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5307Il existe plusieurs postures vis-à-vis de la pandémie Covid-19. Pour mieux commenter le texte ci-dessous, nous allons les mentionner rapidement, – sans en débattre précisément, – et situer notre position hypothétique par rapport chacune d’elles . C’est la condition, disons au moins de forme, pour envisager ce texte et ne pas se priver d’un apport intéressant. …
• Pour divers groupes et personnes, l’importance de la pandémie est grandement exagérée, sinon grossie de toutes pièces, sinon inventée de toutes pièces, dans des buts divers de tromperie et de coercition ; de même, complément de cette interprétation, le nombre de malades et les décès sont trafiqués. Nous écartons cela et envisageons que la pandémie est très réelle et très puissante, conformément à la présentation qui en est faite, et considérant que certaines erreurs sont le simple fait d’une situation de tension et d’urgence.
• Pour d’autres, ou bien les mêmes dans certains cas, la pandémie est une opération montée selon les normes de la guerre biologique, donc par un acteur de l’affrontement géopolitique, avec diverses interprétations concernant cet acteur. Nous laissons cette interprétation de côté, considérant pour notre compte qu’elle n’influe pas sur le jugement qui nous importe.
• Pour d’autres encore, la pandémie a été prise comme prétexte pour installer des conditions permettant une dictature globale. Là aussi, nous laissons l’interprétation de côté, sans autre forme de procès et sans grand intérêt de notre part.
• Enfin, il existe une attitude une attitude plus répandue, qui répond complètement au Politiquement-Correct (PC), qui est de mettre en doute d’une façon générale, en bloc ou en parties importantes, les informations venues de Chine (voire l’aide envoyée par la Chine). Ces informations souvent mentionnées par nombre de commentateurs pour alimenter le débat, sont le plus souvent jusqu’à presque-toujours, avec une écrasante constance, accompagnés d’une réserve et d’un coup d’œil torve sinon un sourire méprisant : informations “à prendre avec des pincettes”(phrase favorite), informations “pour ce qu’elles valent”, “avec les réserves qui s’imposent”, etc. Le bavardage à cet égard est extraordinaire, même dans des médias que nous jugeons assez critique du Système en général (ZeroHedge.com s’est fait une spécialité des attaques de tous ordres contre la Chine dans cette affaire.)
Notre hypothèse de travail consiste à écarter ce doute d’une façon générale. Nous y mettons d’autant plus de conviction, pas tant par sympathie pour la Chine qu’à cause de la connaissance de ceux qui radotent de la sorte. Ces commentateurs appartiennent en général au monde de la presse et de la communication (bloc BAO) vivant et informant-déformant à partir d’un immense simulacre peuplé de divers simulacres de seconde zone, où ils sont assignés à résidence selon l’emprisonnement de ce phénomène que nous nommons déterminisme-narrativiste, avec une psychologie et des “éléments de langage” alignés sur des obligations de complet négationnisme, sinon d’indifférence pure et simple, pour la réalité, au profit d’une réalité fabriquée de toutes pièces.
(D’où notre obligation, puisqu’il y a ainsi une désintégration de la “réalité” par affirmations faussaires développées par une masse importante de “communicants” totalement subvertis, de procéder par détermination de la “vérité-de-situation”. Notre texte ici n’échappe pas, pour notre compte, à cette démarche.)
Toutes ces hypothèses justifient que nous prenions les données sur lesquelles s’appuie texte de John Ross ci-dessous sans soupçon particulier d’une méthodologie faussée et faussaire, pas plus qu’avec l’un ou l’autre pays du bloc-BAO. Ce texte est la description de la remarquable performance de la Chine dans cette “guerre” contre Covid-19, contrastant avec la catastrophique conduite de cette “guerre” par les pays de l’UE et les USA (l’essentiel du bloc-BAO). Ross est maître de recherche à l’Institut d’Études Financières de Chong Yang, à l’université de Renmin, en Chine. Il a vécu à Moscou de 1992 à 200 ; il a été directeur de la politique économique et commerciale du maire de Londres. Étant anglo-saxon, ils privent la vigilance des promoteurs de la civilisation occidentale de l’argument politique du nationalisme chinois et de celui, éventuellement raciste, de la couleur de la peau. Le texte mérite donc encore plus d’attention.
Comme on le lit, Ross rapporte que la lutte contre Covid-19 en Chine a été vécue comme une “guerre”. L’idée a également été reprise en France, par Macron, ce qui n’a pas plu à tout le monde, dans un sens qui n’est pas assuré de rencontrer notre adhésion même si ceux qui en jugent ainsi sont honorables. Ross développe cette image pour justifier de considérer la bataille chinoise conte Covid-19 comme une “guerre” :
« On peut comparer cela à l'une des plus grandes batailles de l'histoire soviétique, – Stalingrad. Là, il était vital pour les défenseurs de Stalingrad d'immobiliser l’armée allemande dans des combats à l'intérieur même de la ville pendant que l'armée soviétique préparait l'encerclement qui a finalement réduit les nazis en miettes. Le résultat fut que les pertes soviétiques à Stalingrad même furent terribles, – les défenseurs de la ville donnèrent leur vie pour assurer la victoire décisive du peuple soviétique. Parallèlement, les habitants de Wuhan donnèrent leur vie pour protéger le peuple de toute la Chine. Le personnel médical de Hubei et de Wuhan est considéré à juste titre comme un héros du peuple chinois. »
Si cette interprétation d’une “guerre” a prévalu et continue à prévaloir dans l’esprit de Macron, alors il faut admettre qu’elle est fort mal menée. Il s’agit d’une guerre “par procuration de la communication”, pour la conduite de laquelle on parle beaucoup et on ne fait guère. C’est ce qu’exprimait Arnaud Benedetti dans Figaro-Vox, le 23 mars 2020 :
« Déjà les questions se posent : si nous devons faire la guerre, pourquoi ne pas mobiliser des moyens de production exceptionnels pour produire des masques en masse et généraliser les tests de dépistage ? Pas de guerre sans économie de guerre. Pas de mobilisation sémantique sans une mobilisation générale de l’appareil productif afin de combattre. Si nous sommes en guerre, pourquoi maintenir l’ouverture des frontières, quand nos voisins les ferment ? Comment adhérer au confinement de chacun d’entre nous quand le pays demeure ouvert sur ses marchés ? Il existe aujourd’hui un hiatus entre la rhétorique et l’action publique. Cette dernière est en deçà de sa communication. Et la communication est un pantin désarticulé si elle en reste au stade des intentions. À l’épreuve de la durée, l’unité nationale “fragilissime” se fissurera inévitablement , volera en éclat. Il ne suffit pas de dire, il faut faire maintenant. En s’abritant derrière la rationalité scientifique qui est toute nécessairement de débats et confrontations argumentaires, l’exécutif indexe sa capacité d’agir sur le temps de la science. Prendre, mutadis mutandis, la lente maturation de celle-ci, c’est s’empêcher d’agir.
» Clemenceau en son temps avait justement dit que “la guerre est une affaire trop sérieuse pour être confié aux militaires”. Le Tigre avait agi en politique. De Gaulle, en juin 1940 aussi. Qu’Emmanuel Macron agisse ainsi également et vite, car un peuple enfermé est comme “un roi sans divertissement”. C’est “un homme plein de misères”... »
Ross nous décrit donc la “guerre” que la Chine a conduite contre Covid-19, son succès, et par conséquent, les faiblesses considérables qu’il voit du côté occidental, en Europe mais surtout aux Etats-Unis. Il déplace cet “affrontement” méthodologique vers le domaine conceptuel ; il parle d’une “compréhension” différente des “droits de l’homme”, c’est-à-dire les Chinois développant une attitude réaliste sans aucun obstacle idéologique selon ce qu’est aujourd’hui l’idéologie dominante au sein du Système (le néo-libéralisme et le progressisme-sociétal) :
« La question la plus fondamentale était que la Chine partait d'une réelle compréhension des droits de l'homme tels qu'ils affectent la vie réelle des gens, – et non pas des constructions artificielles des “droits de l'homme” occidentaux, purement formelles. Dans une épidémie mortelle, le principal droit de l'homme est de rester en vie.
» Plus généralement, pour les vrais êtres humains, la question la plus fondamentale dans votre vie n'est pas de savoir si vous pouvez utiliser Facebook, ou voter pour un politicien qui promet une chose lors d'une élection et qui fait ensuite quelque chose de complètement différent dans un système qui ne leur donne aucun contrôle réel, mais la capacité réelle de rester en vie face à une menace mortelle, et d'avoir un niveau de vie décent et croissant, de bénéficier de soins de santé, d'une éducation, et d'innombrables autres préoccupations réelles des gens. »
En développant ce thème, Ross réduit, ou bien synthétise de plus en plus l’affrontement de la conduite et de l’action de la Chine, contre celles des USA. L’Europe (l’UE) passe au second plan dans sa perception, non pas comme si elle ne comptait pas, mais implicitement comme si elle était moins mise en cause que les USA. Cette évolution, ou plutôt ce rangement plus perceptible dans l’esprit du texte (“entre les lignes”, si l’on veut) fait que, d’une façon subreptice, on peut arriver à le concevoir non pas comme l’affrontement de deux méthodes, mais plutôt comme la mise en évidence du naufrage d’une conceptions civilisationnelle absolument faussaire et entropique, – celle des USA comme courroie de transmission du Système née du “déchaînement de la Matière”.
Ainsi, il s’agit moins d’une opposition idéologique que d’une opposition ontologique. Écrivant cela, nous nous référons à la conception du “modèle dostoïevskien” sur la critique ontologique du monde moderne, telle qu’analysée par Mircea Marghescu (voir par exemple le 11 octobre 2019). Nous pouvons parfaitement appliquer cette critique ontologique dans le cas américaniste, et notamment dans l’attitude de l’américanisme vis-à-vis de la pandémie, affirmant implicitement et indirectement, mais très fortement, sa capacité à dompter ce phénomène naturel ou à le plier à ses conceptions (les variations et les imprécations de Trump sont significatives à cet égard) : « L’“homme nouveau”, ou “homme moderne”, c’est l’homme dont la conscience a pris le pas sur le reste et décidera “de façon impérative dans quel sens et de quelle façon vont aller ses actes et sa vie”, et donc qui soumet la “nature du monde” dont il tend de plus en plus à douter de sa pertinence sinon de son existence, au jugement triomphal de sa conscience. »
Par conséquent, dans cette description que fait Ross de la “guerre” que la Chine a livrée et continue à livrer à Codiv-19, nous serions moins tentés de distinguer un “modèle chinois” en soi, qu’un comportement chinois qui fait ressortir par contraste l’absurdité invertie à laquelle la modernité/le Système ont conduit l’entité qui les représente le mieux, c’est-à-dire les USA. Bien que Ross insiste sur l’aspect géopolitique, et l’avantage que prendrait la Chine sur les USA à cette occasion, nous sommes beaucoup plus inclinés à considérer cet aspect ontologique, l’événement devenant alors d’essence civilisationnel et offrant une illustration singulièrement forte, en même temps qu’un accélérateur inattendu de l’effondrement de la “contre-civilisation” développée par les USA au nom du Système.
Ci-dessous, une adaptation française du texte de John Ross, sur RT.com le 30 mars 2020. Le titre original est « Human life must trump economics in a pandemic. THIS is why China is succeeding in war on Covid-19 and US is on path to disaster »
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La surperformance de la Chine par rapport aux États-Unis lors de la crise de 2008 et de l'épidémie de Covid-19 va entraîner un changement géopolitique en faveur de Pékin. Plus les États-Unis poursuivront leur désastreuse riposte à la pandémie, plus ce changement sera important.
La pandémie a un cours mondial clair. Bien que l'épidémie de coronavirus ait débuté en Chine, Pékin l'a rapidement maîtrisée : le nombre de cas de transmission interne a été réduit à pratiquement zéro à la fin du mois de mars. Aux États-Unis et en Europe occidentale, au contraire, le nombre de cas augmente de façon vertigineuse sans qu'aucun pic ne soit en vue.
En termes absolus, le nombre de cas de coronavirus aux États-Unis et en Italie est déjà supérieur à celui de la Chine. Mais les comparaisons en chiffres absolus sous-estiment fortement la gravité de la crise du coronavirus aux États-Unis et en Europe occidentale, – en raison de leurs populations beaucoup plus petites que celles de la Chine. En réalité, la gravité relative de la pandémie de coronavirus aux États-Unis et en Europe occidentale est déjà bien pire qu'au pire moment de la crise en Chine et continue d'augmenter. Cet échec désastreux des États-Unis et de l'Europe occidentale sera plus grave que la crise financière internationale et aura de profondes conséquences géopolitiques.
Deux questions clés découlent immédiatement du succès de la Chine : comment la Chine y est-elle parvenue et quel est son impact international ?
Techniquement, les moyens de lutte de la Chine contre le coronavirus ne sont pas inconnus : quarantaines, livraisons de produits de première nécessité dans les foyers pour permettre à la population de rester à l'intérieur, port obligatoire de masques, tests, transfert de personnel médical dans les zones touchées. La Chine a certainement mis en œuvre ces moyens de manière beaucoup plus rigoureuse que les États-Unis et l'Europe occidentale. Mais derrière cette différence technique, il y avait une compréhension claire de la société par la Chine.
La question la plus fondamentale était que la Chine partait d'une réelle compréhension des droits de l'homme tels qu'ils affectent la vie réelle des gens, – et non pas des constructions artificielles des “droits de l'homme” occidentaux, purement formelles. Dans une épidémie mortelle, le principal droit de l'homme est de rester en vie.
Plus généralement, pour les vrais êtres humains, la question la plus fondamentale dans votre vie n'est pas de savoir si vous pouvez utiliser Facebook, ou voter pour un politicien qui promet une chose lors d'une élection et qui fait ensuite quelque chose de complètement différent dans un système qui ne leur donne aucun contrôle réel, mais la capacité réelle de rester en vie face à une menace mortelle, et d'avoir un niveau de vie décent et croissant, de bénéficier de soins de santé, d'une éducation, et d'innombrables autres préoccupations réelles des gens.
Dans ce contexte, la lutte contre le coronavirus était d'une telle ampleur qu'elle devait être menée comme une guerre, – en Chine, elle est souvent appelée “guerre populaire” contre le virus.
C'est ce qui explique les mesures prises par la Chine. Sa stratégie était strictement logique une fois que ce point de départ a été compris. Il fallait surtout tout faire pour confiner le virus à Wuhan et à Hubei, – s’il s’était propagé dans toute la Chine, il aurait été impossible de le contrôler. C'est pourquoi la première mesure décisive a été de restreindre strictement les déplacements.
Si les gens avaient été autorisés à quitter Wuhan/Hubei, ils auraient été très nombreux à fuir et le virus se serait répandu de manière incontrôlable dans toute la Chine, – c'est précisément ce qui se passe aux États-Unis ou en Espagne où les personnes qui fuient les centres d'infection comme New York ou Madrid propagent le virus.
Il ne fait aucun doute que cela a causé d'énormes souffrances à Wuhan/Hubei. En empêchant les gens de partir, cela a exercé une pression inconcevable sur le système de santé de Hubei. La Chine a déversé des dizaines de milliers de membres du personnel médical dans le Hubei, mais cela a nécessairement pris du temps.
On peut comparer cela à l'une des plus grandes batailles de l'histoire soviétique, – Stalingrad. Là, il était vital pour les défenseurs de Stalingrad d'immobiliser l’armée allemande dans des combats à l'intérieur même de la ville pendant que l'armée soviétique préparait l'encerclement qui a finalement réduit les nazis en miettes. Le résultat fut que les pertes soviétiques à Stalingrad même furent terribles, – les défenseurs de la ville donnèrent leur vie pour assurer la victoire décisive du peuple soviétique. Parallèlement, les habitants de Wuhan donnèrent leur vie pour protéger le peuple de toute la Chine. Le personnel médical de Hubei et de Wuhan est considéré à juste titre comme un héros du peuple chinois.
Une fois la tâche décisive de prévention de la propagation du virus accomplie, la Chine a pu faire pression sur le virus à Hubei et finalement à Wuhan. J'ai de bons amis à Wuhan. Je sais que le peuple a compris cette stratégie nationale malgré les souffrances intenses qu'elle a signifiées pour Wuhan.
Mais quelle a été la réponse des organisations occidentales dites “des droits de l'homme” à ce sujet ? Une condamnation totale et criminelle de la stratégie chinoise qui a réussi !
Kenneth Roth, directeur exécutif de “Human Rights Watch” a déclaré : « A la manière typique du Parti communiste chinois, Pékin confine 35 millions de personnes au lieu de poursuivre l'approche transparente et ciblée du coronavirus de Wuhan qu'exigent la santé publique et les droits de l'homme ». Le Guardian en Grande-Bretagne a publié article après article attaquant les méthodes de la Chine pour faire face au virus avant de finalement l'admettre le 20 mars, presque deux mois après que la Chine ait commencé ses actions décisives : « Les restrictions rigides aux voyages et les exigences de distanciation sociale semblent avoir eu l'effet escompté ».
Joshua Wong, un partisan des émeutiers de Hong Kong, a demandé la démission du directeur général de l'OMS parce que l'organisation soutenait la réussite de la stratégie chinoise.
Fin mars, la plupart des pays du monde ont reconnu que la Chine avait eu raison. Par exemple, une récente chronique (18 mars 2020) sur Bloomberg aux États-Unis avait le titre évident : « Le reste du monde se met au diapason de la façon dont Pékin lutte contre le coronavirus» .
« Si la Chine n'avait pas imposé de telles mesures, une simulation suggère qu'il y aurait pu y avoir huit millions de cas en février... En fait, chaque gouvernement semble réinventer la roue, bien que les événements finissent par les forcer à prendre le chemin de la Chine : fermeture des écoles et des lieux publics, fermeture des frontières, imposition de couvre-feux, inhibition des mouvements », peut-on lire dans la colonne.
Si le conseil de Roth, du Guardian ou de Wong avait été suivi, des milliers de personnes supplémentaires, plus probablement des dizaines de milliers, seraient mortes.
Cette mauvaise approche en Occident a maintenant créé un désastre aux États-Unis et en Europe occidentale. L'ampleur de cette catastrophe est simplement masquée en faisant des comparaisons en termes de chiffres absolus entre la Chine et les différents pays occidentaux. Cela dissimule le fait que l'impact de l'épidémie de coronavirus dans les pays occidentaux est bien plus important que pendant la pire période en Chine, – parce que la population de la Chine est bien plus importante que celle de n'importe quel pays occidental, – plus de quatre fois celle des États-Unis et 23 fois celle de l'Italie.
Ainsi, par exemple, les données de l'OMS pour le 28 mars montrent que les États-Unis ont enregistré 16 894 nouveaux cas quotidiens de coronavirus, soit 4,3 fois plus que le pire pic quotidien de la Chine (3 887). Mais la population de la Chine est 4,25 fois plus importante que celle des États-Unis. Ainsi, en proportion de la population chinoise, les chiffres américains sont égaux à 71 799 (16 894 x 4,25). L'intensité relative de l'impact du coronavirus aux États-Unis est donc déjà plus de 18 fois supérieure à celle du pire jour en Chine ! Et le nombre de cas quotidiens aux États-Unis est sur une courbe fortement ascendante. Une véritable catastrophe est en train de se produire aux États-Unis.
Pour en comprendre l'impact, les troupes américaines à l'étranger ont souvent subi de graves pertes de guerre, – Seconde Guerre mondiale, Corée, Vietnam, Irak. Mais il n'y a eu que deux fois dans l'histoire américaine des événements entraînant des morts en masse sur le sol américain lui-même : la guerre civile et l'épidémie de grippe espagnole de 1918-1919. À moins d'un changement radical, et peu probable, de la politique américaine dans les jours à venir, il y aura le troisième événement de mort massive aux États-Unis. L'économie américaine sera nécessairement frappée par une récession plus grave que la crise financière internationale.
Les conséquences géopolitiques de cette situation sont à la fois immédiates et à long terme. À court terme, jusqu'à présent, le coronavirus n'a frappé que trois régions avec une force de masse : la Chine, les États-Unis et l'Europe occidentale. Les pays des autres régions ressentiront toute sa force dans les semaines à venir. Ils peuvent soit tenter de suivre la voie fructueuse de la Chine, soit suivre la voie désastreuse des États-Unis.
En outre, la Chine, le plus grand fabricant du monde, peut leur apporter une aide pratique décisive. Le simple fait que la France puisse commander un milliard de masques à la Chine montre ce qui est possible. L'absurdité du concept occidental formel des droits de l'homme sera démontrée à des milliards de personnes. Cela entraînera inévitablement un changement géopolitique en faveur de la Chine.
L'ampleur des conséquences géopolitiques à long terme dépendra de la durée pendant laquelle les États-Unis poursuivront leur course catastrophique actuelle. Il est désormais impossible pour les États-Unis d'éviter une grave récession, – certainement la plus forte baisse de la production depuis la Grande Dépression et peut-être pire encore. La rapidité avec laquelle l'économie américaine peut se redresser dépend de la rapidité avec laquelle elle peut résoudre sa crise médicale. Mais pour y parvenir, il faut, pour les raisons déjà évoquées, que les États-Unis abandonnent leur concept totalement faux des droits de l'homme, leur subordination des vies humaines à l'économie et, en substance, admettent que la Chine avait raison. Il est peu probable qu'un changement aussi considérable se produise assez rapidement dans une pandémie où chaque jour compte littéralement.
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