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1244Dans l’article, publié ce jour sur notre site, sur les réactions de la presse US aux manifestations françaises, se glisse un détail très révélateur que nous signalons à l’attention de nos lecteurs.
Voici le passage en question : « The Post reporter disparagingly notes the results of a recent poll by the University of Maryland on international policy attitudes showing that only 36 percent of French respondents felt that “the free enterprise system and free market economy” is the best system. This was the lowest percentage of any of the 22 countries polled and compared with 59 percent in Italy, 65 percent in Germany, 66 percent in Britain and 71 percent in the United States. »
(On peut retrouver ce passage directement dans l’article de Steven Pearlstein, du 22 mars, dans The Washington Post.)
Ces chiffres confirment le sentiment général, chaque jour renforcé, d’une extrême maturité d’opinion du public français sur cette question. Le fait le plus frappant est que ce pourcentage d’opinion est entretenu alors que l’essentiel de la presse écrite et audiovisuelle est, en France, très largement favorable au marché libre. On retrouve dans cette disparité public-presse celle qu’on mesurait déjà dans la campagne du référendum du 29 mai 2005. Cette durée du sentiment, voire son renforcement, implique qu’il s’appuie, dans le public français, sur une élaboration critique extrêmement structurée. (On n’en dirait pas autant des autres résultats des autres pays européens qui sont offerts en comparaison.)
Ce constat, au-delà des polémiques, confirme que la France constitue une exception par rapport au courant conformiste mondial et, peut-être, une exception prophétique (lire William Pfaff le 29 mars : « In the longer term, there may be more serious political implications in this than even France's politicized students suspect. What seems the reactionary or even Luddite position might prove prophetic. »)
Mis en ligne le 5 avril 2006 à 10H14