Décidément… l’étonnant Radek Sikorski et la Pologne qui n’a pas dit son dernier mot

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Nous ne pouvons que réitérer notre étonnement devant l’évolution de l’ancien ministre de la défense polonais Radek Sikorski, au départ de sa carrière polonaise “neocon” notoire, puis de plus en plus incertain dans ses engagements pro-US, jusqu’à sa démission confirmant son étrange parcours idéologique.

Sikorski en rajoute une couche dans un article, du 21 mars, dans le Washington Post. La tribune n’est pas indifférente, bien sûr, puisqu’elle s’inscrit au coeur de l’establishment washingtonien. Le sujet en est bien sûr le déploiement du réseau BMD américaniste en Europe (en Pologne), où Sikorski nous affirme que rien n’est fait, — ou bien il nous le répète car tous ces arguments circulent déjà avec vélocité. Sa critique systématique de la démarche US le met en bonne place dans le quarteron des commentateurs européens lucides dans cette affaire. Certains détails très précis qu’il donne de la façon dont Washington est intervenu auprès des pays sollicités de participer à l’opération semblent montrer que l’extraordinaire muflerie arrogante et irresponsable de la bureaucratie américaniste tient son rôle dans l’évolution de l’ancien ministre, autant que dans de possibles réticences, voire défections de “fidèles” alliés des USA en Europe:

«The U.S. proposal to place radar and interceptor sites for a new missile defense system in Central Europe — respectively, in the Czech Republic and Poland — may generate a new security partnership with the countries of the region. Or it could provoke a spiral of misunderstanding, weaken NATO, deepen Russian paranoia and cost the United States some of its last friends on the continent.

»Early omens are worrisome. Some genius at the State Department or the Pentagon sent the first official note describing possible placement of the facility with a draft reply attached -- a reply that contained a long list of host countries' obligations and few corresponding U.S. commitments. Natives here tend to think they are capable of writing their own diplomatic correspondence. But in a region where goodwill toward the United States depends on the memory of its support in resisting Soviet colonialism, this was particularly crass. If the Bush administration expects Poles and Czechs to jump for joy and agree to whatever is proposed, it's going to face a mighty crash with reality.»

Le reste est à mesure, expliquant comment rien n’est fait avec la Pologne dans l’engagement polonais dans le réseau BMD, que beaucoup reste à faire, que la politique polonaise pourrait bien devenir plus “européenne”, pour de bonnes raisons … «Meanwhile, membership in the European Union has reoriented our foreign and domestic policies. Few in the United States realize that Poland, to name one example, is receiving $120 billion to upgrade its infrastructure and agriculture under the current seven-year E.U. budget. By comparison, American military assistance to Poland amounts to $30 million annually, a fraction of what we spend on missions in Iraq and Afghanistan that we regard as acts of friendship toward the United States. Perhaps the best illustration of the changing dynamic is the fact that the visa issue that once vexed Polish politicians —¬ Americans come to Poland without visas, while Poles need them to enter America — has lost its urgency. There are a lot more proverbial Polish plumbers working legally in Britain and Ireland than illegally in Chicago.»


Mis en ligne le 23 mars 2007 à 13H53