Croient-ils à la démocratie ? Et comment !

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Nous aurions bien tort de croire que la croyance de l’administration GW dans l’expansion de la démocratie est un slogan. Ou disons : si c’est un slogan, c’est que la pensée du système n’est faite que de slogans, — un patchwork de slogans, — ce qui nous semble être une bonne définition.

GW, bien sûr, plus que tout autre. C’est un “believer”, et “born-again” de surcroît, un croyant dans les vertus de la démocratie. Pensez donc : la démocratie leur a donné le système dans lequel, aujourd’hui, ils s’ébattent et barbotent, où il n’y a pas de corruption parce que la corruption est légalisée, où il n’y a pas d’impérialisme ni de dégâts collatéraux parce que l’Amérique est “the force of the good”, où il n’y a pas de remord parce que la fortune par tous les moyens est le signe que le Seigneur vous a distingué, — et ainsi de suite…

Et s’ils y croient, c’est bien entendu avec la conscience bonne et pure. C’est la pire des choses qui pouvait nous arriver : ce ne sont certainement pas des salauds, bien au contraire tous gens pleins de bons sentiments. Qui nous gardera des bonnes âmes et de leurs vertus sans fin et sans nombre ?

Au travers de passages choisis, ce texte du New York Times/International Herald Tribune nous restitue l’atmosphère exacte à propos de la croyance en la démocratie, — ou comment l’administration a cru jusqu’au bout à sa recette démocratique pour la victoire des “gentils” en Palestine : « Perhaps inevitably, a debate has begun on whether the administration was so wedded to its belief in democracy that it could not see the dangers of an election in areas torn by conflict and lacking in elements of a normal civil society. (...)

» ”There is a lot of blame to go around,” said Martin Indyk, a top Middle East negotiator in the Clinton administration, referring to Abbas's discredited political party. “But on the American side, the conceptual failure that contributed to disaster was the president's belief that democracy and elections solve everything.”

» ”You've got to hedge against the risk that elections are going to lead to precisely this result,” Indyk added. “The hedge is to build civil society and democratic institutions first. But this administration doesn't listen to that.” 

... Pour terminer par ceci: les élections palestiniennes ayant montré que la formule ne marche pas du tout, nous tenons la preuve irréfutable que la formule marche tout à fait bien. C’est la philosophe de l’Histoire Condi Rice qui nous l’assure, affirmant in fine et entre les lignes que l'essence précède l'existence à une telle distance qu'il ne sera après tout nul besoin d'exister. (Car, au bout du compte mes agneaux, c’est bien connu, nous irons tous au Paradis.): « In comments with reporters, Rice said that despite the latest setbacks, she was as convinced as ever of the wisdom of instilling democracy in the Middle East. (…)

» ”There is a huge transition going on in the Middle East, as a whole and in its parts,” Rice said. “The outcomes that we're seeing in any number of places, I will be the first to say, have a sense of unpredictability about them. That's the nature of big historic change. It's simply the way it is.” 


Mis en ligne le 30 janvier 2006 à 12H43