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532913 août 2019 – Nous partons d’un cas singulier dont nous parlons et que nous citons assez régulièrement, donc avec une certaine connaissance de lui. Il nous servira aussi bien d’informateur que de symbole à cause de sa personnalité telle qu’elle apparaît au travers de ses écrits.
Le colonel Pat Lang, qui a fait sa carrière dans le renseignement militaire US (DIA, ou Defense Intelligence Agency) est certainement un conservateur de la vieille école, proche des paléoconservateurs en ce sens qu’il est bien entendu opposé à toutes les folles aventures extérieures, mais sans doute pas un conservateur-libertarien idéologiquement marqué, ou un populiste avec un certain emportement qui va avec. C’est un militaire, un soldat, et dans une branche très spécifique (le renseignement militaire), d’un esprit indépendant mais avec un sens de la hiérarchie et un respect strict des normes constitutionnelles. Il nous dit régulièrement que Trump est un idiot complet, sans expérience de dirigeant politique, et un homme sans scrupules avec des mœurs d’affairiste douteux, mais il nous dit également qu’il est le président et qu’il ne doit faire aucun doute qu’il est nécessaire de le traiter comme tel, avec le respect du à cette fonction.
Sa dernière intervention, que nous reproduisons ci-dessous, représente donc un acte d’un citoyen très inquiet sinon avec un jugement catastrophique de l’état de la situation, mais nullement d’un état d’esprit factieux ou insurrectionnel comme on le trouve chez certains commentateurs de son bord. Avec tous ces aspects détaillés, on peut dire qu’on se trouve devant un cas qui peut susciter une réflexion générale à la lumière des événements que nous suivons, et un cas dépassant, – et c’est cela qui est intéressant, – le seul domaine américain et américaniste dont on aurait pu croire qu’il est le seul à vraiment intéresser un “conservateur légaliste” de sa trempe.
Cela considéré comme une introduction et un avertissement sur l’orientation de notre commentaire, nous passons au texte du colonel Lang du 12 août sur son site Sic Semper Tyrannis, dont le titre « The party of JFK and RFK is dead. The leading present Democrats do not believe in “countries.” » pourrait se traduire approximativement par “Le parti de JFK et RFK est mort. Les démocrates qui comptent aujourd’hui ne croient plus au concept de ‘nation’”. On voit bien que le champ du sujet, qui implique les conceptions globalistes contre les conceptions souverainistes, dépasse le seul cadre des USA et concerne au moins quasiment tous les pays de ce que nous avons coutume de désigner comme le bloc-BAO.
« Tulsi Gabbard est une exception par rapport au sujet exposé dans mon titre, mais elle ne sera pas désignée candidate du parti démocrate. Je contribue actuellement à sa campagne en hommage à l’héroïsme de cette jeune femme.
» Joe Biden est à la fois tristement dément et profondément compromis envers le Parti communiste chinois après avoir utilisé sa fonction de vice-président pour obtenir le financement de fonds d'investissement de son fils avec l'argent de la banque centrale détenue et dirigée par le gouvernement chinois. Sa santé mentale et son état de corruption l’empêcheront d'atteindre la Maison-Blanche.
» Ils seront tous les deux [Gabbard et Biden] hors-course lors des élections de 2020, tout comme les candidats-zombies comme Bullock, Delaney, etc. c'est-à-dire les “modérés”.
» Le reste du patchwork des candidats “démocrates” de 2020 est constitué de globalistes favorables à la réduction de la souveraineté américaine comme un pas vers leur “idéal” d'un État socialiste mondial dans la nouvelle Nomenklatura duquel ils trouveront une place de choix et bénéficieront d'exemptions des inévitables pénuries de toutes sortes résultant du “partage” universel avec les infortunées masses de prolétaires migrants engagées dans un travail forcé d’esclave ou l’entretien des datchas de personnes telles que Kamala Harris, Elizabeth Warren, Beto O'Roarke, etc.
» L'opposition à peine cachée des démocrates de gauche au contrôle des frontières est révélatrice. Les démocrates de gauche veulent réduire la frontière sud-ouest des États-Unis jusqu'à ce que ce ne soit plus qu'une ligne sur la carte. Ils veulent le faire pour inonder le pays d'illégaux assurant une solide majorité démocrate dans les États où le parti démocrate contrôle le gouvernements de l’État. Rappelez-vous, les États organisent eux-mêmes les élections fédérales.
» La Californie est un exemple de cette sale entourloupette visant à truquer davantage les résultats des élections. Gavin Newsom, le chef actuel de la cabale gauchiste de Sacramento, a signé une loi visant à exclure Trump du vote des présidentielles si le président persiste à refuser de faire connaître publiquement ses déclarations de revenus. La possibilité de faire voter illégalement des millions de non-ressortissants par le biais du seul permis de conduire dont disposeraient les clandestins et de leur inscription simultanée sur les listes électorales n’était-elle donc pas suffisante pour assurer la victoire ? Dieu merci, un changement dans le nombre de Grands Électeurs attribués à la Californie n'est pas dans les capacités de la cabale de Sacramento.
» Les Américains et les autres personnes qui voteront en 2020 auront un choix difficile à faire. Souhaitez-vous rester dans un État souverain ou devenir un simple élément dans la construction d’un empire socialiste mondial ?
» Malheureusement, la seule “alternative” qui s’offre à la partie souverainiste américaine sera Donald Trump, l’arnaqueur immobilier de la ville de New York... »
Il est remarquable de voir combien les conceptions sur l’avenir politique (des USA) du colonel Lang, qui considère comme irrésistible la montée de la tendance qu’il désigne comme “globaliste”, – que nous désignerions quant à nous plutôt comme “progressiste-sociétale”, – se rapprochent, pour ce qui concerne la France, de celles des sociologues, politologues et philosophes français en général hors des normes-PC (Politiquement-Correct), notamment à l’occasion de la crise des Gilets-Jaunes. Il y a très précisément cette façon de désigner deux blocs dans le système dominateur futur : celui des élites-globalistes (pour nous, disons les élitesSystème, ou bien si l’on veut élites-zombies/zombiesSystème) de chaque “nation”, si le mot est encore acceptable et autorisé, occupant les positions de direction et surtout d’influence avec les privilèges qui vont avec (comme du temps de la nomenklatura soviétique) ; et d’autre part celui des flots de migrants et autres travailleurs-esclaves, qui se chargeront d’entretenir et de renforcer l’influence et les privilèges de leurs maîtres et tuteurs en les servant à des coûts remarquablement bas, mais entretenus dans leur statut d’apparence par une démagogie absolument exponentielle sur les thèmes-PC des progressistes-sociétaux.
C’est un schéma sociologique qui est présenté aujourd’hui pour les grands centres urbains français, en complète rupture avec une France séparée, mise à part du courant général, France périphérique et de la campagne ou des petites villes hors des grands flux, des laissée-pour-compte, etc., cette “France séparée” (certains diraient “profonde”) qui s’est révélée avec le mouvement des Gilets-Jaunes. L’exemple parisien a souvent été évoqué durant cette crise : le constat que le centre-ville n’est/ne sera plus occupé que par les super-riches et leurs satellites de la pseudo-“globalisation heureuse” (la Nomenklatura selon Lang), tout cela servi par des migrants-esclaves à très bas prix et constamment célébrés comme une sorte de représentation de la vertu post-prolétarienne et diversifiée.
C’est bien entendu cette correspondance qui nous intéresse, en plus de ce que Lang nous dit de la situation US générale, selon un jugement qui n’est pas exceptionnel, puisque retrouvé chez nombre d’analystes souvent cités sur ce site . Ce qui nous importe c’est la convergence des situations selon le “modèle” mis en avant ici et là, notamment et bien sûr en France par Christophe Guilluy (La France périphérique), et que Lang retrouve pour les USA comme naturellement (nous faisons l’hypothèse confortable parce qu'assez peu risquée qu’il n’a pas lu Guilluy) ; c’est aussi l’extraordinaire rapidité de la constitution de ce modèle selon les caractères spécifiques propres aux pays et nations ; c’est enfin la démonstration que le grand débat français (la France “pas-assez-globalisée”) lors de la crise des Gilets-Jaunes comme si une nouvelle “exception française” se découvrait pour la nième fois n’a pas de fondement parce que la France ne fait dans ce cas de la crise des GJ, même si en avance et d’une façon exemplaire, que suivre ou imposer c’est selon un “modèle” en train de devenir universel.
(Le décalage est souvent extraordinaire depuis l’arrivée de Macron et de tout son tra-la-la, puis la crise des GJ, avec cette insistance générale des “experts” pour que la France entre enfin de plain-pied dans la globalisation économique, bref se modernise, se mette à niveau, ouvre ses frontières, etc., – alors que partout la globalisation est en recul avec un regain des protectionnismes, un reflux général des dogmes néo-libéraux, etc.)
Le paradoxe de ce constat général, de ce constat “global” fait d’une façon si précise, c’est bien que si l’on semble théoriquement s’orienter extrêmement rapidement vers un “modèle” par ailleurs décrit en détails et dénoncé ouvertement depuis au moins 2015 (première vague de migrants en Europe), c’est l’amoncellement d’extraordinaires contradictions au sein des “élites-globalistes” qui sont ainsi mises à jour. Ces contradictions ne cessent de se développer, de s'exprimer sans la moindre retenue, à toutes les occasions, et concernent des orientations qui sont très loin d’être négligeables.
Pour donner un exemple qui nous sollicite évidemment par son actualité et son effet très spectaculaire, on observera que la mort de Jeffrey Epstein, victime d’un “suicide apparent” ou d’une “liquidation perceptible”, crée un véritable chaos dans la communication lorsqu’il s’agit de déterminer la (les) position(s) des élites dirigeantes vis-à-vis de l’événement, avec les responsabilités qui vont avec ; lorsqu’il s’agit de savoir 1) ce qui s’est passé, 2) qui a fait que ce qui s’est passé s’est effectivement passé, 3) qui profite de la chose et qui n’en profite pas, etc., – un peu selon la fameuse théorie du philosophe-Rumsfeld sur les “knowns-unknowns”... L’un des textes les plus révélateurs à cet égard, dans le sens de la complication, est celui de Charles Hugh Smith, sous le titre « Epstein est la première victime de grand standing de la guerre civile qui déchire l’État Profond » où l’on trouve les neocon-globalistes, les neocon-traditionnalistes, les neocon-dégénérés devenus rogue-réalistes, les nationalistes anti-neocon rejoints par les neocon-traditionnalistes, et ainsi de suite : ainsi doit-on retenir de cette thèse qu’il y a effectivement une “guerre civile” au sein du DeepState, qui rend compte du chaos où se trouvent plongées les élites-Système dont on observe par ailleurs la façon dont elles ne cessent d’affirmer et de s’affirmer théoriquement comme dirigeantes et inspiratrices décisives du nouveau monde globalisé hors de tout contrôle et de toute contrainte, démocratique, populaire ou autre.
Le problème supplémentaire et d’une extrême importance pour donner toute sa force à ce chaos que met involontairement en lumière le texte de Lang est bien que ce texte développe le modèle dont nous parlons (disons “le modèle Guilluy”), mais en introduisant dans le chef des élites-Système une dimension considérablement affirmée de “socialisme”, et même de marxisme affirmé. Il ne s’agit pas d’un simple artifice rhétorique, d’un faux-masque, etc. : des personnages politiques de grand poids comme Elizabeth Warren ou Alexandria Ocasio-Cortez s’affichent comme “socialisantes” ou culturellement “marxisantes” et (surtout dans le cas de Warren) s’opposent frontalement à Wall Street. Dans le Corporate Power US d’une si grande puissance, on trouve des oppositions idéologiques potentielles d’une réelle importance, par exemple entre le progressisme-sociétal de gauche des GAFA ou de Hollywood, et les engagements des grands groupes pétroliers, voire du complexe militaro-industriel qui privilégient largement les options néolibérales-conservatrices. Ces oppositions, mises de côté lors de la phase de la prise de pouvoir qui est quasiment accompli ou sur le point de l’être, vont apparaître ou réapparaître lorsqu’il s’agira d’exercer et d’orienter le pouvoir. C’est-à-dire que la marche théorique vers le pouvoir de l’élite-globalisée n’est absolument pas la “promesse” d’un ordre totalitaire d’une puissance et d’une discipline sans précédent, mais, dans la possible pratique opérationnelle, l’accident catastrophique de l’explosion du chaos dans toutes les structures de direction du Système.
Par ailleurs, cette marche vers le pouvoir telle qu’elle est théorisée, avec probabilité de chaos à l’arrivée, ne prend pas en compte les réactions de résistance, de type populiste ou autres. (Nous laissons également de côté ce facteur pour la clarté du raisonnement, mais bien sûr il existe et recèle potentiellement une force considérable de renforcement du chaos.) Lang enferme l’avenir des USA réduite à la campagne USA-2020 à une alternative impossible entre les socialo-globalistes et le faux-souverainiste Trump. Il évoque pourtant des situations qui pourraient susciter des prolongements extraordinaires, par exemple lorsqu’il cite le cas de Sacramento, en Californie (État ultra-démocrate), où a été signée une loi « visant à exclure Trump du vote s'il ne veut pas faire connaître publiquement ses déclarations de revenus », ou lorsqu’il décrit la tactique des démocrates pour assurer « une solide majorité démocrate dans les États où le parti démocrate contrôle le gouvernements de l’État ».
Ces diverses initiatives constituent des incitations extrêmement pressantes à instaurer des logiques de séparatisme et de sécessionnismes avec les processus électoraux normaux, de la part des États à majorité républicaine, de la même façon que ceux qui sont à majorité démocrate. C’est une logique de “guerre civile” comme on en a déjà vu bien des évocations et qu’un légaliste comme Lang ne se résout pas à évoquer ; mais une logique de “guerre civile” dont la pression irrésistible pourrait se manifester dès ces élections USA-2020, c’est-à-dire bien plus rapidement que la marche logique des événements à partir de la rupture de 2016 (élection de Trump) avait d’abord pu laisser penser.
Cette logique de “guerre civile” est très fortement favorisée par la fragilité des structures fédérales aux USA, par la disparité considérable existant entre les États et groupe d’États de l’Union, par les fortes affirmations identitaires existant dans ces différents composants des USA. Ces faiblesses n’ont jamais été vraiment réduites et les composants des USA n’ont jamais été vraiment agglomérés entre eux, – et cela, pourtant, dans des circonstances passées où ils présentaient une plus grande cohésion ethnique. Au contraire, aujourd’hui cette pseudo-cohésion forcée est soumise à des tensions d’une puissance inouïe, non seulement pour des raisons démographiques mais surtout à cause des pressions d’un système de la communication qui ne cesse de relayer des ferments de division.
Il ne fait alors guère de doute, selon notre appréciation, qu’un événement de cette sorte, un événement de cette ampleur, qui plus est correspondant à un “modèle” d’évolution globaliste dont nombre d’autres pays (dont la France) sentent le poids et le potentiel totalitaires nécessitant des réactions radicales et révolutionnaires, constituerait une incitation très importante pour des troubles de la même sorte dans un certain nombre de ces autres pays. Nous voulons dire par là que la situation des USA vers le paroxysme de USA-2020 telle que la décrit un homme au jugement pourtant rationnel et maîtrisé comme le colonel Lang, pourrait et même devrait servir de gigantesque “départ de feu” pour une décomposition accélérée, brutale et dans certains cas révolutionnaire, des dernières structures d’un pouvoir politique complètement à la dérive dans les pays du bloc-BAO (la France en tête, sans nul doute, pionnière à cet égard pour les signaux d’alarme avec la campagne des Gilets-Jaunes).
Au-delà des idéologies, – mais les idéologies servant heureusement, il faut s’en féliciter bruyamment, à porter le chaos dans les arcanes des puissances d’argent et du Corporate Power, – on se trouverait dans une circonstance du type du symbolisme auquel nous sommes si attentifs, où les Deplorables des élections USA-2016 et selon Hillary Clinton, auraient ouvert la voie aux Gilets-Jaunes français dans l’esprit de la chose, chacun apportant sa contribution à la fructification d’une situation d’affrontement dans son cadre propre mais avec la réverbération de la communication, pour aller vers l’étape suivante des élections USA-2020. A leur tour, ces élections serviraient de détonateur pour un énorme bouleversement intérieur US et une nécessaire extension de ce bouleversement d’abord vers les pays du bloc-BAO qui suivent les USA comme des satellites ; l’ensemble serait conduit à porter un coup terrible à l’équilibre du Système, ainsi exposé au contrecoup fatal de sa mainmise sur le pouvoir total, basculement totalement et définitivement de sa phase de surpuissance (prise totale du pouvoir) à sa phase d’autodestruction (destruction de ce pouvoir ainsi investi).