ligne le 19 mars 2022 à 15H00