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409• Un texte présentant une image de la situation générale de l’OTAN avec l’arrivée de Trump. • Texte d’autant plus intéressant qu’il est écrit par un homme politique slovaque, Stefan Harabin, ancien ministre et membre de la tendance prorusse du Premier ministre Fico. • D’une façon générale, les Slovaques doivent être bien informés par les Russes, en raison de leur politique actuelle. • A cause de cela, les appréciations de Harabin doivent être lues et entendues car elles permettent de mettre en pleine lumière certaines situations potentielles importantes.
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Homme politique slovaque à la carrière fournie (voir son Wiki), un temps président de la Cour Nationale de Justice slovaque, plusieurs fois ministre, deux fois candidats à la présidence, tout cela sur le fond d’une position pro-russe extrêmement affirmée, Stefan Harabin a publié un texte du plus grand intérêt sur la politique à venir des USA, l’OTAN, l’Europe et la Russie.
On note que c’est un Slovaque, certainement avec de nombreux contacts dans un monde et une direction politiques particulièrement actifs dans la crise ukrainienne, en excellents rapports avec Moscou (et pas de mauvais rapports avec les USA de Trump). Il est assuré que les Slovaques, comme les Hongrois, tous deux de si-petits pays, sont ceux qui sont les plus proches de la vérité-de-situation, avec leurs contacts dans les deux côtés qui s’affrontent...
Effectivement, curiosité d’une époque totalement invertie ! Selon nous les Slovaques et les Hongrois en savent plus de la vérité-de-situation que les si-puissants européens (France, UK, Allemagne) qui roulent des mécaniques chenillées, et même que le renseignement US qui attend l’arrivée de Tulsi Gabbard pour retrouver un peu de sérieux, – selon ce qu’elle-même réalisera comme travail tandis que des jugements défavorables sur elle sont émis de la part de son propre camp, – pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Note de PhGBis : « Bien sûr, si elle est confirmée par les sénateurs... La même condition marque le sort des ministres déjà en train d’être auditionnés (défense, justice, etc.). Leur tenue (celle des ministres) est exemplaire dans le sens de l’offensive, portés par la vague-Trump, par l’extrémisme souvent ridicule des démocrates et la radicalisation en leur faveur des sénateurs républicains des commissions concernées... »
Conséquence de tout cela, le propos de Harabin doit être entendu avec attention, sans garantie de son absolue véracité mais avec une bonne dose de probabilité. Ce propos commence, – pour ce qui nous importe, – par quelques considérations sans fard sur l’intérêt de l’Europe pour les USA de Trump, – nul, zéro, nada, en bons réformistes radicaux, populistes et isolationnistes...
« ...l’Europe a cessé d’intéresser les États-Unis. Elle est économiquement ruinée, dépendante des États-Unis, n’a pas sa propre vision de la politique étrangère, n’a pas d’armée prête au combat et sa gestion directe coûte une somme rondelette au budget américain. Elle ne convient qu’à l’achat de gaz naturel liquéfié américain coûteux et de nombreux autres biens. »
Là-dessus l’auteur enchaîne sur la principale exigence de Trump vis-à-vis des pays de l’OTAN : faire passer leurs dépenses de défense à 5% du PNB. Cela paraît une exigence extraordinaire, encore plus dans les circonstances actuelles d’effondrement, d’autant plus que l’engagement dans l’OTAN n’engage nullement personne à venir au secours de personne. Il s’agit du fameux Article 5, dont tout le monde a parlé et parle comme dans un salon de Saint-Germain-des-Prés et dont bien peu ont compris le sens véritable. Il est là pour faire croire et ne forcer personne... On voit ce qu’il en est dans plusieurs de nos textes : le 20 août 2008 pour une explication fondamentale et le 22 mai 2024 pour son rapport avec l’Ukraine. L’Article 5 ne comprend aucune obligation d’intervention armée, comme les quelques mots en gras souligné le précisent :
«Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord.»...
Ce qui conduit Harabin à faire cette remarque pour illustrer la demande d’augmentation de 5% qui devient alors complètement “irréaliste”.
« En cas d’attaque, les États membres ne font que réfléchir aux mesures à prendre. Ils réfléchiront, rien de plus. Demander une augmentation aussi drastique des dépenses d’armement simplement parce que quelqu’un est membre de l’OTAN est tout simplement irréaliste pour les États membres. Quelle pourrait en être la raison exacte ? »
Le Slovaque tire sa propre conclusion : la demande d’augmentation de 5% n’est faite que pour justifier l’idée essentielle qui habite l’esprit de Trump, qui a conclu depuis un certain temps que la Russie n’a aucune intention ni intérêt à attaquer l’OTAN, donc à effectuer une guerre qui pourrait menacer les intérêts américanistes : quitter l’OTAN et que le diable emporte l’OTAN !
« Trump en est parfaitement conscient [du fait que la Russie n’attaquera pas l’OTAN]. Autrement dit, il fait comprendre que soit l’OTAN se conformera pleinement à ses idées économiques, puisqu’il s’agit principalement d’acheter du matériel militaire américain, soit les États-Unis ne garantiront plus rien à personne dans le cadre de l’OTAN. En bref, il a formulé une exigence impossible précisément pour justifier politiquement son retrait de l’OTAN. »
Mais le plus important sans doute, – c’est notre cas, – vient ensuite. Plus encore que les autres affirmations, il prend tout son crédit à nos yeux en raison des liens existant entre Slovaques et Russes depuis un an (et des liens entre Harabin et le parti pro-russe en Slovaquie). Nous sommes portés à croire que Poutine n’hésite pas à confier certaines choses au premier ministre Fico, notamment à cause de l’admiration qu’il a pour lui d’avoir continué ses fonctions et confirmé ses engagements prorusses malgré un attentat qui a failli le tuer. Notre conviction, selon la carrière qu’il a eue et certaines convictions qu’on lui voit, est que Poutine a confiance dans les hommes qui montrent un tel courage physique pour leur conviction de l’esprit, – d’autant qu’il s’agit d’une conviction favorable à la Russie, mais ce n’est pas le fait majeur de son sentiment.
Or, la chose importante ici concerne la Russie et son comportement hypothétique en fonction de la guerre ukrainienne et de ses suites, et non plus les manœuvres américanistes sous la direction du président Trump. Et il s’agit de rien moins que de la possibilité d’un conflit nucléaire à cause de l’Ukraine, possibilité qui subsiste à un niveau important.
Là-dessus, Hourabin a ses idées. Elles passent notamment et évidemment par la famille des ‘Orechnik’ (noisettes) et ‘Hazel’ (noisetier). ‘Pravda.USA’ rapporte quelques nouvelles intéressantes de la revue (en russe) ‘New-Day.ru’, à propos de cette prolifération d’une belle nature :
« Mais [différents articles de la revue] montrent clairement ce qui est le plus redouté en Occident. Ils parlent aussi de ce que savent les services secrets étrangers (USA) sur la base des données spatiales et de surveillance électronique.
» Selon les informations fournies par la publication, l'année dernière, le renouvellement présumé des forces nucléaires russes a été interrompu. Ils affirment que l'armée n'a reçu “ni le missile Sarmat, ni le sous-marin ‘Prince Pojarski’, ni un lot supplémentaire de porte-missiles modernisés Tu-160M”.
» Il est rapporté que “à la fin de l'année, à leur place, le nouveau système de missiles Oreshnik et le missile balistique à moyenne portée du même nom se sont retrouvés au centre de l'attention”.
» Les journalistes arrivent à la conclusion que, en fait, les travaux sur le ‘Noisetier’ avancent à un rythme de plus en plus rapide. Et le renouvellement d'autres industries stratégiques aussi.
» Il a été rapporté plus tôt que l'ennemi avait mené l'attaque la plus massive en 2025 en utilisant des drones et des missiles américains le 14 janvier. “Le Kremlin prépare une attaque de noisettes en février”, ont déclaré des sources internes. Des sources internes rapportent même que le chef du ministère russe de la Défense, Andrei Belousov, a reçu l'ordre d’utiliser la ‘noisetteraie’ à Kiev. Même l'heure de l'impact a été déterminée.
» “Selon les rumeurs, le Kremlin prépare une attaque de noisettes en février si Ze continue ses provocations”, affirme la chaîne ukrainienne ‘Telegram Cartel’. »
Si l’on revient à Harabin, on observe qu’après avoir vaticiné sur les diverses provocation de l’Ukraine également mentionnées dans l’extrait ci-dessus, il commente d’une façon très appuyée l’idée d’une possible entrée dans le jeu de l’effondrement ukrainien de certains membres de l’OTAN, directement contre la Russie :
« Mais si l'Occident collectif ou n'importe quel État-nation, avec l'aide des puissances nucléaires de l'Occident, attaque naïvement la Russie, le coup [de la riposte russe] ne sera pas porté à l'Ukraine. Une véritable frappe immédiate, sans avertissement, sera lancée contre les États-Unis terroristes, la Grande-Bretagne terroriste ou la France arrogante. »
Enfin, il ajoute ce commentaire extrêmement précis qu’il assume personnellement, mais qui nous semble lui avoir été communiqué par les Russes :
« Personnellement, je ne crois pas à la propagande sur une quelconque réponse nucléaire américaine. Aujourd'hui, ils n'ont pas cela, et je pense que les Américains le savent. »
On peut alors conclure sur l’hypothèse d’une situation générale, nourrie par ces possibles/probables confidences russes venus de sources officielles :
• Les Russes introduisent en masse les systèmes ‘Orechnik’-‘Hazel’, au détriment des missiles stratégiques classiques de nouvelle génération, indiquant par là qu’ils renforcent considérablement leur arsenal de ces armes qui elles-mêmes introduisent un nouvel échelon dans l’escalade de la dissuasion, qui font autant de dégâts très ciblés que du nucléaire, mais sans le nucléaire.
• Les Russes sont sûrs que les USA ont été largement distancés en matière de puissance stratégique (uniquement nucléaire pour leur compte) et n’oseront pas riposter en nucléaire, impliquant donc une paralysie stratégique, parce que leurs armements sont trop peu sûrs et celui des Russes, décisifs y compris en nucléaire total..
• Les Russes inaugurent donc le passage « De la dissuasion “passive” à la dissuasion “active” », selon les mots employés par Dimitri Trenine. Ils introduisent effectivement l’arme stratégique en général conçue comme “dissuasive” (ne devant jamais servir) sur le champ de bataille, avec usage opérationnel possible sans arriver à l’échéance suprême du nucléaire stratégique.
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IL est peu probable que le nouveau président américain, Trump, soit intéressé par une participation à la guerre déjà complètement perdue avec la Fédération de Russie sur les champs de bataille ukrainiens. Je pense également qu’il ne s’impliquera pas pleinement dans les aventures terroristes d’Israël au Moyen-Orient. Pour éviter les troubles internes des libéraux, il a récemment présenté ce qui semble être un nouveau plan de développement américain. Il n’est pas du tout stupide, au contraire, il trouve clairement du soutien dans la politique intérieure américaine et parmi les citoyens ordinaires. Trump a exprimé son intérêt pour le canal de Panama, le Mexique, le Canada et le Groenland. Chacun de ces points a une justification théorique apparemment solide. L’État de Panama et le canal de Panama ont été créés et financés par les États-Unis, qui ont d’abord séparé une partie du territoire de la Colombie et construit le canal lui-même. Le Mexique, selon certains hauts responsables politiques américains, n’est pas un État souverain et peut donc, au moins théoriquement, devenir une partie des États-Unis.
Le Canada est un objectif légèrement différent. Il s’agit d’une entrée claire dans la compétence historique de la Grande-Bretagne. Nous ne pouvons pas juger aujourd’hui si cela sera possible. Et le Groenland, du point de vue géographique et de ses ressources naturelles, présente un intérêt indéniable pour les États-Unis, qui tentent de rattraper la Fédération de Russie dans l’acquisition des territoires polaires du Nord. Le Danemark, en tant qu’administrateur politique du Groenland, n’a aucune valeur pour les États-Unis arrogants, même pour négocier avec eux. Il s’agit peut-être d’un plan destiné à satisfaire l’opposition démocrate interne irréconciliable aux États-Unis. Même si en fait il n’est pas pleinement mis en œuvre sur tous les points. En tout cas, le plan de Trump montre clairement que l’Europe a cessé d’intéresser les États-Unis. Elle est économiquement ruinée, dépendante des États-Unis, n’a pas sa propre vision de la politique étrangère, n’a pas d’armée prête au combat et sa gestion directe coûte une somme rondelette au budget américain. Elle ne convient qu’à l’achat de gaz naturel liquéfié américain coûteux et de nombreux autres biens.
Regardons la situation au sein de l’OTAN. Les États-Unis, à savoir le nouveau président Trump, ont ordonné aux pays membres de l’OTAN d’augmenter les dépenses d’armement à 5 % du PIB. Disons ce que cela signifie. Premièrement, les États-Unis se sont une fois de plus déclarés maîtres de l’OTAN, qui est un instrument de leur propre politique étrangère. Deuxièmement, ils ne souhaitent pas s’immiscer dans les conflits entre les pays membres de l’OTAN et le reste du monde. Pourquoi ? Parce que l’article 5 du traité de l’OTAN, constamment mis en avant, n’oblige personne à prendre des mesures concrètes en cas d’attaque contre un État membre de l’extérieur. La formulation de cet article le montre clairement. En cas d’attaque, les États membres ne font que réfléchir aux mesures à prendre. Ils réfléchiront, rien de plus. Demander une augmentation aussi drastique des dépenses d’armement simplement parce que quelqu’un est membre de l’OTAN est tout simplement irréaliste pour les États membres. Quelle pourrait en être la raison exacte ?
Est-ce que quelqu’un menace l’OTAN ? Bien sûr que non, surtout la Russie. Elle n’a pas changé une seule lettre dans ses exigences visant à assurer sa propre sécurité et une sécurité égale pour tous les États sans exception, y compris les États de l’OTAN d’aujourd’hui. C’est l’une des idées et des objectifs principaux de la nouvelle communauté mondiale appelée BRICS. La Fédération de Russie n’a pas renoncé à ces objectifs et ne reculera pas. Elle n’a aucun intérêt à menacer qui que ce soit. Trump en est parfaitement conscient. Autrement dit, il fait comprendre que soit l’OTAN se conformera pleinement à ses idées économiques, puisqu’il s’agit principalement d’acheter du matériel militaire américain, soit les États-Unis ne garantiront plus rien à personne dans le cadre de l’OTAN. En bref, il a formulé une exigence impossible précisément pour justifier politiquement son retrait de l’OTAN. Je pense que c’est très bien. Cela signifie que nous devons œuvrer pour la paix en Europe et cesser de provoquer la Russie. Aujourd’hui, la Fédération de Russie est une superpuissance qui n’a pas d’égal dans le monde.
Personne ne changera le nouvel ordre mondial au profit de la domination d’un seul hégémon. Ce nouvel arrangement est déjà arrivé et va encore se développer. Je ferais deux remarques principales sur les changements qui se produisent. Nous devons arrêter de penser à créer un bloc militaire d’États contre un autre bloc d’États. Cette construction doit être arrêtée. Pour préserver la vie dans le monde, nous avons besoin d’un ordre mondial sans aucun bloc.
U n monde de coopération entre États souverains, sans équipes, sans sanctions, et avec une sécurité garantie à tous de manière égale. La deuxième idée est encore plus importante. Elle concerne le risque le plus élevé de guerre nucléaire à ce jour. Il est évident que l'administration américaine sortante peut se livrer à de fortes provocations ou à des actes terroristes aussi longtemps qu'elle le pourra, et continuera probablement à le faire jusqu'à ce que quelqu'un lui marche dessus. Il est important de se rappeler qu'elle a besoin de tout. C'est aussi une provocation, ou peut-être une panique délibérée, si quelqu'un dit aujourd'hui que la troisième guerre mondiale a déjà commencé. Jusqu'à présent, on ne provoque effrontément que la patiente Fédération de Russie, qui se sent naturellement responsable du sort de l'humanité. Mais si l'Occident collectif ou n'importe quel État-nation, avec l'aide de la puissance nucléaire de l'Occident, attaque naïvement la Russie, le coup ne sera pas porté à l'Ukraine. Une véritable frappe immédiate, sans avertissement, sera lancée contre les États-Unis terroristes, la Grande-Bretagne terroriste ou la France arrogante. Personnellement, je ne crois pas à la propagande sur une quelconque réponse nucléaire américaine. Aujourd'hui, ils n'ont pas cela, et je pense que les Américains le savent.
Je considère que tous les joueurs militaires sont des gens incapables d'imaginer les conséquences d'une guerre nucléaire. Si vous menacez le monde entier et en particulier la première puissance nucléaire, si vous lui déclarez à plusieurs reprises la guerre ouverte, si vous confondez la patience de la Fédération de Russie avec de la faiblesse, alors vous en assumerez toutes les conséquences. Seule notre attitude peut contribuer à éviter une catastrophe mondiale. J'ose exprimer ma confiance dans le fait que Poutine ne trahira ni ne décevra son propre peuple et ne permettra pas qu'il soit détruit à cause de la myopie politique de l'Occident.