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308L’un des grands thèmes actuels de la littérature européenne de commentaire politique, entre la désolation de l’Europe qui ne se fait pas et le cœur brisé des amours déçues, c’est le mauvais état du “couple” franco-allemand, le désamour, le “European Dream” foudroyé. C’est vrai sauf que c’est faux.
Le sommet extraordinaire de l’UE sur la crise financière et économique a été convoqué par la Tchéquie, présidente-potiche de l’UE, sur injonction du “couple” en question. Les Français et les Allemands ont décidé de ce sommet, de sa date, de son contenu, des modalités, etc., à charge pour les Tchèques d’envoyer les cartons d’invitation.
A l’OTAN, les fonctionnaires du secrétariat général tentent vainement de grappiller des détails sur le grand sommet de Strasbourg des 60 ans de l’Alliance (début avril). Curieux, parce que l’habitude est bien que ce type d’événement est organisé et contrôlé par ledit secrétariat général, qui sait souvent placer habilement tel ou tel sujet, telle ou telle disposition, qui sied à tel pays (devinez un peu…). Cette fois, le sommet est complètement entre les mains des Français et des Allemands qui agissent de concert pour que l’événement corresponde à leurs désirs et à leurs besoins.
C’est ainsi que les affaires vont, en Europe. Ce n’est pas le triomphe de l’Europe selon la propagande habituelle. Ce sont les affaires sérieuses, qui correspondent bien aux urgences du temps. La crise fait ses ravages et les USA sont, en Europe, sur le retrait parce qu’ils ont d’autres chats enragés à fouetter, sur leur territoire; d’où cette situation pour le sommet européen et le sommet de l’OTAN. Il n’y a aucune surprise ni aucune raison de s’exclamer. Les priorités s’expriment naturellement et, en Europe, par la force des choses et sans passion excessive, sans les billevesées d'usage sur “la vieille Europe” et “the New Europe”, Français et Allemands travaillent ensemble.
Ce n’est pas pour autant qu’“ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. On ne parle ici que de la froide réalité du monde en crise.
Mis en ligne le 11 février 2008 à 16H43