Davos dérisoire…

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Le Forum international de Davos, événement considérable, d’habitude considéré et rapporté avec respect et attention, a semblé plutôt évasif et absent cette année. Quelques échos catastrophés de tel ou tel prolongement de la crise, et c’est à peu près tout.

Pour le reste, l’atmosphère de Davos semble avoir bien changé. On retiendra cet article assez significatif de Simon Heffer, du Daily Telegraph d’aujourd’hui. Heffer n’était allé jamais allé à Davos auparavant et il s’attendait à une forte impression. Pas du tout, – et il semble bien qu’il ait capturé l’essentiel de l’atmosphère…

Sa description, assez inhabituelle, montre les leaders de ce monde rassemblés, d’une façon somme toute innocente et dérisoire, ou bien anodine (“harmless”), semblant considérablement désarmés devant l’évolution du système qu’ils ont puissamment contribué à créer et qu’ils ne cessent d’applaudir depuis des années, sinon des décennies. Cela constitue un bon enseignement pour ceux qui continuent à affirmer que le pouvoir politique est impuissant parce qu’il est dans les mains du pouvoir économique et que ce pouvoir économique tient tout et par conséquent fait tout. La réalité est bien que ce pouvoir économique, s’il a peut-être entre les mains tous les leviers de l’argent, est tout aussi impuissant que le pouvoir politique a consenti à le devenir. Davos n’a pu que constater les dégâts de la tempête, sans y rien comprendre, sans s’avancer à rien prévoir.

Ce passage du texte de Heffer illustre bien son propos

«For all the fashion that wealth creators are supposed to be experts on foreign policy, international security, climate change and all those other things that now come as part of the global business leader approved package, it is still money that talks. And yet, oddly enough, there is a sense of unhealthy bourgeois guilt underpinning the whole Davos experience. Some who come here are refreshingly honest enough to say they hope to meet a leading fixer from some burgeoning economy or other, and persuade him to go back to his president and allow a Western franchise to operate there. Others, though, come because they genuinely do believe that talking earnestly about alleviating poverty, or arresting climate change, or making Muslims love Christians and Jews, really will make these things happen.

»Well, if it makes them feel better about themselves, it is a harmless enough pastime. They should just not take it, and themselves, too seriously. All those years spent talking about the inexorable triumph of wealth creation did not stop a hell of a lot of it being uncreated earlier this week. It won't stop international housing slumps, stock market crashes, currency collapses and all the other economic horrors that look set to be inflicted on the world before its “leaders“ find themselves on the slopes here next January.

«If that gave some of them cause to feel less smug and, quite possibly, marginally less self-important, then the realism it might provoke could actually help this club achieve something more than just throwing a good party.»


Mis en ligne le 26 janvier 2008 à 13H45