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675Finalement, les critiques de l’efficacité des armées américanistes en Irak pourraient se trouver sèchement remballés. Les dernières estimations calculées des pertes en Irak, depuis mars 2003 et le conflit déclenché par ces mêmes forces, — ce qui implique directement ou indirectement leur responsabilité dans ces pertes, — sont impressionnantes. Elles font de l’Irak un conflit meurtrier, une “vraie guerre” si l’on veut. Diantre : 655.000 morts depuis mars 2003… (Selon les calculs : 601.000 morts directement dues aux violences, le reste dû à des maladies et causes diverses connectées à la guerre.)
L’étude devrait normalement faire du bruit. Elle est le fait d’une équipe déjà connue, qui présente des garanties de sérieux indiscutables, en plus nimbée de toutes les vertus du sérieux anglo-saxon.
Selon le Washington Post, aujourd’hui :
«The survey was done by Iraqi physicians and overseen by epidemiologists at Johns Hopkins University's Bloomberg School of Public Health. The findings are being published online today by the British medical journal the Lancet.
»The same group in 2004 published an estimate of roughly 100,000 deaths in the first 18 months after the invasion. That figure was much higher than expected, and was controversial. The new study estimates that about 500,000 more Iraqis, both civilian and military, have died since then — a finding likely to be equally controversial.
(…)
»Ronald Waldman, an epidemiologist at Columbia University who worked at the Centers for Disease Control and Prevention for many years, called the survey method “tried and true,” and added that “this is the best estimate of mortality we have.”
»This viewed was echoed by Sarah Leah Whitson, an official of Human Rights Watch in New York, who said, “We have no reason to question the findings or the accuracy” of the survey.
»“I expect that people will be surprised by these figures,” she said. “I think it is very important that, rather than questioning them, people realize there is very, very little reliable data coming out of Iraq.”»
L’étude a le mérite, pour ceux qui voudront bien s’y attarder, de nous projeter un instant dans la réalité sanglante terrifiante de l’Irak. A cette lumière, l’extraordinaire absurdité de ce conflit, dès son origine et sa conception par des psychologies malades, acquiert des dimensions bouleversantes. De telles estimations qui prennent l’allure d’une révélation sur la réalité du monde que nous fabriquons, dont nous sommes à la fois les concepteurs et les responsables, doivent normalement contribuer d’une façon intéressante à la déstabilisation de nos propres certitudes occidentales. Face à cette masse de souffrances et de morts, nos mythes rassurants et assurés sur les vertus du progrès et de la démocratie occidentale, et notre trouille courante et justificatrice des pires comportements du “conflit des civilisations”, devraient normalement être soumis à une interrogation troublée. Dans tous les cas, cela pourrait arriver…
Mis en ligne le 11 octobre 2006 à 14H03
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