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4361Au Brésil, la situation des grandes tendances des pouvoirs, – entre légitimité et illégitimité, entre légalité et illégalité, – sont dans une position d’inversion caractéristique de la Grande Crise d’Effondrement du Système. Bien sûr, la chose est révélée par la pandémie Codiv-19, et porte non sur la pandémie elle-même mais sur les réactions devant elle. D’un côté, le président Bolsanaro qui nie la gravité de la pandémie sinon la pandémie elle-même, et écarte toute mesure importante contre elle ; de l’autre les gangs régnant dans les favelas des grandes villes, qui instituent le couvre-feu pour protéger les populations.
• Bolsanaro, donc, estime que le Covid-19, “petite grippe” sans importance, est représenté en événement exceptionnel par une sorte de “complot des médias”. Il écarte toute mesure importante comme le confinement qui, selon lui, constitueraient “le suicide économique du Brésil”.
« Les médias sociaux ont fustigé le président brésilien Jair Bolsonaro pour son récent commentaire sur le coronavirus. Ce dernier, âgé de 65 ans, qui avait auparavant qualifié la maladie de “petite grippe”, a accusé les politiciens et les médias d'exagérer les dangers de COVID-19, suggérant plutôt qu'il s'agit d'un “coup monté médiatique”. Le nombre de cas de coronavirus au Brésil s'élève maintenant à 1 629 avec 25 décès.
» “Le peuple verra bientôt qu'il a été dupé par ces gouverneurs et par une grande partie des médias en ce qui concerne les coronavirus”, a déclaré Bolsonaro dans une interview à la chaîne de télévision locale. »
• Par contre, les gangs brésiliens (drogue, armes, prostitution, etc.) qui règnent sur les favelas (immenses bidonvilles des grandes villes, dont Rio particulièrement) demandent aux habitants de rester chez eux à partir de 20H00 jusqu’à 08H00 pour participer massivement à un effort de résistance à Covid-19. L’explication est dite : “nous faisons ce que le gouvernement ne fait pas, vous protéger”...
« Les gangs criminels de plusieurs favelas de Rio-de-Janeiro, dont Rio das Pedras, Muzema et Tijuquinha, ont envoyé des messages aux habitants pour leur demander de rester à l'intérieur après 20 heures afin de freiner la propagation de COVID-19, selon le quotidien El Globo. Leurs messages affirment que les gangs veulent protéger la population et qu’ils font ce que le gouvernement aurait dû faire et qu’il ne fait pas.
» Au Brésil, les favelas sont les quartiers les plus pauvres de la ville. Selon le Buenos Aires Times, les problèmes d'approvisionnement en eau et de contrôle sanitaire rendent les habitants de ces zones particulièrement vulnérables face à la pandémie de coronavirus.
» “L'ironie est que la maladie a été amenée au Brésil par avion, par les riches, mais c’est parmi les pauvres qu’elle va exploser”, a déclaré Paulo Buss, directeur du centre des relations internationales de Fiocruz, un centre de recherche de référence en matière de santé publique, cité par le Buenos Aires Times. »
Quelles que soient la complexité des positions, les grandes lignes de cette situation mesurent la complète inversion caractérisant notre Grande Crise Générale, jusqu’au transfert paradoxal des légitimités vers l’illégalité instituée en tant que pouvoir de fait. Il est vrai que la légalité théorique au Brésil (Bolsanaro), sei elle ne présente pas les aspects de faiblesse par le politiquement-correct des dirigeants “démocratiques” dans la portion européenne du bloc-BAO, est par contre complètement alignée sur la non-essence de la légitimité que supposent les positions hystériques du néolibéralisme darwinien et de la corruption totale, encore plus psychologique que vénale, qu'il impose.
... Pour Bolsonaro, disons plutôt du côté de chez Trump mais en beaucoup plus affiché et primitif.
Mis en ligne le 25 mars 2020 à 09H45
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