Des bras ouverts au bras d'honneur

Le 29 décembre 2002 —

Les Polonais anticommunistes nous ont donné Jean-Paul II pour qu'il ait la peau de l'URSS, ce qu'il fit. Quelques-uns d'entre nous croient que c'est ce que la Pologne millénaire a de meilleur. Un signe à cet égard, c'est la rage mise par tant et tant parmi les intellos humanistes et laïcs parisiens à conchier et à compisser le pape. Ce vieillard occidental et catholique perclus par les ans peut faire ce que nos politiciens démocrates et populaires ne font pas, — rassembler un à 2 millions de “jeunes” ardents et enthousiastes dans une époque où l'on confond ardeur avec obsession et enthousiasme avec hystérie. Pour la gloire de la Pologne, JPII tiendra jusqu'au bout.

Cette Pologne n'est pas celle de l'Europe officielle, celle dont on attend qu'elle suscite l'ardeur et l'enthousiasme dans les populations.

Il y a peu, l'Europe des 15, réunie à Copenhague, a ouvert les bras aux 10 nouveaux d'Europe de l'Est. En supplément, elle a donné une pincée de centaines de millions d'euros en plus à la Pologne. Les 10 nous avaient signifié, peu auparavant, ce que serait leur loyauté.

Le 27 décembre 2002, les Polonais nous ont montré, à nous Européens, que cette loyauté n'a aucun rapport avec la parole donnée et signée. Ils nous ont montré ce que leurs dirigeants gardaient de fondamentalement communiste, — on veut dire : de fondamentalement bureaucratique, corrompu, attaché à la flatterie de la force au détriment du reste. Pas de surprise, leur bureaucratie est faite de l'état d'esprit de la bureaucratie communiste recyclée. La commande de 48 avions de combat américains F-16 par la Pologne, ce 27 décembre, c'est un clin d'oeil de la Pologne du temps de Brejnev à la Pologne du temps de GW.

Les Européens ont regardé cela, l'oeil impavide. Peut-être ne sont-ils pas au courant. On leur suggère ceci, pour comprendre : d'un côté les bras ouverts, de l'autre un bras d'honneur.