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1018C’est un de ces jours-ci, — on avait parlé du 20 mars, justement, — que l’OIB (Oil Iranian Bourse) devait ou devrait commencer ses activités. On est dans l’attente. Une partie non négligeable du monde financier et politique occidental, — notamment les experts de divers ministères ouest-européens des finances, dont les français, — tiennent cette perspective comme une “pure manœuvre de désinformation”. Les démentis verbaux sont exprimés avec le plus profond dédain pour la perspective. Il y a, dans le chef de l’establishment financier ouest-occidental, une solidarité active, voire une complicité aujourd’hui évidente pour faire perdurer le système actuel, même si ce système constitue une escroquerie internationale notoire, notamment aux dépens de l’Europe. Il y a longtemps que les experts du ministère français des finances ne raisonnent plus en termes gaulliens, s’ils l’ont jamais fait. D’autre part, ils ont pour les Iraniens, qui ne portent pas de cravate et sont en général mal rasés, un dédain à peu près égal que celui qu’ils montrent pour l’OIB.
A côté des activités ou des non-activités iraniennes, il y a d’autres rumeurs d’autres initiatives de ce genre. Il faut noter un passage du récent article de Noam Chomsky, dans le Guardian du 15 mars, mentionnant la possibilité de l’ouverture d’un tel establishment en Asie.
Dixit Chomsky : « An additional step, already being contemplated, is an Asian oil market trading in euros. The impact on the international financial system and the balance of global power could be significant. It should be no surprise that President Bush paid a recent visit to try to keep India in the fold, offering nuclear cooperation and other inducements as a lure. »
“Pure désinformation”? Là n’est certainement pas le fond du problème. Il est, d’un point de vue complètement différent, dans la nervosité qui ne cesse de grandir à l’égard du système actuel. Le problème est simple : la puissance américaniste ne justifie plus la prépondérance du dollar dans le monde. Cette prépondérance était usurpée mais convaincante du temps où la fable de l’irrésistible puissance US était acceptée ; aujourd’hui, elle est usurpée et injustifiée, au temps où la fable apparaît de plus en plus notoirement comme “pure désinformation”. Cette nouvelle situation crée un malaise et suscite les vocations.
Mis en ligne le 20 mars 2006 à 13H17