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535222 juillet 2020 – Comme on l’a vu hier en détail dans ce Journal-dde.crisis, on parle beaucoup du parallèle entre les USA, bientôt USSA (United Socialist States of America) si Black Lives Matter l’emporte aux présidentielles. Si vous voulez, effondrement pour effondrement, avec la cerise sur le gâteau que ce sont surtout les commentateurs des USSA qui évoquent le scénario et ses similitudes avec l’URSS. L’invité d’hier dans ces pages, le Russe Artem Loukine mentionnait précisément ce phénomène en introduction de son texte sur le sujet :
« ...Aujourd’hui, ce ne sont pas les spécialistes russes, mais plutôt les spécialistes américains qui prédisent une montée du sécessionnisme aux États-Unis, car “la pandémie et les protestations ont mis en évidence les divisions régionales aux Etats-Unis”. Certains vont même jusqu’à affirmer que l’adhésion au mouvement de sécession des États devrait aboutir à des “entités plus heureuses et moins corrompues”, confédérées dans une version nord-américaine de l’UE... »
Sans doute aiguillonné par cette remarque de Loukine, RT.com a été chercher un de ces textes américanistes sur la chute du système de l’américanisme comme double de la chute de l’URSS, et l’a publié dans ses colonnes. Cela donne « Today’s USA : striking similarities to pre-collapse USSR », du professeur d’Histoire à l’Université de Princeton Harold James. On lit ce texte ci-dessous et l’on voit que l’auteur accorde une importance considérable au dollar, au rôle et à l’avenir du dollar, d’une façon qui est, d’une façon paradoxalement contraire à son propos, incomparable avec ce qui s’est passé dans le cas de l’URSS...
(...A moins, – et l’idée serait historiquement des plus intéressantes, – que l’on brise les canaux des catégories et que l’on propose l’idée que l’idéologie communiste fut à l’URSS ce que le dollar fut et est encore aux USA : un moyen de conquête insidieuse, de domination par la contrainte, – un moyen au service du “déchaînement de la Matière”, certes.)
Pour le reste, je pense qu’il ne serait pas inintéressant que j’apporte la pierre brûlante de mon souvenir, – pour ne pas parler de nostalgie (!), – puisque j’ai vécu cette séquence de l’effondrement de l’URSS, comme journaliste intéressé au premier chef dans cette matière, dans un lieu (Bruxelles) où la politique internationale et les relations Est-Ouest étaient exacerbées. Et ainsi voit-on sans le moindre doute des similitudes entre l’effondrement de l’URSS et celui, en cours, des USSA...
(Plus encore... J’en serais à me demander si cette éruption de gauchisme à la mode du “marxisme culturel” aux USA, laquelle m’autorise à parler de ‘USSA’, n’est pas un coup de main des dieux pour apporter la marque indélébile de la proximité des deux effondrements, un peu comme la fleur de lys sur l’épaule de Milady, – le marxisme, ou ce qu’on en a fait, comme “marque du Diable” pour les deux effondrements.)
J’ai déjà donné des échos de mes souvenirs de cette période, et particulièrement de l’URSS très directement (« Au temps de Gorbatchev... ») et de la fable, la narrative ébouriffante d’impudence et de menteries neoconnes, à laquelle pourtant (ou “justement”) tout le monde croque aujourd’hui à belles dents, de l’URSS descendue en flammes par les USA de Reagan chevauchant sur sa monture, à coups de dépenses militaires grâce au simulacre de la “guerre des étoiles” (SDI pour Strategic Defense Initiative, ou ‘Stars War’) du même Reagan et de son six-coups.
Dans les diverses rubriques que j’aborde ci-dessous, je mentionne une fois de plus ma très forte et très honorable conviction que l’URSS en fer-blanc, au bord de l’essoufflement paralytique, vieillie, pourrie et vermoulue par la gangrène de la corruption, a été liquidée par la glasnost de Gorbatchev, comme exposée dans le texte déjà référencé.
(D’une certaine façon, je veux dire à la façon de l’américanisme, Trump pourrait figurer comme une sorte de Gorbatchev-involontaire des USA, parce que sa venue a déchaîné une sorte de glasnost pour ceux qui veulent bien avoir l’amabilité d’ouvrir les yeux pour regarder l’état actuel des États-Unis, les troubles en cours, le débat et la tactique contre Covid19 et tout le reste... C’est ce que nous avons nommé « Le Moment-‘glasnost’ du Système »)
Quelques remarques plus concentrées sur des domaines identifiés, concernant les similitudes entre les deux systèmes, les deux “superpuissances” de la Guerre froide, au moment de leur(s) effondrement(s).
• La direction politique jusqu’à la paralysie et à la gérontocratie. A partir de la mort de Staline (1953), le caractère déstructuré du pouvoir soviétique a pris le pas sur le caractère terroriste et totalitaire institué par “l’Ingénieur des Âmes”, avec une dégradation régulière et une perte d’autorité à mesure du “Centre” politique (le PC et son idéologie). Les dernières années-Brejnev (1975-1982) ont conduit à une gérontocratie, aspect ultime de la paralysie du pouvoir, avec des vieillards malades (Andropov et Tchernenko) se succédant au pouvoir jusqu’au quasi-effondrement entériné par la nomination de Gorbatchev. En effet, Gorbatchev devint le contraire de ce que les ‘experts’ occidentaux prévoyaient (Brzezinski annonçait en décembre 1985 un “rajeunissement” de la fermeté et de l’autorité du pouvoir en URSS, avec Gorbatchev).
Les USSA ont suivi une voie assez parallèle, à partir de l’assassinat de Kennedy et l’installation de Johnson : le Vietnam, le Watergate, les scandales de la CIA jusqu’à la crise pétrolière avec l’Iran (et les otages de Teheran) durant les années 1970, les interventions secrètes ou officieuses en Afghanistan et au Nicaragua, jusqu’à l’Irangate qui faillit provoquer la destitution de Reagan, le pouvoir US s’est érodé très profondément jusqu’à la fin de la Guerre Froide. A partir de là, il survécut sur une narrative de l’hyperpuissance, avec continuation à l’occasion du 11-septembre débouchant sur un faux État-policier, sans véritable capacité d’affirmer son autorité comme on le découvre chaque jour aujourd’hui, dans nombre de rues de nombre de villes.
Enfin, à l’occasion de l’arrivée de Trump, on a donc découvert que les USSA sont également une gérontocratie. Le président et les candidats sérieux ont tous plus de 70 ans, souvent plus proche des 80 comme Joe Biden, qui paraît parfois comme une réplique à l’identique quoique plus rigolarde et peloteuse, de l’indescriptible Tchernenko des années 1984-1985.
• L’autonomie égoiste et l'atomisation hostile des centres de pouvoir. La paralysie du pouvoir en tant que tel est complète aujourd’hui à Washington et dans le pays, où les centres de pouvoir et les pouvoirs intermédiaires affirment de plus en plus leurs capacités. Il s’agit d’un mouvement centrifuge classique pour une Fédération ébranlée, lequel mouvement met en lumière les faiblesses structurelles et peut-être mortelles dans un terme pas si lointain du pays.
Un mouvement analogue avait eu lieu en URSS, mais d’une façon moins déstructurante puisqu’il affectait les républiques regroupées par l’URSS. Le mouvement centrifuges a détruit l’URSS mais a permis la résurrection de la Russie. Les USSA, s’ils sont dans la même dynamique, ne sont absolument pas dans cette situation ; ils sont dans une posture bien pire parce qu’ils n’ont pas une puissance centrale à la structure historique aussi forte, sinon souveraine, que la Russie par rapport à l’URSS.
• L’armée et les impasse paradoxales des technologies. La proximité conceptuelle des deux “empires” du point de vue de la puissance militaire est évidente. Ils se sont tous les deux appuyés sur la puissance militaire pour affirmer leurs capacités de contrainte et de pression, pour proclamer leur fonctionnalité d’imperium. Si la puissance militaire US est effectivement aujourd’hui autant en crise que l’était celle de l’URSS à la fin des années 1970, c’est paradoxalement pour des raisons techniques inverses. Les militaires soviétiques reconnaissaient à la fin des années 1970 qu’ils n’avaient pas la capacité de développer des technologies avancées, et cette impuissance fut, – autre paradoxe, – la véritable cause de la glasnost, les militaires ayant besoin du développement d’une base technologique civile impliquant une libéralisation civile et une “libération de la parole”, notamment avec l’accès à l’informatique, dont Gorbatchev se chargea dès son arrivée au pouvoir. (Confidences du maréchal Ogarkov au journaliste Leslie Gelb en mars 1983 à Genève.)
Aujourd’hui, le Pentagone et le Complexe Militaro-Industriel (CMI) ont dépassé leur “principe de Peter” et poursuivent une course folle à l’impasse. Les technologies avancées coûtent de plus en plus cher et deviennent trop complexes pour fonctionner dans les milieux où évoluent les systèmes d’arme ; il en résulte qu’on achète de moins en moins de systèmes d’arme, géométriquement de plus en plus cher et au fonctionnement opérationnel absolument aléatoire. Le CMI US paralyse l’orientation de l’économie US, comme celui de l’URSS le faisait pour cette puissance. (Il y avait d’ailleurs, à l’époque de la grande expansion des armements des années 1970, une sorte de complexité objective pour les deux CMI, pour obliger à l’accélération de la production.) Certains analystes, comme James Carroll, estiment que Gorbatchev a réussi à l’exploit peu ordinaire détruire le CMI soviétique, ce qui semble se démontrer sous Poutine où un budget dix fois moins élevé que celui du pentagone produit diverses catégories d’armement, notamment stratégiques, plus efficaces dans une mesure sans précédent. Gorbatchev lui-même juge que le CMI fera s’effondrer les États-Unis.
• La corruption, gangrène de l’économie et du reste. Au début des années 1980, une ‘économie parallèle’, véritable ‘marché noir’, s’était développée complèmentairement au vrai simulacre d’économie que produisait l’URSS. Cette ‘économie de marché noir’ comptait pour 20% de la richesse du pays et permettait l’introduction en URSS de marchandises venues de l’Ouest, pour la vie courante, la nourriture, l’habillement, les équipements domestiques, etc., des populations Cette structuration était connue des autorités et s’insérait durant la période Brejnev dans la structuration de la corruption généralisée, développée sur des bases locales et régionales, dans les diverses ‘républiques’ avec des relais à Moscou et des liens organiques avec le Parti, à côté d’une solide structure du crime organisé. Les “Services”, notamment le KGB, ont notablement réussi à moins être impliqués dans cette corruption que leur grand pendant américaniste qu’estr la CIA.
La corruption aux USSA a une toute autre forme, quasiment officialisée et ‘blanchie’ comme l’on fait de l’argent sale, sous la forme du lobbying, du financement des campagnes, etc. La corruption des USSA est largement aussi lourde et aussi parasitaire que la corruption en URSS au moment de son effondrement, particulièrement pour la politique, soumise à un nombre incalculables de contraintes, de barrières, d’obstacles, et donc figée dans un dédale d’obligations contradictoires et souvent proches d’être illicites. Les liens entre les organes officiels et les réseaux de trafic de drogue, le crime organisé, etc., est largement connu et exposé, notamment dans le chef de la CIA. L’Agence est notablement plus corrompue depuis une trentaine d’années, – particulièrement depuis le mandat Reagan, qui l’a complètement corrompue en la “privatisant” dans ses activités subversives, notamment grâce à l’action de William Casey (1981-1987), ami de Reagan, homme de Wall Street et des contacts avec le crime organisé et les réseaux financiers.
L’URSS est morte en 1985, comme les USSA tels qu’en l’état pourraient mourir en 2021, des mêmes maux de paralysie, d’impuissance, d’obésité, de conformisme entraînant la zombification de la psychologie. Mais l’URSS s’est offert in extremis un croquemort de qualité, doublé d’un notaire chargé de veiller sur l’héritage. Gorbatchev a développé, “à l’insu de son plein gré”, sans qu’il en ait fait le calcul ni eu la conscience, une mécanique de dissolution de l’URSS pour laquelle il est injustement honni, en (r)ouvrant les consciences et les psychologies russes, – qui soutiennent et expriment la gloire de l’âme russe, – avec la glasnost pseudo-soviétique. Il a ainsi, à dix ans d’intervalle, préparé Poutine et la renaissance de la Russie : l’âme russe est renée sur les décombres de l’URSS au prix d’un calvaire imposé par le capitalisme, se montrant à peu près, à sa façon, aussi dévastateur que le communisme.
Il est rien de moins qu’évident qu’un “American-Gorbatchev” puisse faire son apparition. Un temps, – quelques mois, sinon quelques semaines, – l’on crut qu’Obama pourrait tenir ce rôle. Espoir complètement déçu, devant un Système d’une vigilance extrême et d'une exceptionnelle puissance à l'encontre de ceux qu'il peut frapper. Encore récemment, le Système a englouti une Tulsi Gabbard qui s’est complètement effacée. (Un des lecteurs-commentateur de l’article de RT.com annonçant la capitulation de Tulsi Gabbard lors des primaires démocrates de 2020 [ralliement à Biden, retrait de la plainte contre Clinton] a eu cette phrase courte et tranchante, qui pourrait être une épitaphe symbolique pour le simulacre que monte le système de l’américanisme pour nous parler de son American Dream : « Bonne décision de Tulsi. Son espérance de vie vient de s’allonger notablement. »)
Ci-dessous, donc, « Today’s USA : striking similarities to pre-collapse USSR », du professeur d’Histoire à l’Université de Princeton Harold James.
(*) Cette drôle de signature vaut quelques explications avec les implications ainsi suggérées : nous nous en sommes enquis auprès du chroniqueur ... Il nous conta donc ceci : dans sa fougueuse jeunesse, il était, comme tout un chacun, complètement phagocyté par l’américanisme et particulièrement fasciné par le bruit des armes, ses exploits hollywoodiens et ses coutumes. Ainsi était-il fasciné par les fameux Marines, dont John Wayne (qui se garda bien de s’engager) nous vantait la gloire impérissable. Ainsi apprit-il que la devise du Corps des Marines, par ailleurs créatrice d’une véritable tradition qu’il importe de saluer, se dit Semper Fidelis en latin, soit “Toujours fidèles” ; et les Marines en vadrouille ou en virée lors des escales ont coutume de se reconnaître entre eux par l’abrégé de “Semper Fi”. Utilisant son prénom qui faisait l’affaire, notre chroniqueur a pris l’habitude de signer parfois d’un ironique Semper Phi, qui n’indique pas le retour à ses fascinations d’origine mais plutôt la volonté d’affirmer une fidélité qui lui importe. Par l’utilisation de la chose, il entend conclure son propos par une affirmation de plus de la fidélité de dedefensa.org à lui-même et à tous ceux qui lui sont proches, – et donc à vous, ses lecteurs. Semper Fi...
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Like the Soviet Union in its final years, the United States is reeling from catastrophic failures of leadership and long-suppressed socioeconomic tensions that have finally boiled over.
For the rest of the world, the most important development is that the hegemony of the US dollar may finally be coming to an end.
The Soviet Union was fertile ground for political jokes, which featured as prominently in the culture as late-night comedy does in the United States. According to one popular story, a young man who shouted in Red Square that the decrepit Soviet leader Leonid Brezhnev was an idiot ended up being sentenced to 25.5 years in prison – six months for insulting the Chairman of the Presidium of the Supreme Soviet, and 25 years for revealing state secrets.
The Trump administration’s furious reaction to a new book by former National Security Advisor John Bolton has followed a similar script. The book is considered dangerous not so much because it insults Donald Trump as because it reveals that the president is deeply incompetent and “stunningly uninformed.” If it wasn’t obvious already, the whole world now knows that the US lacks any strategic orientation or coherent executive leadership.
In fact, many aspects of America’s current annus horribilis recall the final years of the Soviet Union, starting with the intensification of social and political conflict. In the Soviet case, long-suppressed ethnic rivalries and competing national aspirations quickly bubbled to the surface, pushing the entire country toward violence, secession, and disintegration. In the US, Trump’s response to nationwide protests against racism, police brutality, and inequality has been to stoke further the country’s historic racial divide. And, like statues of Lenin during the collapse of the Soviet empire, statues of Confederate leaders are being toppled just about everywhere.
Another parallel concerns the economy. The Soviet Union had a large, complicated planning and resource-allocation apparatus that attracted the society’s best-educated people, only to consign them to unproductive and frequently destructive tasks. The US has Wall Street. To be sure, America’s vast financial-services sector is not the equivalent of Gosplan (the Soviet State Planning Commission), but it does frequently extract value rather than create it, and thus will inevitably be part of any debate about the allocation of resources.
Up until the moment the Soviet system collapsed, very few thought it could actually happen. In assessing the state of the American system, it is important to remember that economists are not very good at prediction. The entire discipline relies on extrapolating from contemporary conditions on the assumption that the underlying fundamentals of what is being analyzed will not change. Knowing full well that this is an unrealistic and absurd assumption, economists often emulate medieval theologians by dressing up their prognoses in arcane language and jargon. One doesn’t need to know Latin to invoke ceteris paribus (“other things being equal”) as the premise of one’s forecasts.
Given this standard practice, we should pay close attention to long-run counter-intuitive forecasts that actually are borne out. In the late 1960s, the economist Robert A. Mundell made three predictions: that the Soviet Union would disintegrate; that Europe would adopt a single currency; and that the dollar would retain its status as the dominant international currency. Considering that the par-value system (gold standard) collapsed soon thereafter, triggering a depreciation of the dollar, these looked like wild predictions. But Mundell turned out to be right on all three counts.
But the circumstances to which the dollar owes its longstanding hegemony are now changing. The Covid-19 pandemic is driving a more digitalized form of globalization. While the cross-border movement of people and goods plummets, information is flowing like never before, ushering in an increasingly weightless economy.
Moreover, for the past three and a half years, the Trump administration has been inviting an eventual backlash against its weaponization of the dollar for political ends. Financial and secondary sanctions were highly effective in their original form, when they were directed against small, isolated bad actors like North Korea. But their more extensive deployment against Iran, Russia, and Chinese companies has proved counterproductive. Not only Russia and China but also Europe have quickly taken steps to develop alternative mechanisms for international payments and settlement.
Non-state digital payments systems are also undergoing rapid development, particularly in places where the state is weak, distrusted, or otherwise lacking credibility. The payments revolution will likely occur fastest in poor countries, such as in Africa or some former Soviet republics. New digital technologies already offer these societies the means to move from poverty and institutional underdevelopment to institutional complexity and the chance of innovation and prosperity.
The dollar’s longstanding centrality reflected global demand for a deep, liquid safe asset. But that condition will disappear when alternative safe assets emerge, particularly if they are backed by non-state providers. More to the point, the dollar’s long reign over the international financial system depended on the US remaining economically stable, financially credible, and culturally open. Now that the US system’s dysfunctions are being laid bare, the rest of the world may start to question its basic competence and state effectiveness.
The Covid-19 crisis is a case in point. In terms of the number of cases and deaths, and the effectiveness of containing the virus, the US has performed poorly relative to most other countries – and all other developed countries. Under President Donald Trump, America has become an international embarrassment.
Under these conditions, the dollar won’t be able to buy as much internationally as it once did, and it may even start to look like the old Soviet ruble, even if there is a dramatic change in leadership and strategy. After all, Mikhail Gorbachev did not immediately succeed Brezhnev, and by the time he came to power and introduced perestroika, it was too late. The malaise had become terminal.
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