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719Nous le disons depuis plusieurs années : nous tenons que les relations internationales, transformées par des conditions conduisant à l’effondrement du Système et de notre contre-civilisation, sont aujourd’hui régies par un régime de crises constantes et mouvantes de différentes factures et formes, qu’elles soient regroupées dans une “structure crisique” constituée par le fait, qu’elles soient (plus récemment et pour les dernières venues) déclenchées et développées selon une dynamique que nous définissons comme une “chaîne crisique” (avec son effet sur l’accélération du temps, et en même temps alimentée par ce phénomène).
Cette réalité, — selon nous c’en est une, – va soumettre le mouvement Occupy Wall Street (OWS) à une épreuve de vérité qui nous permettra de conclure quant à la puissance et à la validité structurelle de la chose pour confirmer qu’il s’agit de l’une des crises essentielles, sinon la crise décisive des USA. (La vastitude et l’exceptionnalité des USA font que cette glorieuse hyperpuissance réalise son inéluctable effondrement à l’aide d’un nombre respectable de crises, l’ensemble formant la crise de l’américanisme, située tout juste à droite de la crise du Système, comme l’on se tient à la droite du Seigneur.) La mort de Kadhafi et, surtout, les conditions barbares et pathétiques dans lesquelles cette mort a eu lieu et s’est puissamment répercutée, constituent cette “épreuve de vérité”.
La mort de Kadhafi comme elle a eu lieu est devenue une crise évidente pour le bloc BAO. On y trouve exposées la cruauté du bloc, son illégalité et son illégitimité, son cynisme et son aveuglement, sa sottise enfin et l’inconscience de ses dirigeants ; des conséquences considérables se manifestent au niveau de la communication. Cette crise relègue pour l’instant au second plan la crise-OWS, mais celle-ci encore assez proche du devant de la scène. Dans une époque où la puissance de l’événement dépend essentiellement de la puissance qu’il peut créer par le système de la communication, il s’agit d’un passage délicat ; l’enjeu est de savoir si la crise-OWS, qui a à sa disposition assez peu d’événements frappants (comme des bombardements où la liquidation barbare d’un ancien chef d’Etat) pour alimenter sa puissance de communication, saura effectivement retrouver la place qu’elle occupait il y a encore deux jours.
…Mais tout laisse à penser que la réponse sera positive. La crise-OWS n’est pas artificielle, elle reflète une véritable humeur, profonde et furieuse de la psychologie américaine (plus qu’américaniste), et elle dispose du capital d'un formidable écho médiatique ; l’habileté de ceux qui animent le mouvement, autant que la maladresse de ceux qui voudraient le contrer, donnent une bonne perspective opérationnelle ; le puissant réflexe isolationniste de la psychologie américaniste et le fait que les USA ne sont pas au premier rang dans l'affaire libyenne, – ceci et cela, surtout pour la direction politique US dans ce cas, – atténuent l’écho de la crise de la liquidation barbare de Kadhafi. Cela permet d’observer que la crise-OWS devrait conserver, aux USA même, une place de choix dans le domaine de la communication, et devrait rester bien en place comme crise majeure. Elle installerait alors définitivement sa place fondamentale de crise structurelle et par conséquent majeure sinon décisive, inscrite dans l’évolution de la crise générale du système de l’américanisme.
Cela admis comme hypothèse acceptable, nous tendrons à considérer comme une initiative intéressante celle qui est prise par la “section” de OWS de Des Moines, Iowa, pour ce jour. Il s’agit de marcher sur le quartier général de la campagne présidentielle d’Obama à des Moines, et de l’occuper. Bien entendu, les réactions des membres de la campagne (Team Obama) et des démocrates, coincés entre leur désir d’ordre typique du système et d’une certaine distance avec l'affaire OWS jugée comme un peu trop radicale, et leur désir de tenter de récupérer OWS qui implique beaucoup d’électeurs, ces réactions seront intéressantes. John Stauber, activiste notoire, publie un article sur Occupy Obama le 21 octobre 2011, sur CommonDreams.org.
«President Barack Obama is no longer running unchallenged in all the major primary states, thanks to activists in Iowa who are focusing their Occupy Wall Street activism onto the headquarters of the Obama for President campaign office this Saturday, October 22, in Des Moines.
»The “Occupy Obama” event is being organized in part by veteran rabble rouser Hugh Espey and his highly effective Iowa Citizens for Community Improvement, a grassroots force that has been fighting for economic and social justice since the 1970s. CCI members are already participating in Occupy Wall Street actions in nine Iowa towns. Occupy Obama seems a logical next step to escalate the movement further into national view and create the potential for debate and organizing within the Iowa presidential caucuses in January.
»Espey criticized Obama by name in a Des Moines Register guest editorial of October 6, 2011 announcing CCI's support for Occupy Wall Street actions in Iowa. “Our political leaders are too busy asking big banks and Wall Street corporations for campaign contributions to push the ‘put people first’ policies that this nation needs,” he wrote. Occupy Des Moines members will march on Obama's campaign headquarters in Des Moines on Saturday. This Occupy Obama action could catch fire nationally, especially given the frustration widely voiced that not one prominent Democrat is willing to oppose Obama in the Democratic Party's primary races. Occupy Obama could partly fill that void. “We'll deliver a simple, powerful message to Obama staffers, and do a speak-out as well. We want regular folks telling the Obama staffers what they think. We want Obama to understand that the 99% demand action from him to put communities before corporations and people before profits,” says CCI.»
Mis en ligne le 22 octobre 2011 à 09H54