Deux pals “comme larrons en foire”

Le déjeuner GW-Barroso du 18 octobre était décrit par avance comme une réussite sans précédent. L’excessivement compétente porte-parole de Barroso, Françoise Le Bail, décrivait la rencontre comme « a lunch between pals ». La dépêche UPI du 17 octobre qui rapportait la chose ajoutait audacieusement :

« It is not just touchy-feely rhetoric. Since Bush's re-election in November, relations between the two world powers have warmed significantly — largely at the U.S. president's behest. “We are making progress,” Deputy Assistant Secretary of State Kurt Volker told a small group of journalists in Brussels Friday [14 October]. “his administration made a commitment to put trans-Atlantic relations at the center of its policy agenda and our EU counterparts are ready to talk. When you go through things issue by issue there's a great deal we are able to do together.” »

Résultat: effectivement, Le Bail n’avait pas tort dans ses commentaires people. Les « pals » s’entendirent, selon un témoin, « comme larrons en foire ». Et sur les sujets en cours? Malgré la description flatteuse de l’entente idéologique entre les deux hommes, malgré l’optimisme de Kurt Volker, le résultat est 3 à 0, pour l’un comme pour l’autre et selon le point de vue d’où l’on se place.

Trois sujets étaient à l’ordre du jour:

• Les négociations de Doha. Constat d’un désaccord complet. « On est pessimiste, dit notre source. On pourrait aller jusqu’à la rupture. »

• Sur le sujet de l’“Internet governance” (contrôle d’Internet) : constat aimable d’un désaccord également bien affirmé.

• Sur le Moyen-Orient : toujours les mêmes différences d’approche (USA pro-Israël, l’UE attentive aux Palestiniens). Aucun progrès.

Qu’importe. Les deux larrons se sont quittés plus pals que jamais.

Mis en ligne le 25 octobre 2005 à 12H17