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12113 avril 2011 — Nos lecteurs qui nous suivent depuis quelques années savent que nous avons essayé beaucoup de choses en fait de formules de soutien du site. La formule de la “mensualisation” des donations est notre dernier essai en date, et sans doute le dernier pour ce qui est de la novation, puisqu’effectivement nous ne sommes pas loin du terme des formules disponibles. (On voit par ailleurs, un des textes explicitant cette formule, le 1er mars 2011, et, plus généralement, divers textes documentant cette sorte d’activités de dedefensa.org, entre d’autres qui nous sont propres, dans notre rubrique Notre situation.)
Mars 2011 a été le premier mois de la nouvelle “formule”. Nous rappelons ici, en nous citant, l’objectif financiers mensuel que nous nous fixons, en fait un objectif fixé entre deux montants : «…[D]es montants de €2.000 et €3.000, qui constituent pour nous les sommes permettant respectivement un fonctionnement minimum des fonctions essentielles du site et un fonctionnement plus aisé de ces fonctions»). Nous avons atteint, le 31 mars 2011, la somme de €2.181.
(Cette somme doit être pondérée par le fait que nous avions inclus, le 1er mars 2011, les €340 recueillis de donations spontanées entre les 15 et 28 février 2011. D’autre part, il faut signaler que nous avons eu l’un et l’autre “donateur généreux” qui ont mis à notre disposition des sommes conséquentes, ce qui implique que le nombre de donations pour le mois de mars reste assez réduit. La progression des donations mensuelles est indiquée sur les deux pages spéciales “donations”, pour les lecteurs disposant d’un compte et pour ceux qui n’en disposent pas.)
Le résultat est mitigé mais il ne peut être naturellement question de tirer un enseignement sérieux d’une expérience d’un mois, concernant une formule qui doit s’exprimer mois après mois, en principe sans limitation de durée. Dans cette situation de la mensualisation, nous nous trouvons confrontés à deux obligations qui peuvent paraître contradictoires sinon exclusives l’une de l’autre : d’une part, un appel à la mobilisation des lecteurs pour notre soutien, qui implique l’urgence de l’instant, la perception de l’exceptionnalité, etc. ; d’autre part, le développement d’un comportement d’habitude, qui implique de considérer le soutien à notre site comme un geste courant, normal et sans instant particulier, ce qui est le contraire de l’exceptionnalité. Un peu au contraire de nos habitudes, nous préférons pour l’instant ne pas trop manifester notre appel à votre soutien, en espérant que la mobilisation se fera de telle façon qu’elle devienne une habitude. Nous n’avons aucune certitude qu’il s’agisse de la bonne voie, tant l’Internet reste pour le domaine des relations entre un site et les lecteurs de ce site, de ce point de vue du soutien des lecteurs, “une énigme enrobée de mystère”.
Un dernier point, qui renforcerait d’une certaine façon cette idée d’une énigme, concerne la fréquentation de dedefensa.org. Le sens commun devrait suggérer qu’une fréquentation en augmentation implique un soutien renforcé ; le sens commun n’a pas toujours raison, ou bien il pourrait nous suggérer le contraire si l’on prenait garde aux méandres de la psychologie... Alors que le résultat de mars montre, comme on l’a vu, un nombre limité de donations, la fréquentation a, pour ce mois, notablement augmenté. Selon notre références de comptage habituelle, il y a eu 193.279 entrées en mars 2011, soit 14,3% de plus qu’en mars 2010 (mois record à cet égard pour l’année 2010). Selon une autre référence de comptage, nouvellement disponible, nous avons eu en mars 2011 la consultation de 617.044 pages et 2.637.277 “hits” sur le site. (D’une façon assez intuitive, nous dirions que nous percevons, ces quelques derniers jours, une baisse de fréquentation, à l’image de la baisse de tension et de la confusion que l’on perçoit, également depuis quelques jours, dans les crises en cours ; il y aurait évidemment corrélation entre les deux choses, comme s’il y avait une “fatigue” de la tension et une baisse de la tension, avant que cette tension ne monte à nouveau. Ainsi, dans ces circonstances de crise terminale, les réactions individuelles assez courantes renvoient-elles aux variations d’intensité de la situation générale de ce temps crisique.)
Quoi qu’il en soit, c’est-à-dire au-delà de toutes les considérations analytiques et chipoteuses, il reste que nous restons toujours aussi reconnaissant au lecteur qui fait l’acte de la donation à notre avantage, et l’appréciant à mesure. Quelle que soit la position qu’on puisse avoir dans le débat sur le système des donations, et bien que nous ayons dit et exposé plus d’une fois que ce système n’est certes pas notre favori, il reste que la donation est cet acte volontaire par excellence, et en toute liberté, – et de quelque somme qu’il s’agisse. Pour cette raison, celui qui pose cet acte a droit à notre considération ; qu’il sache qu’il s’agit pour nous, outre l’aspect comptable et bien au-delà, d’un précieux réconfort, d’une force nouvelle ajoutée à notre psychologie combattante.