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284604 septembre 2017 – Je ne vois d’autre image, ni d’autre symbole si l’on veut, qui puisse mieux définir ce “temps crisique”, cet amoncellement de crises qui ne finissent pas et s’ajoutent les unes aux autres, et tourbillonnent, que ce “concept” de “tourbillon crisique” qu’on a déjà cité ici et là sur ce site. Pour mieux situer l’affaire, avant qu’ils y reviennent (les gens laborieux du site dedefensa.org), voici ce qu’ils en disaient le 15 février 2016, et cela pour nous informer sur la chronologie de la chose : « C’est le 13 juillet 2015 que nous introduisons le concept de “tourbillon crisique”... » (Je crois pour mon compte qu’on y reviendra encore plus en détails, sur cette affaire de “tourbillon crisique”...)
... Cette entrée en matière, pour renvoyer à cette remarque du texte mis en ligne tout à l’heure, où il est question de “valse” et de “tourbillon crisique”, – et d’“étiquettes”, certes, car c’est la question des étiquettes qui domine ici, dans cette page de ce Journal-dde.crisis : « ...une valse endiablée des étiquettes. Comme l’on sait, la valse est une danse qui tourbillonne magnifiquement et ainsi l’image rejoint-elle la caractéristique de “tourbillon crisique” de notre époque. Les étiquettes y volent dans tous les sens, “autant en emporte le vent” pourrait-on ajouter si cette expression n’était dangereuse à employer par les temps qui courent. »
Il est à mon avis tout à fait acceptable de comparer le tourbillon crisique à une valse, ou bien c’aurait pu être, en plus expressif ou plus significatif, un derviche-tourneur ; il importait effectivement que le “tourbillon crisique” acquiert, par une image et par un mouvement, une vie singulière, sinon rythmée, enivrée ou poétique, pour mieux le marier à la question des étiquettes. On comprend qu’on se trouve alors au cœur de cette remarque qui vous fait vous interroger à cet instant, après avoir commenté et persiflé pendant des semaines à propos de ces Antifa acharnés à détruire toute trace du passé, par acharnement absolument déstructurant, comme font et sont les créatures du Système, – cette remarque où vous les découvrez, après tout pour cet instant, plutôt du côté structurant, même si c’est au côté de Kim, parce que s’opposant à l’“impérialisme américain” qui est nécessairement du Système (son bras armé) dans cette circonstance, – et donc Antifa dotés en cette circonstance de la vertu antiSystème. (« Comme on le voit, le désordre est partout disponible et il est extrêmement actif dans cette crise nord-coréenne : aussi bien aux USA même, avec ces Antifa qui acquièrent pour le coup une vertu antiaméricaniste qui ferait d’eux presque des antiSystème... »).
Je ne dirais jamais assez mon opposition sans retour, ma condamnation sans appel, mon mépris glacé de l’idéologie et du processus d’idéologisation de l’esprit, qui est comme une chaîne dont on chargerait la pensée, une lumière artificielle de tortionnaire qu’on ferait aveuglante pour vous empêcher de voir le monde sous son vrai jour. D’une certaine façon, ces derniers mois et ces dernières semaines, suivant cette résurgence formidable aux USA de l’activisme idéologisé sous la forme des progressistes-sociétaux et de leur bras armé, les Antifa, j’en étais venu, par mégarde, à les étouffer sous leurs étiquettes idéologiques et à tendre à mon jugement le piège de l’étiquette et de l’idéologisation.
J’ai oublié ce qui est la plus belle démonstration de l’évidente vertu de l’inconnaissance, qui est de combattre l’activisme et la complicité de celui qui se fait serviteur du Système sans pour autant l’enfermer dans l’étiquette, y compris et surtout celle de l’idéologisation, qui l’a conduit dans cette activité. Le vrai est que la petite nouvelle dont je parle (Kim-Antifa), sans rien dissimuler de la bouffonnerie de cette association, constitue en fait une excellente nouvelle pour la pédagogie des psychologies (y compris la mienne) et pour le statut des forces en présence, c’est-à-dire leur valeur de circonstance par rapport au Système, en reconnaissant qu’en la circonstance les Antifa sont antiSystème. (Kim aussi d’ailleurs, mais de lui, de ce personnage bombastique et surréaliste, aussi clownesque qu’antidémocratique, incroyablement dictateur jusqu’à l’extrême de la bouffonnerie, de lui rien ne peut étonner et il n’y a pas lieu de s’exclamer ni d’en faire une chronique.) Peut-être avais-je trop réservé cet usage de la nécessaire souplesse et de la plasticité du jugement selon les circonstances qui font passer d’un activisme-Système à une position-antiSystème, à l’insaisissable Trump qui passe de l’un à l’autre, sans cesse recommençant, chaque jour comme s’il ne cessait de valser à mille temps, à un rythme étourdissant.
Cette bataille du Système contre l’antiSystème ne cesse de soumettre le jugement à ses variations imprévisibles, et toujours à ce rythme, cette vitesse. Vous imaginez bien qu’un McCain, qui s’est exclamé avec Charlottesville dans le sens qu’on sait, qui a l’invective antifasciste à la bouche et transporte partout à l’étranger la narrative de la chute nécessaire selon le bréviaire anti-Trump, s’est toujours félicité jusqu’à la solidarité affichée des activités Antifa qui font dans les universités du Saul Alinsky subventionné par Soros ; à côté de cela, pouvez-vous imaginer plus différents, plus viscéralement opposés, que McCain et les Antifa dans l’affaire nord-coréenne ?
C’est un exercice permanent de l’esprit, qui finit par réduire en poussière cette peste et cette prison de l’esprit qu’est l’idéologie. Il faut valser, il faut virevolter pour suivre le tourbillon crisique et envoyer les étiquettes dans tous les sens. Il ne faut jamais cesser de chercher à embrasser la scène générale où s’agitent les multiples crises du tourbillon, pour pouvoir, à chaque instant, situer chacune d’entre elles par rapport au Système qui est notre référence négative extraordinaire, notre objectif contre quoi ne doivent pas cesser de s’affirmer notre volonté principielle, notre froide volonté de fracasser cette contre-civilisation qui nous dévore. Il faut savoir danser, il faut savoir valser et virevolter enfin, pour narguer la surpuissance du Système, sa lourdeur, son poids, sa pesanteur, son écrasante bêtise, oserais-je dire narguer le “cul de plomb” de cette masse abrutissante de sottises et de tant de monstruosités modernistes et postmodernistes...
C’était Nietzsche qui disait ceci, – je crois que c’est dans Ecce Homo, où, loin de ses exégèses modernistes et postmodernistes, ce poéte-philosophe n’a jamais été autant lui-même bien qu'il se trouvât au bord de la folie, – « Le ‘cul-de-plomb’, je le répète, c’est le vrai péché contre l’esprit » ... Il faut que l’esprit danse pour se jouer du “cul de plomb” du Système et se débarrasser des étiquettes sur le Système vous colle sur les yeux pour vous aveugler.