De “Ground Zero” à “The crisis of the Republic”

Depuis les premiers jours de la crise ouverte le 11 septembre 2001, le chroniqueur et auteur Jonathan Schell tient dans The Nation une chronique, “Letter From Ground Zero”. Il commente les événements de la Grande République mise sens dessus dessous par l’attaque 9/11. Schell a décidé d’interrompre cette chronique et il publie un texte, — “Farewell from Ground Zero” — où il s’en explique. (Le texte paraîtra dans The Nation le 6 mars et il est d’ores et déjà publié, avec une introduction de Tom Engelhardt, sur le site de Tom Engelhardt et sur Antiwar.com, entre autres.)

Schell n’abandonne pas. Au contraire, il élargit son sujet, le rend plus dramatique, pour rendre plus évidente l’évolution de l’Amérique d’une crise brutale mais ponctuelle à une crise générale et fondamentale. Aussi la chronique “Letter From Ground Zero” devient-elle “Crisis of the Republic”. Schell s’explique également de ce changement d’intitulé:

« This column will be my last ‘Letter From Ground Zero.’ The series will be succeeded by another, ‘Crisis of the Republic.’ Until recently it seemed possible to trace the main developments in the Bush administration's policies back to that horrible, fantastical day in September 2001, as if following an unbroken chain of causes and effects. Now it no longer does. The chain is too entangled with other chains, of newer and older origin. »

... Changement bienvenu parce que changement symboliquement juste. Il est vrai que nous sommes passés insensiblement de l’époque “post-9/11” à l’époque “post-post-9/11”, où la crise n’est plus limitée aux seules conséquences directes et indirectes de 9/11, où la crise a pris une ampleur historique dont les racines vont dans l’histoire des trois siècles précédents. La crise 9/11 est devenue “Crisis of the Republic” parce qu’il n’agit de rien de moins que de la crise de la modernité.

Mis en ligne le 17 février 2006 à 12H21