dedefensa.org salue la solidarité de ses lecteurs

dedefensa.org salue la solidarité de ses lecteurs

Il y a eu beaucoup de réactions de lecteurs, il y a eu un effort remarquable de soutien financier à dedefensa.org, à la suite des textes publiés hier sur “notre situation” (dans la rubrique Notre situation, les deux textes du 19 septembre 2011, et du même 19 septembre 2011). Cela honore nos lecteurs et, pour toutes ces raisons et pour tout cela, pour ces marques d’attention et ces actes de soutien, nos remerciements et notre reconnaissance doivent être exprimés ici avec la plus grande force.

A côté de cela, je veux exprimer également, en mon nom propre, des réalités dont je suis assuré moi-même, dont je suis le garant, dont dedefensa.org témoigne chaque jour. Il y avait dans mes propos d’hier, dans les divers textes publiés, un souci de loyauté et de franchise, et nulle intention cachée qui annoncerait des jours encore plus difficiles. Il m’a semblé, à lire l’un ou l’autre message, qu’il y avait des craintes à ce propos. Pour ce que je peux maîtriser et pour ce que je sais, ces craintes n’ont pas de raison d’être, qui soit précise et identifiée.

Dans tous mes propos mesurés, j’ai pris soin de balancer ceux qui pouvaient avoir une résonnance pessimiste par d’autres, qui reflétaient l’inverse. Ce n’est pas une précaution de langage ou un souci d’atténuation du propos ; c’est l’exacte vérité, et rien d’autre. Il est vrai, d’une part, qu’ «[e]n toute franchise, je n’ose plus rien en dire de précis. Dans les conditions actuelles, je ne sais plus où nous allons, et, surtout, jusqu’où nous pouvons aller, ici à dedefensa.org…» Il est également vrai, d’autre part, qu’« il y a ma résolution, qui est de poursuivre, certes, – et […] il s’agit d’un facteur d’une telle force (c’est mon privilège ambigu de le mesurer) que je croirais souvent qu’il suffit à balayer le pessimisme éprouvé précédemment, irrésistiblement…»

En un sens, cette situation a toujours existé, d’une façon ou d’une autre, parce que je n’ai jamais disposé d’une organisation, ou d’une situation, dont on a coutume de penser que l’une ou l’autre assure la sécurité. Je ne suis pas “too big to fail” ou “too big to fall”, n’est-ce pas, et quand je vois le sort réservé aux choses qui ont cette caractéristique qui semblait les garantir pour mille ans, je ne sais pas si je dois le regretter, – il me semble entendre le Diable qui en rit déjà, à leurs dépens... Ce que j’ai voulu rappeler aux lecteurs du site, c’est une fragilité qui n’est pas nouvelle, pour susciter chez eux, dans la mesure impérative de leurs moyens, l’éventuel acte de solidarité. Le “ainsi soit-il” n’était pas nécessairement lugubre, mais bien plutôt comme l’affirmation du constat d’une situation, – “ainsi en est-il”, et il faudra bien que nous fassions avec.

Pour le reste, et pour ce qui concerne notre sort commun, à dedefensa.org et à moi, croyez bien que ma volonté, mon ardeur, mon esprit, ma raison d’être, qui se trouvent dans les diverses publications, représentent la seule garantie possible, – et cela fut toujours le cas, et cela ne doit rien à l’économie du monde, – surtout ce monde-là et l’économie qui va avec. Ce que je veux exprimer ici, c’est la chose fondamentale, la résolution de poursuivre, laquelle s’exprime évidemment dans l’exposé de l’évolution de nos conceptions, qui imprimeront l’orientation à venir du site, qu’on peut lire dans le texte principal, et qui est bien l’“esprit de la chose”. Cela ne garantit rien des difficultés, des obstacles, voire de choses plus graves encore ; mais, pour l’instant qui nous occupe, pour le temps historique qui tient notre destin, c’est la garantie la plus haute que je puisse offrir et dont dedefensa.org puisse profiter.

En un mot, je veux dire simplement : aidez-nous comme vous le pouvez mais ne doutez pas de nous, – nous ne sommes pas puissants mais notre résolution est sans faille.

Philippe Grasset