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1621« J'attends les cosaques et le Saint-Esprit » (Léon Bloy)
Nous voyons que la République (ce n'est plus vraiment la France) obéit au doigt et à l'oeil à Washington, et qu'elle contribue à la préparation d'une guerre contre la Russie – qui a fait pourtant ce qu'elle a pu pour l'aider sur les champs de bataille syriens, peu après les attentats de l'hiver dernier... On est loin de « l'Europe de l'Atlantique à l'Oural » dont a rêvé de Gaulle, et l'on ne peut que constater tristement et la trahison de la classe politique nationale (Juppé succédant l'année prochaine au socialiste – le bas landais après le hollandais) et « l'état anesthésié » du peuple français (pour parler comme l'historien du franquisme Stanley Payne – à propos des espagnols...).
Cela ne doit pas nous empêcher de rappeler que des figures importantes comme Roland Dumas, Hubert Védrine, et surtout les anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing ou Nicolas Sarkozy s'élèvent contre cette diplomatie du suicide européen. De même en Allemagne les anciens chanceliers Schroeder ou le regretté Helmut Schmidt regrettent la soumission ubuesque de notre grosse chancelière en fer blanc.
Quant à l'Angleterre, on en distinguera deux : l'empire, la couronne, la dette, si bien étudiée jadis par Marx ou John Hobson dans son classique sur l'impérialisme ; et puis celle qu'on aime, initiatique et conservatrice de Chesterton, de William Morris, de Tolkien, auquel nous avons consacré deux livres. On ne taclerait pas non plus cet empire britannique ou cet establisment anglo-saxon (Quigley) s'il ne nous conviait régulièrement à participer à d'affreuses catastrophes et autres guerres non nécessaires... Sur les Etats-Unis, on rappellera au lecteur l'abondante bibliothèque pacifiste et non-interventionniste de nos amis libertariens (1).
Mais restons-en à la France. Bernanos dit après la guerre :
« Notre peuple a le droit de se dire quitte envers les Démocraties. De 1914 à 1918, il leur a sacrifié deux millions de morts et les trois quarts de la fortune nationale. En 1939, elles lui ont demandé le sacrifice total (2.)»
Eh bien on en redemande toujours !
Le déclin français commence sous Louis XV mais il date sérieusement de 1815 (un soldat sur sept était anglais à Waterloo, pourtant...), soit de deux siècles environ, et l'on peut dire qu'il s'est limité à deux tendances principales : l'alignement de la France sur les impératifs géopolitiques des Anglo-saxons - puis des Anglo-américains (alignement contre lequel s'éleva en vain de Gaulle), et la recherche canine, comme en jappant, d'un ennemi continental, Russie ou Allemagne, destiné à faire plaisir à l'Angleterre, à renforcer la division continentale et à empêcher l'unité européenne « de l'Atlantique à l'Oural ». La construction européenne de ce point de vue sert les éternels intérêts anglo-saxons : elle crée la division, et non l'union de cette Europe, invitée en outre à se faire envahir démographiquement et humanitairement par le sud et l'orient. Jamais la vision de Guénon sur l'occident comme point cardinal de la mort n'aura été aussi juste qu'en ces heures sombres que nous traversons – et qui semblent durer interminablement : « il ne reste plus pour les Shûdras que l’ouest, qui est regardé partout comme le côté de l’obscurité... »
Sur cette dépendance vis-à-vis de la diplomatie anglo-saxonne, je retrouve ces lignes de de Gaulle obligé comme malgré lui – par les conditions cycliques ! - à leur demander de l'aide durant la guerre :
« Sachant quels étaient, d'une part, le savoir-faire du Foreign Office et, d'autre part, l'horreur du vide de notre diplomatie quand il s'agissait de nos relations avec l'Angleterre, je doutai, à première vue, que les choses fussent ce qu'elles semblaient être (3) ».
Et de Gaulle d'ajouter un peu plus bas...
« Cependant, il apparut bientôt que l'interprétation donnée par notre diplomatie n'était pas celle des Anglais. »
Dans le premier tome de ses Mémoires de guerre, il parle de cet isolement où on le confine, le jugeant trop orgueilleux ou anglophobe :
« Une sorte de vide fut créé autour de nous par les britanniques... »
C'était avant Clearstream et les malheurs du pauvre Dominique de Villepin !
C'est pourquoi dès 1944 de Gaulle insiste pour que la France dont il a une certaine idée (il est bien le seul !) se rapproche de la Russie, reprenant le flambeau de la main de son prestigieux devancier François-René de Chateaubriand :
« Peut-être serait-il possible de renouveler de quelque façon la solidarité franco-russe qui, pour méconnue et trahie qu'elle avait été souvent, n'en demeurait pas moins conforme à l'ordre naturel des choses, tant vis-à-vis du danger allemand que des tentatives d'hégémonie anglo-saxonne. J'envisageais même le projet d'un pacte, en vertu duquel la France et la Russie s'engageraient à agir en commun s'il devait arriver qu'un jour l'Allemagne redevînt menaçante (4) ».
Dès 1815 – et après - la position russophile semble à Chateaubriand la voie naturelle pour sauver la France. L'auteur d'Atala et des Mémoires écrit à propos de l'occupation russe – celle de 1814 - des rues de Paris :
« Cette première invasion des alliés est demeurée sans exemple dans les annales du monde : l'ordre, la paix et la modération régnèrent partout ; les boutiques se rouvrirent ; des soldats russes de la garde, hauts de six pieds, étaient pilotés à travers les rues par de petits polissons français qui se moquaient d'eux, comme des pantins et des masques du carnaval. Les vaincus pouvaient être pris pour les vainqueurs ; ceux−ci, tremblant de leurs succès, avaient l'air d'en demander excuse » (5).
Voilà qui nous change de Bagdad ou de la Syrie... Chateaubriand ajoute plus loin avec émotion, après avoir donné lecture de la fameuse missive du tzar Alexandre :
« Nous qui n'avions rien respecté, nous étions respectés de ceux dont nous avions ravagé les villes et qui, à leur tour, étaient devenus les plus forts. Nous leur paraissions une nation sacrée ; nos terres leur semblaient une campagne d'Elide que, de par les dieux, aucun bataillon ne pouvait fouler. »
Les années passent, et la France progressivement se soumet à l'Angleterre, surtout sous la Monarchie de Juillet. Chateaubriand voit d'ailleurs la révolution de juillet comme le fruit d'une opération britannique, avec un agent nommé Fox. Il note dans les Mémoires sur un ton conspiratif (mais que fait la ministre ?) :
« Ainsi ces Anglais qui vivent à l'abri dans leur île, vont porter les révolutions chez les autres ; vous les trouvez mêlés dans les quatre parties du monde à des querelles qui ne les regardent pas : pour vendre une pièce de calicot, peu leur importe de plonger une nation dans toutes les calamités. Quel droit ce M. Fox avait−il de tirer sur des soldats français ? Etait−ce la Constitution de la Grande−Bretagne, que Charles X avait violée ? Si quelque chose pouvait flétrir les combats de Juillet, ce serait d'avoir été engagés par la balle d'un Anglais. »
Même le bon roi Louis-Philippe se plaindra plus tard de l'Angleterre à Tocqueville : car il était écrit sur la tête du roi que seule cette république conviendrait à la Couronne britannique... En 1828 donc, l'Angleterre demande à la France de faire la guerre à la Russie pour défendre la Turquie (Catherine II se plaignait déjà de ce travers anglais...) ! Et cela donnera une lettre fondamentale pour comprendre notre effacement progressif de l'histoire de ce monde, envoyée le 30 novembre 1828 au comte de la Feronnays :
« Où prendrons−nous cet accroissement, si nous faisons, au profit du Grand Turc, la guerre à la Russie ? Essayerons−nous des descentes sur les côtes de la mer Baltique, de la mer Noire et du détroit de Behring ? Aurions−nous une autre espérance ? Penserions−nous à nous attacher l'Angleterre afin qu'elle accourût à notre secours si jamais nos affaires intérieures venaient à se brouiller ? Dieu nous garde d'une telle prévision et d'une intervention étrangère dans nos affaires domestiques (6) ! »
Puis Chateaubriand se fend d'une remarque piquante que l'on peut aujourd'hui appliquer aux Etats-Unis – remarque qui concerne le rôle « orange », subversif et luciférien du monde anglo-saxon toujours dominé depuis trois siècles – création de la Banque d'Angleterre- par la même caste (ce que Michelet appela justement le parti de l'argent et Marx le parti de la dette publique) :
« L'Angleterre, d'ailleurs, a toujours fait bon marché des rois et de la liberté des peuples ; elle est toujours prête à sacrifier sans remords monarchie ou république à ses intérêts particuliers. Naguère encore, elle proclamait l'indépendance des colonies espagnoles, en même temps qu'elle refusait de reconnaître celle de la Grèce ; elle envoyait ses flottes appuyer les insurgés du Mexique, et faisait arrêter dans la Tamise quelques chétifs bateaux à vapeur destinés pour les Hellènes ; elle admettait la légitimité des droits de Mahmoud, et niait celle des droits de Ferdinand ; vouée tour à tour au despotisme ou à la démocratie selon le vent qui amenait dans ses ports les vaisseaux des marchands de la cité. »
On sait que l'Angleterre prompte à venir au secours du Turc laissera mourir de faim deux millions d'irlandais, dans un génocide malthusien de proportions cambodgiennes (7) !!!
L'auteur de René remarque que comme toujours on nous demande de Londres (ou de Washington) des guerres impossibles ou difficilement réalisables. Car avant d'aller « mourir pour Dantzig » (qu'on laissa bien sûr mourir et envahir) il fallait mourir, un siècle avant, pour le sultan du côté de l'orient :
« Enfin, en nous associant aux projets guerriers de l'Angleterre et de l'Autriche contre la Russie, où irions nous chercher notre ancien adversaire d'Austerlitz ? Il n'est point sur nos frontières. Ferions−nous donc partir à nos frais cent mille hommes bien équipés, pour secourir Vienne ou Constantinople ?
» Aurions−nous une armée à Athènes pour protéger les Grecs contre les Turcs, et une armée à Andrinople pour protéger les Turcs contre les Russes ? Nous mitraillerions les Osmanlis en Morée, et nous les embrasserions aux Dardanelles ? Ce qui manque de sens commun dans les affaires humaines ne réussit pas. »
Ce manque de sens commun, c'est sans doute ce qu'on appelle le pragmatisme dans le monde anglo-saxon... Son secret d'ailleurs, comme le vit Marx, c'est sa dette publique, toujours plus infinie, qui finance ces opérations démentielles.
Chateaubriand rajoute avec ironie :
« Chevaliers des Turcs nous reviendrions du Levant avec une pelisse d'honneur ; nous aurions la gloire d'avoir sacrifié un milliard et deux cent mille hommes pour calmer les terreurs de l'Autriche, pour satisfaire aux jalousies de l'Angleterre, pour conserver dans la plus belle partie du monde la peste et la barbarie attachées à l'empire ottoman. »
Et enfin sur la nécessaire amitié franco-russe, Chateaubriand rappelle impeccablement, à la fin de sa lettre admirable :
« Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses moeurs. Placées aux deux extrémités de l'Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n'ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n'ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l'allié du cabinet de Saint−Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l'union des deux cabinets dictera des lois au monde (6).»
On sent d'ailleurs que Vladimir Poutine possède une remarquable fibre francophile (il est venu à notre secours le lendemain de ces attentats dont Obama se foutait) et qu'il croit aussi en cette observation si gaullienne sur l'union – qui se doit d'être prudente - des deux cabinets.
Chateaubriand conclue :
« J'ai fait voir assez que l'alliance de la France avec l'Angleterre et l'Autriche contre la Russie est une alliance de dupe, où nous ne trouverions que la perte de notre sang et de nos trésors. L'alliance de la Russie, au contraire, nous mettrait à même d'obtenir des établissements dans l'Archipel et de reculer nos frontières jusqu'aux bords du Rhin. »
Bien entendu nous fîmes tout le contraire. J'ajoute que la Triple-Alliance de 1907 fut aussi, fut surtout voulue par l'Angleterre pour pousser à la guerre continentale entre l'Allemagne et la Russie. Toujours le Heartland de McKinder cher aussi au Grand Echiquier de Brzezinski... la finalité ultime et apocalyptique de la diplomatie anglo-saxonne, c'est l'anéantissement de l'île-continent (aujourd'hui représentée par l'alliance de la Chine et la Russie, alliance que John Mearsheimer a reproché à Obama de favoriser par son incompétence). C'est qui ressort de la brillante étude (Conjuring Hitler) de l'ingénieur italo-américain Guido Preparata. On sait que cette guerre ne porta chance ni à la Russie ni à l'Allemagne, ni même à la France, mais avant tout au monde anglo-saxon qui finança au passage la révolution russe et dont la « Couronne » se paya le luxe de refuser tout secours au tzar et à sa famille. Le blocus inutile des côtes allemandes coûta aussi huit cent mille vies, essentiellement des femmes et des enfants. Mais quand on aime châtier au nom de la démocratie, on ne compte pas. It is worth it, cela en vaut le coup, pour reprendre une parole célèbre de la sinistre Madeleine Albright.
Prenons un autre génie de notre littérature philosophique, Tocqueville. Il est ministre des nos affaires étrangères (de plus en plus étrangères à nos intérêts) au moment de la seconde République, épisode clownesque et détestable de notre pauvre histoire moderne. Ici encore l'Angleterre veut faire la guerre pour la Turquie, et à deux autres puissances européennes encore ! A la sainte Russie et à la catholique Autriche, avec mission pour la France, comme dira plus tard Bernanos, de fournir les poitrines. On voit dans cet extrait la puissance redoutable (on est avant Bernays ou CNN !) des médias anglais :
« Pendant cet intervalle, toute la presse anglaise, sans distinction de parti, prit feu. Elle s’emporta contre les deux empereurs et enflamma l’opinion publique en faveur de la Turquie. Le gouvernement anglais, ainsi chauffé, prit aussitôt son parti. Cette fois il n’hésitait point, car il s’agissait, comme il le disait luimême, non seulement du sultan, mais de l’influence de l’Angleterre dans le monde. Il décida donc : 1) qu’on ferait des représentations à la Russie et à l’Autriche ; 2) que l’escadre anglaise de la Méditerranée se rendrait devant les Dardanelles, pour donner confiance au sultan et défendre, au besoin, Constantinople. On nous invita à faire de même et à agir en commun. (8)»
Tocqueville comprend que s'allier avec l'Angleterre de Palmerston, promoteur whig de l'impérialisme humanitaire, c'est courir l'aventure et aller au suicide :
« Les Anglais nous conviaient à agir comme eux ; mais notre position ne ressemblait guère à la leur. En défendant les armes à la main la Turquie, l’Angleterre risquait sa flotte et nous notre existence. »
Traumatisé par Waterloo, mais surtout agent carbonaro du mondialisme, Napoléon III suivra aveuglément l'Angleterre, avec les résultats que l'on connaît, en Crimée ou à Solferino. Guerres continentales, déclin colonial (« donner au coq gaulois des coins de désert pour gratter ses ergots »), germanophobie bien ordonnée, volée inutile de 1870-1940 !
S'allier aux anglo-saxons, c'est courir au suicide (c'est le mystère du monde moderne). Voyez l'islam à la sauce Séoud et l'Arabie, voyez la Pologne, qui s'invita au partage de la peu regrettée Tchécoslovaquie, et poussée à une guerre suicidaire (un trait polonais assurément) par le cabinet anglais en 1939 – au lieu de discuter ; et voyez ce qui dit le célèbre et impérial Carroll Quigley :
• Le traité naval anglo-germanique du 18 juin (!) 1935 fut « un coup de poignard dans le dos des Français ». Une partie des élites anglaises (le clan Milner, émanation de la légendaire Table ronde de Cecil Rhodes) ne voulait pas de la guerre effective contre l'Allemagne, voulant utiliser la bête nazie contre la Russie soviétique. On mit des bâtons dans les roues de la France anglomane, qui n'avait, jusqu'en 38 ,qu'à lever le petit doigt pour chasser Hitler ou ridiculiser ses aspirations.
• Le cabinet anglais finit par déclarer la guerre à l'Allemagne, mais il se promettait, dit Quigley dans une page incroyable, de ne pas la mener (to declare, but not to wage) (9). Tout cela changea un peu par la suite, mais on peut dire, quitte à en choquer certains, que la drôle de guerre entre l'Allemagne et l'Angleterre (scandaleux bombardements sur les villes allemandes mis à part) dura toute la guerre, y compris et surtout en méditerranée orientale ! L'anglophilie forcenée d'Hitler (ou de Rudolf Hess) fascina tout le monde, d'Albert Speer à Liddell Hart.
Quigley – prof d'histoire impériale de Bill Clinton à l'université de programmation mentale de Georgetown (université qui a formé les politiciens et politiciennes baltes, agents US en fait) - nous a ici donné imprudemment des clés. Mais il se rattrape dans Tragédie et Espoir en rappelant combien il déteste de Gaulle et toute volonté de liberté européenne.
« La France, malgré de Gaulle, devra accepter une Europe politique... Les USA veulent que l'Europe soit unifiée et alliée ; De Gaulle veut l'Europe désunie et indépendante... Il semble évident que l'Europe, malgré un considérable retard causé par De Gaulle, émergera unifiée et indépendante (10) ».
L'Europe d'Obama et de Juncker n'est bien sûr ni unifiée ni indépendante, et elle risque sa troisième guerre continentale – cette fois nucléaire.
De Gaulle fut chassé en 68-69 ; depuis nous n'avons fait que nous soumettre. Nous avons touché le fond et nous creusons encore, me dit un ami d'origine algérienne...
Jean Parvulesco parlait d'un Endkampf. Nous avons surtout un PermanentKampf, entre deux tendances : la tendace germanophile-russophile (la tendance du Général en fait) et la tendance anglomane (bouregoise en fait). La guerre de la baleine contre l'ours. La guerre du Rimland contre le Heartland. La guerre de la mer contre la terre. C'est la première qui triomphe. On ne pourra se consoler que culturellement... La tendance russophile comprend dans ses rangs Chateaubriand, de Gaulle, Tocqueville ; la tendance anglomane Félix Faure, BHL ou François Hollande. Faites votre choix !
Pour poursuivre sur une note presque humoristique, je laisse la parole à Louis-Ferdinand Céline qui disait en rageant, voyant la guerre et notre défaite approcher :
« Il faut à l'Angleterre une France conasse et belliqueuse... Le conflit franco-allemand est la condition même, l’industrie suprême de l’Angleterre. C’est de la prospérité anglaise toute cuite (11).»
Et comme Céline n'est pas bien vu dans ces Temps de la Fin, on laisse conclure Bernanos :
« Le rôle réservé à la France était d'ailleurs précisément celui d'une troupe qui se fait tuer pour donner aux réserves le temps d'arriver. Après quoi, quelques années plus tard, comme en 1925, nous aurions reçu la note des fournitures. (12)»
Et on s'empressera de s'endetter pour les rembourser...
(1) Voyez la bibliographie sur Mises.org et aussi mon Trump, candidat du chaos, Ed. Dualpha, chapitres 6 à 10. Cf. Raico, Rothbard, Charles Beard, John Flynn, etc.
(1) Bernanos, la France contre les robots, II.
(2) De Gaulle, Mémoires de guerre, tome 3, p. 283
(3) Ibid., Tome 3, p. 54
(4) Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, 2 L22 Chapitre 12
(5) Ibid., 3 L29 Chapitre 13
(6) Voyez les pages Wikipédia en anglais, convenables sur ce sujet horrible et oublié.
(7) Alexis de Tocqueville, Souvenirs, dernier chapitre.
(8) Carroll Quigley, The Anglo-American Establishment, pp.270, 275.
(9) Tragedy and Hope, p. 1296
(10) Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres, p. 167.
(11) Bernanos, La France contre les robots, II.
(12) Guido Preparata, Conjuring Hitler.
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