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3222• Les minutieux gens de ‘WSWSW.org’ se sont attachés à décortiquer le budget annuel de l’administration Biden. • L’argent accordé à l’armement ne peut avoir qu’une seule signification : la “guerre mondiale”.
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On lira ce texte de ‘WSWS.org’ du 27 mars 2024 selon nos vieilles habitudes : écarter le saupoudrage inévitable du catéchisme trotskiste et lire le texte comme un document sérieux, avec d’autant plus d’intérêt qu’il dissèque l’actuel financement de la machine de guerre américaniste (budget pour l’année fiscale 2025). Le CMI est autant notre adversaire qu’il est celui des trotskistes, nous nous servons donc du sérieux et du zèle bien-connus, des militants de cette tendance, ainsi que de leur minutie et de leur honnêteté comptables.
Le résultat ainsi détaillé est absolument impressionnant. Simplement,– mais ce n’est pas rien, – ils omettent de mettre en évidence les aspects de faiblesse abyssale de cette puissance colossale :
1). Le fait que ce budget “de guerre mondiale” a été précédé l’abonnée d’avant d’un précédent “budget de guerre mondiale”, et aussi l’année d’avant, et ainsi de suite. En fait, on peut dire que, depuis 2001, à partir d’une base déjà impressionnante, ce fut chaque année un “budget de guerre mondiale” avec des budgets adaptés à l’évolution/augmentation exponentielle des coûts...
2). Résultat : un recul constant dans toutes les entreprises militaires, un retard extraordinaire dans le domaine suprême du stratégique nucléaire infligé par un pays qui dépense 125 fois moins que les USA pour l’armement, des systèmes formidablement puissants et formidablement inadaptés (dites-nous ce qu’on fera dans les années qui viennent des 9-10 porte-avions de 90 000-100 tonnes face aux clins d’yeux hypersoniques ?).
3). L’inadaptation complète de certains matériels courants aux terrains de guerre, notamment tout le parc des engins blindés (des ‘Bradley’ aux ‘Abrams’), auxquels les Ukrainiens préfèrent souvent des vieux blindés de l’ère soviétique, y compris des T-62 retapés (une douzaine coûte le prix d’un ‘Abrams’), pour leur meilleure adaptation, leur solidité de fonctionnement, etc.
3) L’absence de prise en compte de l’affaiblissement vertigineux des équilibres des hiérarchie et des spécialisations, la compétence mesurée à la couleur de la peau et à la variabilité du sexe du fait de l’introduction massive du wokenisme dans les armées et des contre-mesures que préparent les républicains. La catastrophe est largement détaillée dans ‘Foreign Affairs’ du 20 mars 2024.
5). Le refus de considérer des changements de politique, des affrontements entre agences et services, bref une sorte de “guerre civile interne” du CMI si, en cas d’élection de Trump, la nouvelle administration veut effectuer une réforme de fond.
Etc., etc.
Veuillez considérer cette situation stupéfiante : sur le point de lancer une “Guerre Mondiale”, et le plus vite possible, s’il vous plaît :
« Du point de vue de Wall Street et Washington, ils doivent provoquer la confrontation avec la Chine dès que possible, car les tendances fondamentales sont contre eux. Ils n’ont pas de temps à perdre. »
... les USA se trouvent avec un budget d’une année qui à lui tout seul commence à dépasser le budget (en dollars constants) des quatre années de guerre de 1941-1945, alors que les effectifs de soldats combattants sont inférieurs à ceux de 1941 et que toutes les autres forces, même la marine vis-à-vis de celle du Japon, étaient en 1941 inférieures en quantité à celles de leurs adversaires. Quant à la base industrielle, ou la capacité de produire à partir du moment où l’ordre de produire est donné, si vous voulez une comparaison prenez des différences de l’ordre de 95%-97% en faveur de 1941.
La situation est remarquablement décrite, donc, mais son aspect radicalement perverti et inverti est totalement passé sous silence. Ayez tout cela à l’esprit en lisant cet intéressant document : il n’est nullement assuré qu’il ne s’agisse pas d’un “budget de Guerre Mondiale”, mais d’une “Guerre Mondiale” US suffisante à elle seule pour faire s’autodétruire l’Amérique avant d’inquiéter vraiment l’adversaire.
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Le budget signé samedi par le président Joe Biden prévoit le montant le plus élevé de l’histoire pour les dépenses militaires américaines. Sur les 1.200 milliards de dollars alloués à six ministères fédéraux, le Pentagone en réclame plus des deux tiers, soit environ 825 milliards de dollars. Le budget distinct signé par Joe Biden le 8 mars pour les six autres ministères fédéraux comprend 23,8 milliards de dollars pour les programmes d’armement nucléaire américains gérés par le ministère de l’Énergie.
Au total, si l’on additionne toutes les autres sommes affectées aux opérations de renseignement militaire par d’autres départements et agents, le total cumulé devrait dépasser mille milliards de dollars, bien que le chiffre réel reste secret, car une grande partie des dépenses militaires liées à la surveillance, aux lancements de satellites militaires et à d’autres opérations sont classées secrètes.
Le total des dépenses militaires américaines, même sur la base des chiffres publiquement disponibles, éclipse celui de n’importe quelle combinaison possible de pays. Les États-Unis représentent à eux seuls 39 pour cent du total des dépenses militaires mondiales, soit l’équivalent de celles des 11 pays suivants réunis. Par rapport au total américain de 877 milliards de dollars pour 2022, dernière année pour laquelle des chiffres globaux sont disponibles, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm a estimé que la Chine avait dépensé 292 milliards de dollars et la Russie, 86,4 milliards de dollars.
Les dépenses militaires russes ne représentent qu’une fraction des dépenses combinées des alliés américains de l’OTAN, soit plus de 300 milliards de dollars, des alliés asiatiques des États-Unis dans ce que l’on appelle la quadrilatérale (Inde, Japon et Australie, 160 milliards de dollars combinés), et des États clients des États-Unis au Moyen-Orient (Arabie saoudite, Israël, Qatar et Émirats arabes unis, 130 milliards de dollars combinés). Les dépenses militaires combinées des États-Unis et de leurs principaux alliés s’élèvent à plus de 1.500 milliards de dollars, soit les deux tiers du total mondial et quatre fois celles de la Russie et de la Chine.
Au vu de ces chiffres, il est impossible d’évaluer la posture militaire américaine autrement que comme un programme de guerre mondiale.
L’impérialisme américain a subi un déclin historique prolongé de sa position économique. De près de 50 pour cent du PIB mondial à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la part des États-Unis est tombée à 40 pour cent en 1960 et à 27 pour cent en 1971, lorsque le président Richard Nixon a mis fin à la convertibilité du dollar en or en raison de l’augmentation du déficit de la balance des paiements. La part des États-Unis est tombée à 15 pour cent à peine du PIB mondial l’année dernière, et l’on s’attend à ce qu’elle diminue encore dans les années à venir.
Mais dans la production de matériel de guerre, d’armes qui peuvent détruire par millions des vies humaines avec une grande précision, les États-Unis n’ont pas d’égal.
Cette contradiction, entre le déclin de la base économique et le développement massif de l’armée, explique la férocité de la politique étrangère américaine. Elle s’exprime dans l’unanimité des deux principaux partis capitalistes, démocrates et républicains, sur la nécessité d’écraser la menace croissante de la Chine – dont l’économie est en passe de dépasser celle des États-Unis – et de soumettre les alliés potentiels de la Chine que sont la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Du point de vue de Wall Street et Washington, ils doivent provoquer la confrontation avec la Chine dès que possible, car les tendances fondamentales sont contre eux. Ils n’ont pas de temps à perdre.
Les affirmations incessantes du gouvernement Biden et de ses apologistes dans les grands médias selon lesquelles le gouvernement américain est opposé à l’utilisation de la force militaire, ou cherche à empêcher l’expansion du conflit en Ukraine ou à limiter le génocide israélien à Gaza, ne résistent pas à l’examen le plus approximatif.
La véritable sauvagerie de l’impérialisme américain est démontrée dans une disposition clé du budget du Pentagone qui vient d'être adopté. Les démocrates et les républicains du Congrès se sont mis d’accord pour interdire l’octroi d’un seul centime d’aide américaine à l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA), qui nourrit quotidiennement des millions de réfugiés palestiniens, dont la majeure partie des 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza. Quelles que soient les querelles électorales entre Joe Biden et Donald Trump, les démocrates et les républicains sont unis dans leur soutien à la famine de masse en tant qu’arme de guerre.
Le candidat à la présidence du Parti de l'égalité socialiste, Joseph Kishore, a déclaré lundi sur Twitter/X : «Le vote du Congrès montre la réalité : le génocide à Gaza est conçu à Washington. Il est armé et financé par les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN. Il est soutenu à la fois par les démocrates et les républicains. L'administration Biden et le Parti démocrate ne pourront jamais laver le sang de leurs mains ni dissimuler leur culpabilité dans ce massacre.»
Kishore a conclu : «La lutte contre le génocide doit être menée comme une lutte contre les partis démocrate et républicain, comme une lutte contre l'expansion de la guerre impérialiste, y compris la guerre des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie, et comme une lutte contre la classe dirigeante et le système capitaliste.»
Comme le rapportait lundi le WSWS, le budget prévoit des dizaines de milliards pour les géants de l'armement, notamment Lockheed Martin, General Dynamics, Boeing, Raytheon et d'autres profiteurs de guerre, qui fabriquent des avions de guerre, des sous-marins nucléaires et des missiles de toutes sortes.
Le projet de loi comprend également 300 millions de dollars pour l'Initiative d'assistance à la sécurité de l'Ukraine, qui maintient le flux des contrats du Pentagone pour les livraisons d'armes à Kiev, en attendant l'adoption attendue d'un crédit supplémentaire qui ajouterait 60 milliards de dollars en soutien militaire et financier à l'Ukraine, et 14 milliards de dollars de plus pour Israël. Le projet de loi a été bloqué par les républicains du Congrès à la demande de Trump, mais le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a promis de soumettre le projet de loi à un vote après Pâques, dans l'espoir d'une approbation bipartisane rapide.
L'adoption bipartisane du budget militaire record est une réponse incontestable à tous ceux qui prétendent qu'il est possible d'empêcher la troisième guerre mondiale en faisant pression sur le Parti démocrate ou en faisant appel à des agences internationales de l'impérialisme telles que les Nations unies. La seule force sociale qui a à la fois la force et l'impératif social de s'opposer à la guerre impérialiste est la classe ouvrière mondiale.
Le WSWS et les partis de l'égalité socialiste, les sections du Comité international de la Quatrième Internationale, luttent pour le développement d'un mouvement de masse mondial de la classe ouvrière contre la guerre impérialiste et contre le système capitaliste qui en est la cause, sur la base d'un programme socialiste international.
(Article paru en anglais le 25 mars 2024)