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626314 avril 2020 – On a déjà signalé combien l’actuelle crise-Covid19 ranimait dans l’activisme d’opportunité l’option spectrale et toujours latente de la sécession ou de la déstructuration aux USA, notamment avec deux textes, le 17 février 2020, où était mise en évidence (par Wayne Madsen) l’opposition entre Trump et le gouverneur de l’État de New York Cuomo, et le 26 février 2020 où était surtout mise en évidence le désordre de la mésentente entre diverses entités régionales, entre elles et des États avec le centre washingtonien.
Désormais apparaît un point de fixation de cette querelle tendant à “opérationnaliser” de façon réaliste, sinon pressante, ce phénomène. Il s’agit d’un événement bien précis de la crise-Covid19, la décision de ralentir ou de cesser le confinement pour la reprise de l’activité économique, c’est-à-dire le désaccord entre Trump qui veux ordonner la coordination de tous les États pour cette décision, et des États voisins tendant à se regrouper et à prendre en commun cette décision selon leurs situations spécifiques sans tenir compte de la volonté de Washington D.C. On a même trouvé des noms pour caractériser deux grands blocs en train de se former, hors de la tutelle de Washington, et bientôt, éventuellement selon certaines circonstances précises et pressantes, et d’une façon générale selon la querelle opposant les démocrates en Trump :
• “Cascadia”, regroupant des États de la côte Ouest (Californie, Oregon, État de Washington), tous trois avec des gouverneurs démocrates ;
• le “territoire d’Alcedia” (nom temporaire du mouvement), avec les États de New York, du New Jersey, du Connecticut, de Pennsylvanie, du Delaware et du Rhode Island, et ajouté 24 heures plus tard, du Massachusetts, – soit six États avec des gouverneurs démocrates, et le Massachusetts, venu ensuite, avec un gouverneur républicain.
Nebojsa Malic, de RT.com, développe ce phénomène extrêmement actif et pressant en raison des circonstances le 14 avril 2020, en donnant des précisions sur cet événement...
« Alors que la Californie et New York ont déclaré qu'ils coordonneraient les réouvertures avec les États voisins, les grands médias américains ont soudainement redécouvert la vertu du fédéralisme, tandis que certains activistes en ligne ont même applaudi la notion de séparatisme.
» Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a ouvert le bal lundi, en annonçant que son État coordonnerait la fin de la fermeture de la coronavirus avec l’Oregon voisin et Washington plus au nord, – tous deux dirigés par des démocrates également, – et ne suivrait pas l'exemple du président Donald Trump et du gouvernement fédéral à Washington.
» De telles théories ont été alimentées par les commentaires de Newsom la semaine dernière, lorsqu'il a décrit la Californie comme un “État-nation”. Interrogé à ce sujet lundi, il l'a défendu comme un “choix de mots qui vous donne une idée de l'ampleur et de la portée”, pour un État qui est “plus grand que 21 États réunis, la 5e plus grande économie du monde, l'État le plus diversifié et le plus démocratique”.
» Cela a suffi pour que certains militants libéraux entendent le sifflet du séparatisme et que “Cascadia”, – un terme désignant un régime politique indépendant du nord-ouest du Pacifique, – se mette au diapason des médias sociaux. [...]
» Pendant ce temps, sur la côte Est, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a déclaré qu'il travaillerait avec cinq autres États de la région pour coordonner également leur réouverture. Cela concernerait le New Jersey, le Connecticut, la Pennsylvanie, le Delaware et le Rhode Island, – tous gouvernés par des démocrates. Plus tard dans la journée, le bloc a atteint une sorte de bipartisme, lorsque le gouverneur du Massachusetts Charlie Baker, un républicain du groupe hostile au POTUS, dit-NeverTrump, l'aurait rejoint.
» Contrairement à “Cascadia”, ce bloc de sept États n'a pas encore trouvé d’étiquette accrocheuse, bien que des propositions aient été faites pour créer des “territoires d'Acela“ d’après la ligne de chemin de fer qui les traverse.
» Ces deux agglomérations régionales ont suscité des spéculations pleines d'espoir sur la façon dont “le gouvernement fédéral américain perd le contrôle opérationnel de ses deux principaux centres économiques” et “il est possible de faire des choses qui ne sont pas faciles à défaire”. »
Il faut évidemment placer ce (ces) mouvement(s) dans un contexte absolument dramatique, qui s’est brutalement aggravé hier alors que la tendance générale était de penser qu’on avait atteint aux USA le fameux “plateau” conduisant à un recul de la pandémie. Comme le détaille WSWS.org, en donnant des précisions, y compris hors de l’État de New York jusqu’ici centre de la contagion, vers des régions jusqu’ici épargnées ; et l’on n’est pas sans remarquer, précision importante, qu’une brusque aggravation de la situation avec des perspectives inquiétantes dans l’État du Massachusetts intervient alors que son gouverneur, un républicain, s’est joint au groupe des cinq États démocrates dit du “territoire d’Alcedia” :
« Mardi, un nombre stupéfiant de 2 349 personnes ont succombé à la COVID-19 aux États-Unis, ce qui représente le plus grand nombre de décès quotidiens aux Etats-Unis, – comme dans tout autre pays. Mais comme les médias américains ont adopté la narrative selon laquelle la pandémie laissait voir des “lueurs d’espoir” et des “signes d'espérance”, ce bilan stupéfiant n'a même pas fait l'objet d'un reportage au journal télévisé du soir.
» Le Wyoming ayant annoncé lundi son premier décès dû au COVID-19, chaque État du pays a désormais enregistré au moins un décès dû au virus. L'État de New York a fait état de 778 décès mardi, le New Jersey de 362, le Michigan de 166, le Massachusetts de 113 et la Louisiane de 129.
» L’État de New York a signalé 202 208 cas, soit environ un tiers de tous les cas américains. Le nombre de décès s'élève à 10 834. Toutefois, ce chiffre ne tient pas compte du fait que la ville de New York a ajouté à sa liste 3 700 personnes supplémentaires qui sont probablement mortes des suites de la COVID-19 dans des hôpitaux, des maisons de repos et des établissements de soins de longue durée, mais qui n'avaient pas été testées. Le département de la santé de la ville de New York a publié des chiffres qui placent maintenant le nombre de décès dans la seule ville à plus de 10 000.
» La pandémie a entraîné une augmentation des décès collatéraux ou des décès non directement liés à la COVID-19 mais dus à l’incapacité du système de santé et des urgentistes à prendre en charge les besoins sanitaires de base de la population en raison d'un manque de ressources. Le maire de New York, Bill de Blasio, a déclaré la semaine dernière : “Le moteur de cette énorme augmentation des décès à domicile est COVID-19. Et certaines personnes en meurent directement, d'autres indirectement, mais c'est le tragique facteur ‘X’ qui est en cause ici”.
» Le Massachusetts s'est hissé à la troisième place grâce à l'augmentation du nombre de nouveaux cas. Par habitant, il se situe juste derrière l’État de Louisiane, qui a enregistré plus de 129 décès aujourd'hui pour dépasser la barre des 1 000. Le gouverneur Charlie Baker a déclaré que le Massachusetts se prépare à une augmentation des cas qui devrait se produire entre la mi-avril et la fin avril, avec 2 500 nouveaux cas par jour.
» L’État du Michigan, avec plus de 27 000 cas, a un taux de mortalité de 6,5 % et plus de 1 768 décès. Hier, l’État a fait état de 166 nouveaux décès. Dans une scène horriblement emblématique, les photos prises par le personnel des urgences montrent des corps dans des sacs blancs empilés dans des placards et des espaces vides, jonchant le sol, car la morgue était trop pleine pour accueillir davantage de cadavres. Pourtant, un porte-parole de l'hôpital a déclaré à un journaliste de CNN : “Des plans d'urgence sont en place dans notre hôpital pour faire face à l'augmentation du nombre de patients hospitalisés afin de garantir que nous offrons les soins les plus sûrs et les plus appropriés à nos patients”.
On comprend ici que l’on se trouve dans une situation exceptionnelle, – du point de vue de la pandémie évidemment, mais aussi du point de vue de la direction politique et des perspectives de conflits avec le centre, de querelles, d’affrontements, de “sécession”. En effet, les gouverneurs des États se trouvent brusquement propulsés à la tête de la crise centrale, de la contestation centrifuge, alors qu’ils se sont jusqu’ici évidemment tenus à l’écart de tout ce qui pouvait y ressembler.
Les gouverneurs font partie de l’establishment(du Système), mais ils dépendent ainsi que leurs partis locaux de leurs électeurs et ils ne veulent pas une seconde objectivement laisser aller le carnage au nom de ce qu’ils jugent être les lubies d’un Washington D.C sous la coupe d’un président très-souvent considéré comme incontrôlable et souvent apprécié comme lunatique. D’où ce constat que l’on peut désormais envisager une situation où l’establishmentserait coupé en deux sur une question à la fois fondamentale et urgente, ontologique et catastrophique, qui est la question de la sécession.
Il y a aussi des questions de personnes, mais elles ne font qu’attiser le feu sans en changer la direction. L’inimitié désormais affiché entre Trump et le gouverneur de l’État de New York Cuomo, extrêmement actif et extrêmement médiatisé du fait de sa position à la tête d’un des États les plus importants de l’Union, et le centre tragique de la pandémie aux USA, joue un rôle important et a déterminé l’esquisse du bloc des cinq/six États de l’Est. En même temps, qui à l’intérieur du parti démocrate s’opposerait à Cuomo, qui s’oppose à l’ennemi juré du parti qu’est Trump ? (Sa popularité est telle chez les démocrates que certains ont l’idée d’éliminer le vieux crouton Biden de la course à la présidence et de le remplacer par Cuomo.)
Face à ce que l’on peut commencer à qualifier de “fronde sécessionniste”, Trump a une attitude ambiguë, à la fois extrêmement ferme voire totalitaire, à la fois laxiste, du type : “C’est moi et personne d’autre qui décide, et j’ai décidé de laisser faire les gouverneurs...”.
« Interrogé[au sujet du mouvement de “fronde sécessionniste”] lors de sa conférence de presse quotidienne [de mardi], Trump a balayé l’idée, martelant que le gouvernement fédéral avait une autorité “totale” mais qu'il avait choisi de ne pas l'exercer. Il n’a pas demandé aux gouverneurs de mettre fin au confinement, a-t-il dit, “parce que je n'ai pas à le faire”.
» En attendant, il n’est pas certain que l’un ou l’autre de ces groupements régionaux ait l’intention de mettre fin à leur verrouillage plus tôt ou plus tard que ce que Trump pourrait avoir à l’esprit. Ce détail semble moins important pour eux que leur détermination à contourner la Maison Blanche... »
On voit dans ces deux paragraphes l’ambiguïté des positions des uns et des autres, donc leur désir de ne pas dramatiser les choses, dans tous les cas du point de vue de la communication... Certains diraient que cela réduit à peu de choses l’hypothèse de la sécession. Nous disons exactement le contraire.
Tout le monde conviendra aisément que Trump n’est pas Lincoln ; par conséquent, entre autres grandes différences, l’une de ses préoccupations majeures est de n’avoir aucune préoccupation concernant la cohésion de l’Union. Par contre, il se préoccupe grandement de l’état de l’économie, et surtout de sa chute dans le cadre de la crise-Codiv19 mais avec une attention particulière pour la bonne santé du Corporate Power, parce qu’il pense en toutes choses d’un point de vue économiste et d’un homme fortuné, selon la plus pure conception capitalistique et de financiarisation, et parce qu’il est persuadé qu’une bonne perception du public de son action économique est la clef de sa réélection qu’il veut à tout prix.
Les gouverneurs, eux, sont à peu près dans le même état d’esprit. Nul ne songe à la sécession (sauf la Californie, certes, qui vit dans un état d’esprit de sécession de fait) et tous songent à l’économie de leur État, “et surtout de sa chute dans le cadre de la crise-Codiv19” mais avec une attention plus particulière sur le sort sanitaire et socio-économique de leurs populations, parce que leur plus grande proximité de cette population implique la nécessité d’une affectivité (et non d’affectivisme) pour conquérir les cœurs autant que les esprits. Eux aussi “pense en toutes choses d’un point de vue économiste”, mais selon une vision capitalistique fortement nuancée de populisme, – parce que les tragiques conditions actuelles favorisent nécessairement, du point de vue de la communication politique, le populisme contre le globalisme et la financiarisation..
Bien entendu, ceux que nous nommons “les gouverneurs”, on l’a vu, ce sont surtout (pour l’instant) des démocrates, conformément à la haine du parti démocrate contre Trump. Mais il n’y a pas ce seul sentiment, comme on l’a vu également, avec ce paradoxe que le soi-disant populiste Trump l’est beaucoup moins que les gouverneurs, ce qui fait que certains gouverneurs républicains ne sont nullement adversaires des initiatives des gouverneurs démocrates (voir le Machassusetts). Il y a là un affrontement extrêmement puissant, car plus on approche des présidentielles et plus Trump voudra qu’on passe du sanitaire à l’économique, alors que les dernières nouvelles montrent que le sanitaire est très, très loin d’être résolu, ni même sur la voie d’une résolution. C’est de cette façon qu’on peut brusquement “en venir aux mains” ; c’est-à-dire, si personne ne “cède volontairement” (sans affirmation d’autorité), en venir à des positions tranchées de refus d’alignement, impliquant de la part des gouverneurs une sécession de facto, dans un cadre régional déjà préparé pour cela avec des “unions” de plusieurs États coordonnant leur action.
C’est pour cette raison que nous disons que l’hypothèse de la sécession est brusquement extrêmement puissante. Nul ne l’évoque, car il s’agit d’un tabou pour des dirigeants US, mais tous s’engagent dans un affrontements de pouvoir qui ne pourra être résolu dans l’urgence que par une rupture de type sécessionniste dont la forme même de l’organisation d’urgence est prête à l’accueillir... Or, il y a deux urgences, deux crises terribles qui s’ajoutent, interagissent et interfèrent, chacune avec leurs “sous-crises”...
• la crise-Covid19, avec sa dimension sanitaire et, au-delà sa dimension économique, et pour l’instant la dimension sanitaire étant au premier plan ;
• l’élection présidentielle USA2020, avec deux candidats extrêmes, très âgés et pleins de misère, à la fois haïs et méprisés par leurs adversaires, avec ce sentiment général fort bien exprimé, et fort lestement comme c’est justice, par Caitline Johnstone : « Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment en sommes-nous arrivés au point où la compétition électorale pour diriger le gouvernement le plus puissant de la planète oppose un violeur raciste et démentiel de droite, autoritaire et belliciste, à un autre violeur raciste et démentiel de droite, autoritaire et belliciste ? Comment diable cette merde absolue a-t-elle pu se produire ? »... Eh bien, cette élection USA2020 est potentiellement une très-grave crise qui ne demande qu’à s’ajouter à la précédente.
On notera encore divers problèmes, interférences, contradictions, dont est grosse cette situation qui, en cas d’aggravation, évoluerait certainement vers des risques de sécession/de fragmentation ; ceux-ci sont donnés à titre d’exemples, pour montrer la complexité du cas et aussi combien les tensions potentielles conduisent très vite à des tensions de type sécessionniste, où sont en jeu l’autorité et la légitimité :
• comme tout bon acteur de l’establishment, le parti démocrate est absolument pour l’unité des USA, mais sa haine anti-Trump est telle qu’il peut en arriver à considérer que Trump est effectivement un usurpateur et que les gouverneurs (démocrates) doivent être soutenus dans leur fronde ;
• que fera-t-on, dans tel ou tel cas de décaccord, de la Garde Nationale des États ? Elle dépend nominalement du Pentagone, donc du président, mais les gouverneurs ont aussi une autorité sur elle : qui prévaudra ? On a déjà vu cette sorte d’imbroglio, lors de l’ouragan Katrina en 2005, où les parlementaires et le gouverneur de Louisiane bataillaient avec les autorités fédérales pour l’intervention urgente de la Garde Nationale. Cette mésentente potentielle est lourde de conséquences, si des troubles ont lieu dans tel ou tel État à cause de la crise-Covit19.
Dans tous les cas, l’on sait ici, dans ces colonnes, que nous devons évidemment en venir à une constante de notre analyse qui est d’une part la fragilité structurelles des USA, d’autre part l’importance colossale, apocalyptique et eschatologique, qu’aurait un processus de déstructuration et de parcellisation des USA. Nous en parlons régulièrement depuis des années... Par exemple, ces quelques paragraphes du 14 octobre 2009.
« Nous l'avons déjà écrit et nous le répétons avec force : il ne peut y avoir, aujourd’hui, d’événements plus important pour la situation du monde qu’une dynamique de dislocation des USA. Nous pensons que la crise actuelle est à la fois, et contradictoirement, formidablement amplifiée et formidablement bloquée dans sa compréhension par la puissance de la communication. Ce phénomène ne cesse de dramatiser et d’attiser les conditions de la crise tout en renforçant la pression du conformisme de la pensée dominante pour ne pas mettre en cause les éléments qui sont les fondements de cette crise.
» L’un des fondements est psychologique, avec le phénomène de fascination – à nouveau ce mot – pour l’attraction exercée sur les esprits par le “modèle américaniste”, qui est en fait la représentation à la fois symbolique et onirique de la modernité. C’est cela qui est résumé sous l’expression populaire mais très substantivée de American Dream. Cette représentation donnée comme seule issue possible de notre civilisation (le facteur dit TINA, pour “There Is No Alternative”) infecte la plupart des élites en place; elle représente un verrou d’une puissance inouïe, qui complète d’une façon tragique la “fascination de l’américanisme pour sa propre destinée catastrophique” pour former une situation totalement bloquée empêchant de chercher une autre voie tout en dégringolant vers la catastrophe. La fin de l’American Dream, qui interviendrait avec un processus de parcellisation de l’Amérique, constituerait un facteur décisif pour débloquer notre perception, à la fois des conditions de la crise, de la gravité ontologique de la crise et de la nécessité de tenter de chercher une autre voie pour la civilisation – ou, plus radicalement, une autre civilisation.
» L’alternative n’est pas une évolution des arrangements politiques, économique ou géostratégiques (par exemple, la Chine remplaçant les USA comme n°1, mais toujours dans le même système). En raison du blocage psychologique ainsi décrit et de la prédominance de la communication, parce que nous sommes dans une ère psychopolitique et non plus dans une époque géopolitique, il n’est pas raisonnable d’envisager une évolution “douce” où les USA accepteraient de perdre leur position dirigeante absolue. L’alternative est une poursuite catastrophique de la crise vers des situations inconnues de désordre, avec les USA bloquant toute évolution possible. Mais il y a également de fortes chances que cette alternative renvoie évidemment à la première hypothèse, parce que l’entraînement “vers des situations inconnues de désordre” affecterait justement, en priorité, les USA, vers l’évolution qu’on suggère, prédatrice et liquidatrice de l’American Dream.
» Il est à noter que les prévisionnistes radicaux sont aujourd’hui, expressément ou pas, axés sur cette perspective. Lorsqu’un Celente évoque une “Great American Renaissance” (GAR) avec un retour à un certain “jeffersonisme”, il apparaît évident que la condition sine qua non de cette prévision est la parcellisation de l’Amérique avec l’effondrement du centre comme moteur fondamental de la dynamique actuelle. On voit que les projections utopiques – car c’en est une, bien sûr – rejoignent les appréciations réalistes, voire le simple constat de l’évolution de la situation aux USA. »