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163407 décembre 2016 – Il est manifeste à tous égards que nous sommes complètement entrés dans une nouvelle séquence historique. Une fois de plus, il s’agit de l’accélération d’un processus ayant déjà connu plusieurs phases d’accélération, mais cette fois cette accélération est si grande, son universalité (sa “globalisation” !) si accomplie, ses effets si dévastateurs que l’on peut effectivement parler d’une “nouvelle séquence” du processus en question, qui serait peut-être digne d’être reconnue comme métahistorique, au-delà de la seule appréciation historique, selon les effets qu’elle produira...
(Ce processus : la surpuissance initiée par le Système pour la déstructuration et la dissolution avec but ultime de l’entropisation [processus dd&e], et jusqu’il y a quelques petites années se déroulant sans obstacle significatif, se heurtant désormais à une résistance antiSystème dont l’effet est d’accélérer le deuxième volet de l’équation opérationnelle du Système, à savoir son autodestruction. Aujourd’hui, la résistance antiSystème est en augmentation exponentielle, effectivement jusqu’à proposer l’idée que nous sommes dans une nouvelle période dont on peut fixer l’origine symbolique à l’entrée dans la course à la Maison-Blanche de Donald Trump, en juin 2015.)
Pour marquer et décrire les situation qui évoluent, pour définir les différentes séquences, de nombreuses références sont à notre disposition, engendrant souvent de nouveaux concepts pour nous et selon nous. Une référence constante à cet égard a été le concept de Guerre de 4ème Génération (G4G) de William S. Lind, déjà largement documentée sur ce site depuis de nombreuses années, et dont il est fait référence aujourd’hui par une entrée dans la rubrique Ouverture Libre. D’autre part, la puissance, la novation des événements, et de certains types d’événements, nous ont conduit à envisager un prolongement de la G4G, une nouvelle forme de “guerre”, et logiquement désignée comme le concept d’une “Guerre de 5ème Génération” (G5G), dont le trait essentiel concerne, plus que les moyens et la tactique d’une guerre, les caractères qui la décrivent et les principes qui la guident. (Bien entendu, l’esprit de la G5G reste dans l’orientation de celui de la G4G, puisque l’enjeu principal est au niveau des principes : souveraineté, légitimité.)
Dans notre texte d’hier 5 décembre sur “We the people transmute le concept d’insurrection”, nous évoquions effectivement cette nécessité de trouver une autre formulation, un autre concept, une autre illustration symbolique de ces événements dont la puissance et la cohésion collective hors de toute organisation humaine impliquaient quelque chose de tout à fait nouveau... (Le fait que William S. Lind propose une Grande Stratégie aujourd’hui témoigne de cette nouveauté de la séquence, qu’il reconnaît lui-même, par sa proposition impliquant qu’il a de grands espoirs de changements fondamentaux. On comparera cet état d’esprit avec celui qu’il montrait, très pessimiste et très justement pessimiste, par exemple le 16 avril 2009, où il observait justement qu’il n’existait aucune chance de tels changements fondamentaux. Un signe de plus que, pour de nombreux esprits, la situation a complètement changé dans ses potentialités et ses possibilités)
Observations sur le thème G4G-G5G, dans notre texte du 5 décembre :
« Le théoricien stratège William S. Lind avait défini et développé le concept de G4G (“Guerre de 4ème Génération”) pour définir ces attaques de violence et de contraintes diverses par déstructuration et dissolution d’entités transnationales, type organisations terroristes ou/et du crime organisée, et surtout finalement cette attaque généralisée de la globalisation-Système contre les structures principielles dans un but quasiment reconnu de destruction du monde. L’antiSystème est en train d’inventer la G5G, en gestation depuis un certain temps dans la G4G elle-même et qui emploie des méthodes de la G4G adaptées à ses moyens (la démocratie !) pour les retourner contre ses véritables adversaires. Les choses vont si vite : le “commencement de la fin” (“The Beginning of the End”) n’est plus très loin de la “fin du commencement” (“The End of the Beginning”) qu’on a déjà identifié ces dernières semaines avec l’élection de Trump. »
Entretemps, nous avions envisagé à une occasion de passer du concept G4G au concept de G5G, mais cette tentative ne s’est pas révélée concluante, ou plutôt s’est révélée prématurée parce que tous les composants de la transmutation n’étaient pas présents. Quoin qu'il en soit et certains composants étant déjà présents, nous parlerions aujourd’hui d’un concept de transition que nous pourrions baptiser rétrospectivement par exemple “G4.5G” : il s’agit de l’intégration massive des composants de la communication du type narrative et déterminisme-narrativiste qui prirent leur essor et s’affirmèrent puissamment tout au long de la crise ukrainienne (commençant en février 2014). Ces composants sont toujours présents, sinon plus que jamais, et sont une partie intégrante de la définition de la G5G à laquelle nous sommes parvenus. Nous rappelons ici la nature de ces composants au travers de quelques exemples de circonstances spécifiques que nous présentâmes à l’occasion d’un texte sur le sommet de l’OTAN au Pays de Galles de septembre 2014 (« Le sommet de la nostalgie perdue », le 5 septembre 2014). On y trouve les facteurs de la perception complètement faussaire, du simulacre de la puissance, de l’effondrement du système du technologisme dissimulé par des moyens de communication dérisoires, de l’affirmation d’une nouvelle forme de “l’art de la guerre” tout entier conditionnée par cette même perception organisant le simulacre des situations, si caractéristique des comportements des élites-Système des composants du bloc-BAO... (On y trouve aussi la promesse de notre part de l’étude du concept-G5G qui ne fut pas tenue, puisqu’alors effectivement il apparut que nous nous trouvions devant un concept encore en devenir.)
« “Qui a eu cette idée folle...”, disait la chanson de France Gall ; mais non pas “d’inventer l’école”, mais plutôt d’exposer sur le fabuleux green du Celtic Manor des armements (britanniques ou pseudo-britannique, à l’image du Royaume-Uni, de plus en plus – pseudo) ; et parmi ces armements, un JSF en bois mais grandeur nature certes. Le responsable semble bien être le ministère britannique de la défense, dans une démonstration typique de ce que cette organisation est devenue, une sorte de mini-monstre (par comparaison à son tuteur pentagonesque) faite d’une bureaucratie complètement soumise à la communication, elle-même narrative devenue à l’occasion de l’affaire ukrainienne fantasy-narrative (voir le 1er septembre 2014). L’idée (le JSF en bois) avait été inaugurée le 4 juillet en même temps que le nouveau porte-avions britannique, qui devait recevoir un vrai JSF pour montrer de quel bois est faite la sujétion UK vis-à-vis des USA ; on ne vit que le bois dont se chauffe maigrement le JSF, sans pour autant qu’on sache de quelle essence il s’agit (balsa ? ébène ? séquoia du grand Parc de Yellowstone ? Information Highly Restricted – Cosmic USA/DoD).
» (Le JSF est interdit de vol depuis la mi-juin à cause d’un problème de moteur, qui s’est avéré mineur, selon la communication du JSF Program Office [JPO] du Pentagone. Interdit de vol et même de contemplation pour cette raison, il n’a pu être présent à l’inauguration, non plus qu’exposé à Farnborough... [...] En attendant que le JSF vole à plein à nouveau, ou plane dans tous les cas, un facétieux des couloirs du Pentagone, peu ami de la chose, aurait proposé de baptiser le JSF en bois JSF-WW et F-35WW, – WW pour Wooden-Wonder. Chic idée, qui donne une perspective historique : la première Wooden Wonder fut le De Havilland Mosquito, exceptionnel et britannique bimoteur de la guerre qui, lui, volait, et volait diablement bien.)
» Ce JSF-WW et joueur de golf n’était pas, non vraiment pas, une très bonne idée. D’un point de vue extrêmement symbolique et sans que les intelligences poussives des bureaucrates de la communication le réalisent, le JSF-WW dans le contexte de ce sommet de l’OTAN signifie simultanément trois choses : la prétention triomphante de l’OTAN d’être une organisation d’une puissance extrême et en pleine renaissance, grâce à la recette de la soumission du bloc BAO au Système encore plus qu’aux USA ; l’OTAN soumise aux artifices de la fantasy-narrative en affichant son réarmement sous l’auspice du complexe militaro-industriel (CMI), géniteur incontestable du JSF ; la catastrophe technologique et bureaucratique qu’il (le JSF-WW) symbolise, avec le symbole étendue à l’ensemble (Système + CMI + OTAN). [...]
» Il est vrai qu’en tenant compte de la prise en main incroyablement efficace de la Crimée et en additionnant divers éléments dont ceux que nous évoquons, y compris en retournant contre le bloc-BAO par la seule force contre-productrice de son outrance sa propre “fantasy-narrative” au niveau de la communication (manière postmoderne de faire aïkido), on arrive à une opération générale qui a tout pour constituer un remarquable succès stratégique. Dans ce cas, le succès serait en bonne partie celui des Ukrainiens anti-Kiev, mais il constituerait aussi, du point de vue russe, une avancée stratégique de la Russie selon des règles complètement nouvelles de la guerre tant il est évident que les Russes ont appuyé, orienté, conseillé et en partie alimenté la marche des opérations dans le sens où on les a vues évoluer. (La façon, notamment, dont a été éliminé l’avantage de la supériorité aérienne complète initiale des Ukrainiens de Kiev est remarquable ; il ne suffit manifestement pas de disposer de missiles sol-air portables ou autres pour réussir un tel coup de maître, il faut aussi avoir une tactique exceptionnellement structurée de leur usage.)
» D’une façon générale, les Russes ont montré une souplesses, une capacité d’adaptation, une rapidité d’évolution, l’art du contrepied, etc., toutes choses qui ridiculisent les jugements recyclés des 50 dernières années, et datant des amoncellements de ferraille blindée de l’armée rouge, des experts fossilisés et couverts de la poussière de la première Guerre froide du bloc BAO, si possible anglo-saxons, confortablement installés dans leurs prestigieux think tanks et jetant un regard méprisant sur la Russie arriérée et barbare. C’est de ce point de vue que Daniel Goure a raison lorsqu’il parle (le 1er septembre 2014) d’une sorte de “guerre ambiguë” qui introduirait le “nouvel art de la guerre” (peut-être pourrions-nous parler d’une “G5G”, pour “Guerre de 5ème Génération” succédant à la G4G, et méritant effectivement le label de “nouvelle génération” tant les conditions sont originales et exceptionnelles, – tout cela méritant bien entendu une analyse détaillée à laquelle nous nous attèlerons prochainement)... Goure : “Most recently, [Putin] has successfully conducted what some have called “ambiguous warfare” against Ukraine, including providing the separatists with advanced weapons, training and direction. Some observers have even characterized the Ukraine campaign as a new art of war.” »
Ce qu’il nous importe de montrer ici, c’est l’extraordinaire prégnance, la dictature absolue exercée sur les psychologies-Système par l’emploi massif des narrative ; ce phénomène est apparu dans cette massivité avec la crise ukrainienne, et surtout avec cette circonstance de l’emprisonnement à ces narrative, même lorsque l’une ou l’autre vérité-de-situation inflige de terribles démentis à la perception qui en découle. Quoi qu’il en soit, même lorsque les conditions spécifiques de telle narrative se sont effacées, il faut continuer à souscrire absolument et aveuglément à cette narrative (définition même du déterminisme-narrativiste) :
« L'Ukraine a montré que, pour ceux qui ne peuvent plus se dégager du Système, la narrative qui leur tient lieu de réalité les enchaîne à des logiques absurdes et pressantes, comme une sorte de déterminisme psychologique qui enfermerait l'esprit dans une sorte de schizophénie qui serait la plus efficace des prisons pour la pêrception du monde. »
Il s’agit donc là d’un composant fondamentale de la G5G qui a perduré et s’est généralisé au cœur du Système, du cadre psychologique impératif qui fait que les conditions nouvelles d’affrontement que nous allons observer peuvent se constituer, du côté de l’antiSystème, en un nouveau phénomène d’ensemble que l’on peut identifier comme “Guerre de 5ème Génération”, comme une dynamique avec une signification politique immédiatement perceptible avec effets structurels du même ordre. Il permet la transcription d’un mouvement collectif qui peut apparaître assez incohérente, sans coordination, sans tactique ni stratégie, en un ensemble cohésif qu’il est encore difficile de connaître mais qui a bien une apparence structurée qui en fait un acteur cohérent et par conséquent de plus en plus efficace.
Ce qui fait le principal caractère qui apparente le G5G à la G4G, et qui donne à cette nouvelle forme d’affrontement une actualité et une légitimité exceptionnelles, c’est que son action porte finalement, au bout de la chaîne des effets & conséquences, sur des principes qu’il s’agit de rétablir ou de renforcer. En quelque sorte, il s’agit de la véritable “Grande Stratégie” des deux conflits, effectivement “stratégie sublime” à un point où l’adjectif prend le pas sur le sujet, où ce qui importe avant tout c’est la sublimité de la démarche, qui fait passer cette démarche du champ historique au champ métahistorique. En quelque sorte, le G5G, enfantée par la G4G, l’est en haussant décisivement son champ d’action et, par-là même, élève également la G4G dans ce même champ.
Cela étant posé comme description de la parentèle, des différences importantes apparaissent, qui témoignent de la rapidité extrême des événements mettant à jour des situations fondamentales modifiant sans cesse les données tactiques. On y retrouve ce même mouvement qui hausse le combat au niveau de la sublimité dans le champ métahistorique. De même, cette évolution conduit à faire de la G5G enfantée et instruite par la G4G, la maîtresse d’œuvre qui, par son exemple, va conduire à devenir une pédagogie pour la G4G. La principale différence entre la G5G et la G4G est que l’on passe d’une tactique défensive (la G4G se constitue pour résister victorieusement aux poussées déstructurantes et dissolvantes de ses composants principiels, souveraineté et légitimité) à une tactique offensive, ou contre-offensive si l’on veut mais d’une manière telle que la contre-offensive, dépassant sa simple démarche de “contre”, est conduite à la conquête de domaines qui semblaient ne pas être impliqués dans l’attaque initiale qui a suscité la contre-attaque ; par conséquent, la guerre ainsi menée dépasse le seul domaine de l’agression repoussée pour passer à l’attaque de l’adversaire dans son entièreté jusqu’à se réduction totale.
Comme on l’a vu dans le premier extrait, le G5G se définit, selon notre conception, par le mouvement populaire général en cours contre les directions-Système et les élites-Système grâce à un armement inédit qui se nomme “démocratie“ et “vote” : « L’antiSystème est en train d’inventer la G5G, en gestation depuis un certain temps dans la G4G elle-même et qui emploie des méthodes de la G4G adaptées à ses moyens (la démocratie !) pour les retourner contre ses véritables adversaires. » Dans le même texte référencé, nous faisons une description imagée de ce que nous concevons comme son action, en prenant comme référence militaire le général Patton, ce qui est bien signifier que le domaine de la contre-attaque devient le domaine de l’attaque tout court, car c’est bien ainsi qu’il faut entendre l’“art de la guerre” tel que le pratiquait ce chef de l’US Army, d’abord en Afrique, et essentiellement en Europe, de juillet 1944 à la fin de la guerre, avec sa fameuse IIIème Armée. Dans cette description, nous employons les termes de “insurrection” et de “guerre totale”, ce qui est effectivement correspondant à la contre-attaque (insurrection) et à l’attaque générale (guerre totale), marquée par une volonté de ne cesser de “frapper, encore frapper, toujours frapper”...
« Le rythme de l’insurrection antiSystème emploie effectivement une tactique digne de Patton (référence très employée, ces temps-ci), disons avec un zeste de Danton pour l’esprit de la chose : frapper, frapper encore, frapper toujours, sans laisser à l’adversaire le temps de souffler, de se reprendre, de tenter de regrouper ses forces. C’est le signe que l’antiSystème désormais ne s’embarrasse plus de considérations intéressantes mais éminemment retardatrice : qui est l’adversaire ? Peut-on composer avec lui ? Et si nous l’emportons, que ferons-nous de cette victoire ? Ne faut-il pas préparer un plan pour après notre victoire ? Ne faut-il pas parfaire encore notre plan pour lancer notre contre-attaque, quitte à la retarder ?... (Patton : “Un mauvais plan aujourd’hui vaut mieux qu’un plan parfait dans une semaine.”) Et ce rythme, cette pugnacité, cette fureur créatrice transmuent l’insurrection, la contre-attaque ponctuelle en une véritable guerre antiSystème, globale, sans plus d’hésitations ni de tergiversations. (On la mesure partout, cette prise de conscience, comme dans ce texte de “Virgil”, de Breitbart.News, publié hier : “This site has launched a counter-boycott campaign that has already attracted more than a quarter-million signatories. Meanwhile, investors have been warning Kellogg’s against persisting in this course of action, even as Kellogg’s stock drops. Thus the battle is joined: #WAR.”) »
Il nous apparaît important d’évoluer dans le sens de la définition le plus large pour développer cette identification et cette définition de la G5G, car ainsi on ne peut qu’étendre la compréhension du phénomène, et du concept de “guerre totale” passer à celui de “guerre totale générale” qui a nécessairement la dimension de la globalité du monde, ou de la civilisation (de la contre-civilisation, pour employer notre langage). Bien entendu, cette G5G s’étendant n’empêche nullement la G4G de se mettre en place également, mais il nous apparaît évident que la première est la condition de la seconde : pour défendre et mettre en évidence la légitimité et la souveraineté comme moyens d’affirmation des États, – ou de toute les autres entité qui peuvent effectivement intégrer les principes structurants dont nous parlons, – il faut d’abord que ces États ou autres entités en disposent eux-mêmes, ce qui est loin, très loin d’être le cas. Des États, essentiellement au sein du bloc-BAO, qui mènent les guerres d’agression qu’ils mènent, qui construisent de telles narrative de mensonges renforçant les camps terroristes et du crime organisé, qui conduisent de telles politiques de l’immigration dont on voit les effets catastrophiques sur leurs propres structures, ces États sont évidemment privés de légitimité et de souveraineté ; en ce sens, ils ne peuvent conduire une G4G sérieuse, si seulement il leur en venait l’idée... Affirmer cela, ce n’est pas discréditer la G4G, c’est simplement l’envisager dans le contexte opérationnel existant et non dans sa théorie.
Alors qu’elle entreprendrait la stratégie que lui recommande Lind dans la référence déjà citée, il est évident que l’administration Trump devrait parallèlement, sinon d’abord, s’installer au pouvoir et détruire tout ce qui, dans ce pouvoir, représente le Système d’une façon assez puissante pour contrarier son action. De ce point de vue, si l’on considère l’ampleur de la tâche, nous dirions que la mission intérieure, sinon interne, est impérative, qu’elle est primordiale, qu’elle est encore bien plus importante que l’entreprise extérieure et qu’elle la précède nécessairement … Encore ne parlons-nous pas des autres puissances importantes du bloc-BAO qui n’en sont pas au stade-Trump, qui ont un immense travail de “nettoyage” de soi-même à réaliser... Dans tous ces cas, l’action extérieure (la G4G) qui doit effectivement avoir lieu, a lieu d’abord comme moyen de renforcer les États qui l’entreprennent dans leur lutte contre l’infection déstructurante que le Système a instillé en eux, et comme dynamique supplémentaire pour renforcer cette purge intérieure qui doit réalisée... Car enfin, notre “ennemi principal” est en nous-mêmes, si ce n’est nous-mêmes pour certains, car notre complicité dans la construction de la surpuissance du Système fut avérée depuis plus de deux siècles.
Mais plus encore, car il y a dans cette logique théorique quelque chose de plus décisif encore. Nous devrions même aller jusqu’à faire l’hypothèse que si cette tâche intérieure qui est la destruction du Système, – cette tâche si difficile à décrire et qui pourrait nous surprendre par certains aspects d’une facilité inattendue, comme l’a été l’ascension de Trump, – si cette tâche est menée à bien, la G4G deviendrait elle-même caduque ou dans tous les cas accessoire, car ce sont évidemment les faiblesses, les trahisons d’eux-mêmes et les faillites des États minés par le Système, qui sont la nourriture, l’aliment même de l’attaque déstructurante et dissolvante, de l’attaque transnationale des entités attachées à la destruction des principes, donc des États. Une fois éliminés ces obstacles, une fois restaurées la légitimité et la souveraineté de ces États, les attaques contre eux s’étioleraient jusqu’à disparaître d’elles-mêmes ; une fois, – par exemple et quel exemple, – une fois définitivement bloquée l’aide à peine en sous-main que ces États accordent à Daesh, al Qaïda & Cie, nous faisons l'hypothèse qu'on verrait très rapidement la disparition de Daesh, al Qaïda & Cie...
D’autre part, selon cette G5G que nous proposons, qui est l’attaque des populations contre les directions-Système, il nous semble que si elle parvient à des résultats décisifs, ces résultats décisifs se feront contre le Système lui-même. Par conséquent, nous nous trouverions alors complètement dans le champ métahistorique où nous pensons que s’effectue la bataille antiSystème contre le Système... Nous arriverions au stade achevé de l’effondrement du Système, qui est un événement qui est nécessairement au-delà des actions type-G4G et type-G5G, et nous nous trouverions alors dans le champ ultime de cette séquence métahistorique du Système, celle au-delà de laquelle plus rien ne sera jamais pareil à ce qui a précédé. D’un tel choc ne peuvent naître que des conditions entièrement inédites, qui modifient complètement les facteurs essentiels d’une situation internationale marquée par l’eschatologie, une situation où il est absolument nécessaire, et donc absolument inévitable, que tout soit absolument nouveau en vérité. Dès lors, c’est toute l’architecture du monde qui devra être repensée, parce que les conditions nouvelles du monde imposeront elles-mêmes que tout soit repensé.
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