Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
1570La lecture de la proposition de réflexion commune de JP Baquiast sur les systèmes m’a inspiré ceci comme première approche du sujet:
Je proposerais comme première définition d’un système social : “ensemble des règles, conscientes et inconscientes, qui régissent les individus d’un groupe donné, de façon à ce que ce groupe devienne une entité à part entière et perpétue ces règles qui en sont les fondations”. Je m’explique:
1. Un système est plus que la somme de ses composants. Exemple : Un corps vivant est plus que la somme de ses organes, il devient une entité à part entière, c’est un système biologique. Une molécule est plus que la somme de ses atomes, c’est une entité à part entière, un système chimique. Notre cerveau est un système de neurones, un organe est un système de cellules…. Par opposition un tas de cailloux ne devient jamais plus que la somme de ces cailloux, ce n’est pas un système.
De même un groupe de gens réunis de manière informelle ne constitue pas un système. Un groupe de gens ne devient un système que lorsqu’ils sont prêt à oublier leur individualité, intégrer profondément les règles du groupe jusqu’ à s’y identifier, de façon à ce que ce groupe devienne une entité à part entière, ce que j’appelle une conscience collective (que je devrais plutôt nommer une inconscience collective).
2. Un système social, comme un système chimique ou biologique, est un système qui acquiert donc les caractéristiques d’une entité vivante. C’est même à ce moment là que l’on peut le qualifier de système. Il se forme, se développe, cherche à se perpétuer et finit par mourir/se transformer. Il est soumis aux cycles de la vie comme l’est toute entité vivante. Un système social étant une entité psychique on peut y retrouver toutes les caractéristiques d’une individualité psychique, des traits psychologiques, un rapport conscient/inconscient, une volonté, des forces et des faiblesses...
3. Un système social est un support mêmétique, c’est à dire que son projet de vie est le support, la défense d’une idée (la nation par exemple), d’un concept (le communisme, une grosse entreprise…), de ses règles de vie… de tout ce qu’en psychologie on appelle un même. Par définition donc, un système social est le support à la propagation d’une pensée collective comme le cerveau est le support d’une pensée individuelle. Nous entrons donc là totalement dans le domaine du psychique, ou les lois mécaniques de la raison n’ont plus vraiment court mais plus celles, quantiques, de l’intuition.
Notre monde socio politique est donc un enchevêtrement de systèmes, aussi compliqué mais moins bien structuré, que peut l’être un corps vivant. Ces systèmes sont effectivement soumis à une des lois du vivant, le principe d’évolution, souvent abusivement nommé darwinisme compétitif, qui les poussent à vouloir s’étendre, souvent aux dépens des autres systèmes. Mais cela est valable pour les systèmes dont les individus sont en grande partie inconscients à eux mêmes.
Qu’en seraient ils dans un système dont les individus seraient tous conscients de leur système, de leur place dans le système et de la relation de leur système avec les autres systèmes ? Qu’en seraient il dans le cas d’une réelle conscience collective ?
Laurent Juillard