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552616 avril 2023 (19H30) – Je m’arrête à un texte court, dense, bien structuré comme c’est le cas de le dire, sorte d’éditorial donnant un résumé du processus de déconstruction, – “déconstructuration” pour moi. La version originale, en italien, se trouve sur le ‘Blocostudentesco.org’, sous la signature d’‘Andrea’, et en traduction française sur ‘euro-synergies.hautefort.com’ le 15 avril.
« Libéralisme et société postmoderne » nous expose donc la sorte d’entité sociétale issue de Mai-68 et décorée par les philosophes déconstructeurs, pour finalement mieux s’accorder, – jusqu’à la passion, comme un coup de foudre, – à la nouvelle sorte de capitalisme de la postmodernité.
« Le modèle de société dans lequel nous sommes immergés et qui se trouve actuellement dans une situation de changement et de radicalisation de certains de ses aspects (plus grand contrôle individuel, suppression de nombreuses libertés, etc.) peut être inscrit dans le processus d'affirmation, au cours de l'histoire, de différentes instances, principalement le néolibéralisme et le postmodernisme philosophique mis en avant par les Français de Mai 68, processus qui a profondément influencé le développement de l'histoire actuelle, en observant comment un grand nombre de personnalités en accord avec cette sphère de valeurs ont occupé ou occupent des positions importantes.
» Une généalogie complète et exhaustive de l'émergence de ces phénomènes nécessiterait du temps et une analyse difficile; en revanche, certains aspects intéressants peuvent être mis en évidence. Le néolibéralisme peut être considéré comme une évolution naturelle du libéralisme classique, qui s'est affirmé en raison de certaines contingences historiques et politiques autour des années 1970, mettant en relation étroite le capitalisme et la technoscience avec les effets désastreux que nous connaissons aujourd'hui.
» Il en ressort que certains aspects présents à notre époque, tels que les droits civiques arc-en-ciel, l'individualisme absolu, les atteintes aux identités, peuvent être ramenés aux mêmes paradigmes de cette raison libérale qui a d'abord colonisé la sphère de l'économique pour ensuite conquérir tous les aspects de notre vie. La réflexion philosophique postmoderne, qui s'est développée dans l'intempérance culturelle du Mai 68 français, où ces questions se sont développées à l'origine, est en fait liée aux mêmes fondements que ce qu'elle prétendait nier. Des auteurs comme Foucault, Deleuze, Lyotard, Derrida et, dans une certaine mesure, Baudrillard ont mis en avant des conceptions fonctionnelles à l'appareil économique en place. Sans entrer dans les détails, on observe généralement une dissolution du sujet et une méfiance absolue à l'égard de toute forme de sens historique, avec une érosion complète, dans une pluralité de théorisations, de concepts tels que l'État, la société, l'histoire, l'essence et l'identité.
» La dimension subjective n'est perçue que sous un angle négatif, tout comme la dimension historique. Des théories sont développées qui incarnent parfaitement les exigences du libéralisme classique, métabolisé par la dynamique du marché. Ces visions ont conduit aux conceptions qui imprègnent la société actuelle : l'assujettissement et la dissolution complète du sujet, la disparition de la dimension historique, l'absence d'un but qui unit et définit l'homme avec sa communauté et, en général, une chute continue vers la sphère du privé. Une réflexion que l'on croyait anti-système et révolutionnaire a en fait ouvert encore plus le champ à la domination des lois du marché sur l'homme, fruit de la raison libérale, dans son subjectivisme le plus radical, qui n'est rien d'autre que l'expression avancée du capitalisme le plus débridé. »
... Et l’on s’arrête là, et cela me pose un problème considérable. Voici la révolution sociétale enfermée dans son territoire, – le territoire qu’elle s’est choisi, – et ainsi destinée inéluctablement à l’emporter... Certes, elle l’emportera, elle l’emporte déjà ! Mais ce résultat triomphal, cette réussite impeccable et implacable, ce n’est ni un Nouveau Monde ni un paradis où l’être dégenré est le nouveau Dieu, c’est un énorme trou de plus fait dans la coque en bois précieux de notre ‘Titanic’ buvant sa tasse de thé, notre civilisation en horrible perdition.
En effet, le texte ne nous dit rien des événements extérieurs, et c’est bien là que le bat me blesse. Je juge absolument erroné, catastrophiquement aveuglé de ne pas réaliser que tous les événements, – intérieurs et extérieurs, – sont liés entre eux, provenant d’un même ventre fécond de notre Bête immonde, – en nouvelle version, postmoderne. C’est ce qu’on nomme de par chez nous, à ‘dedefensa.org’, la politiqueSystème. Cette chose monstrueuse est produit par le système de l’américanisme, lequel est un des nombreux bâtards du Système, lui-même, – le Système, – accouché du déchaînement de la Matière... Alors, l’on comprend que cette “chose monstrueuse” concerne absolument tous les faits & événements de cet effondrement civilisationnel qui est notre dernière façon d’être avant la clôture définitive.
Cela est dit dans ce texte que je considère aisément comme fondamental sur la « “Déconstructuration” du déconstructeur », incluant le texte « Terreur de Jacques Derrida » déjà exploité par ailleurs sur le site. La partie conclusive (« La “déconstructuration” depuis 9/11 ») aborde la question générale de ce qui est effectivement désigné dans notre arsenal dialectique ‘Glossaire.dde’ comme la “politiqueSystème” et présente le champ général où doit être comprise la réflexion proposée. On retrouve l’idée dans les trois premiers paragraphes que je cite un peu plus bas, – mais en indiquant d’ores et déjà l’essence fondamentale de cette idée par ces lignes qui comptent pour l’essentiel :
« ... [E]t essentiellement à partir de là, et pour mieux identifier ce dont nous parlons, décrire la production de la politique de l’américanisme se dévoilant finalement elle-même comme l’opérationnalisation de la “politiqueSystème” dans son sens le plus large, et dont on sait qu’elle peut, qu’elle doit complètement et parfaitement s’identifier à elle.
» Le concept de “politiqueSystème” produisant déstructuration et dissolution doit être pris ici dans son sens quasiment absolu, c’est-à-dire embrassant politiques extérieures et situations intérieures. »
Cet impératif doit conduire toute réflexion convenable, loyale, complète. On ne peut plus aujourd’hui séparer “politique extérieure” et “politique [situation] intérieure” – parce que la déconstructuration est une dynamique universelle qui n’accepte pas la segmentation et s’exerce dans tous les sens et de toutes les façons ; – parce que l’extrême rapidité de la communication permet à ceux qui se donnent la peine de chercher la signification des choses de distinguer les liens tenant ces deux domaines jusqu’à en faire des frères jumeaux de la déconstructuration.
Voici donc les trois paragraphes donnant un aperçu théorique fondamental de cette obligation absolue de mêler les deux domaines considérés :
« A partir de notre raisonnement intuitif concernant ce cas tel que nous l’identifions, à l’audition de ce remarquable document de la “confession” de Jacques Derrida, et à la lumière de ce qu’on sait de l’extraordinaire succès de la ‘French Theory’ aux USA, il nous semble qu’une hypothèse opérationnelle historique peut être développée. (Nous avons également évoqué un aspect constitutif de cette thèse, cette fois à la lumière de Foucault plutôt qu’à celle de Derrida, le 24 mai 2019.)
» Il s’agirait de présenter une explication hypothétique pour mieux comprendre notre époque préparé par la période de l’immédiat après-Guerre froide, et brutalement propulsée avec une psychologie influencée par la déconstruction dans sa maturité catastrophique représentée par ce “trou dans l’espace-temps” que fut l’attaque du 11 septembre 2001 ; et essentiellement à partir de là, et pour mieux identifier ce dont nous parlons, décrire la production de la politique de l’américanisme se dévoilant finalement elle-même comme l’opérationnalisation de la “politiqueSystème” dans son sens le plus large, et dont on sait qu’elle peut, qu’elle doit complètement et parfaitement s’identifier à elle.
» (Le concept de “politiqueSystème” produisant déstructuration et dissolution doit être pris ici dans son sens quasiment absolu, c’est-à-dire embrassant politiques extérieures et situations intérieures. Cela va évidemment et nécessairement, ô combien puisqu’il s’agit d’un paroxysme, jusqu’à comprendre l’irruption depuis 2015-2016 de la grande crise intérieure du pouvoir de l’américanisme et du déchaînement du progressisme-sociétal, ou marxisme-culturel comme l’identifient nombre d’intellectuels conservateurs.) »
Je veux donc dire que l’on ne peut s’en tenir au wokenisme et au ‘Woke-capitalisme’ si l’on s’attache aux choses sociales et sociétales de l’intérieur des nations de l’“Occident-collectif”, – que l’on ne peut s’en tenir à Poutine, Zelenski, à la souveraineté et à l’OTAN avec ses promesses trahies et ses obligations piétinées si l’on s’attache aux choses dites de politique extérieure, ou de géopolitique. Il faut absolument lier les deux jusqu’à la fusion, comme les deux le sont dans la réalité, et comprendre que la dynamique de déconstructuration du wokenisme se poursuit dans la politique de déconstructuration de l’OTAN/de Nuland, Zelenski & Cie et vice-versa, – laquelle, l’une ou l’autre qu’importe, est la politiqueSystème pur jus bien entendu et plus que jamais.
Le triomphe du wokenisme, c’est donc le triomphe de la déconstructuration ; et le triomphe de la déconstructuration, c’est un amollissement généralisé, jusqu’à l’effacement complet, la “cancellation” dit-on, de toutes les structures bien entendu. En quatre-cinq ans, le wokenisme a renforcé irrésistiblement ce qui devait devenir le Woke-capitalisme et a détruit tout ce qui restait des sentiments droits et des attitudes fermes, y compris dans les projets et les programmes, dans les intelligences et les psychologies, dans les volontés et dans les caractères. Même les soldats en ont fait leurs arcs-en-ciel et leurs généraux se sont constitués en Gay Pride, – et cela se voit dans la boue ukrainienne et dans la politique qui prétend la mettre en bon ordre, comme à Koursk-1943.
Cette mollesse accouchant de la stupidité, nous privant de toute colonne vertébrale, – « Il a autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat », disait Theodore Roosevelt du président McKinley, – achève de réduire nos forces jusqu’à ne plus être que l’ombre d’elles-mêmes, comme elle se montrent en Ukraine, et ouvrant une victoire civilisationnelle aux Russes, en Ukraine et ailleurs. L’ensemble démontre que le ‘Titanic’ se porte profond et que la civilisation de “l’Occident-solitaire” (les autres ne suivant pas) se défait en un immense marécage de sables mouvants jusqu’à disparaître dans le trou noir des occasions perdues. Nous marchons au rythme de notre déroute.
C’est pour beaucoup pour cette raison que je suis en froid profond avec mon pays. Je n’ai jamais compris comment tant d’intellectuels glorieusement engagés dans la bataille contre le wokenisme, – ils ne peuvent espérer l’arrêter mais ils doivent se signaler comme résistants et c’est fort bien, – se sont précipités comme des midinettes, le 24 février au matin, derrière le douteux Zelenski et les pitreries de l’UE, sans parler du gâteux d’outre-Atlantique, en faisant claquer les trois couleurs comme s’ils se trouvaient sur La Marne, et se prenant pour un Charles Péguy ma parole. N’ont-ils donc pas compris de quelle bataille il s’agit et où se trouve l’“ennemi principal” ? Cherchez un peu, vous autres, avec vos grosses jumelles à partir de la “tranchée des baïonnettes”, dans les archives récentes et avec une culture historique décente, d’où vient cette guerre et qui en sont les protagonistes, et les buts des uns et des autres, et les “amis américains” à qui nous devons tant. Cherchez encore, creusez, découvrez la hideuse vérité-de-situation et méditez à propos de vos errements.
Vos voulez être des “bons Européens”, dites-vous ? Les choses vont grandement mal lorsque l’on n’est plus capable de reconnaître son ennemi principal. Je n’ai entendu que quelques claquements de dents sur les plateaux télévisés, pour les rares qui osaient s’aventurer à poser quelque question aux experts ricanant de la déconstructuration.
Mais quoi ! Je ne m’inquiète pas trop de tant d’irresponsabilité. Je sais que le Grand Événement, qui nous surmonte tous, poursuit son chemin. Plus le wokenisme triomphe, plus ils s’enfoncent dans cette guerre absurde jusqu’à faire mettre à nu le Woke-simulacre qui aveugle leur jugement.