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849Il y avait plusieurs indications intéressantes au dîner de la Maison Blanche de mardi soir, les Bush recevant le Sarko et la République Française. Steve Clemons, qui n’était pas invité mais n’en tient pas rigueur à GW, consacre un écho, le 7 novembre à ce “dîner en ville”. Il note tout de même, sur la liste des invités, l’absence de tous les sénateurs de la Commission des affaires étrangères: Hagel, Biden, Kerry, Lugar et compagnie. Malgré nos conseils, Sarko n’a donc pas vu Hagel, – à moins qu’il n'ait opéré en sous-marin. Egalement absent du dîner, Henri Gaino ; était-il également absent du voyage, alors qu’il était présent pour le déplacement à Moscou? Si oui, il y a de quoi alimenter les spéculations, soit sur la fortune de Gaino, soit sur l’importance diplomatique que Gaino accordait au déplacement.
Par contre, on notera parmi les présents, Philippe Douste-Blazy, balancé curieusement “Former Secretary of State, French Republic” (“ancien Secrétaire d’Etat, République Française”) tandis que Son Excellence Bernard Kouchner est baptisée de façon plus orthodoxe “Minister of Foreign and European Affairs, French Republic”. Et puis, beaucoup de folklore à-la-Sarko, – Louis Giscard d’Estaing, président du groupe des amitiés franco-américaines, Rama Yade, chargée des droits de l’homme au Quai d’Orsay, Rachida Dati, la ministre de la Justice. Cela nous rappelle le commentaire que le porte-parole de l’Elysée David Martinon fit le 2 novembre, lors de son “point de presse” sur le voyage, en annonçant la réception par Sarko le 6 novembre à 17H00 du maire de Washington, présenté de cette façon: «…jeune, métis, du type que le président affectionne.»
On verra dans ce dîner, un peu à l’image du voyage, le penchant jusqu'à tomber pour l’apparat au goût du jour, très multiculturel, très tendance, et une méfiance instinctive pour la substance. Steve C. Clemons, en expliquant sa propre absence (il n’a pas eu le temps de prendre contact avec le protocole de La Maison-Blanche), laisse entendre effectivement qu’il a assez peu peu de considération pour l’événement.
Clemons devait normalement être invité en temps que président du Cercle Lafayette, activé il y a un peu plus d’un an. Clemons expliquait alors qu’il avait pris cette présidence à la demande de Jean-David Levitte, alors (en 2006) ambassadeur de France aux USA et, depuis, conseiller diplomatique de Sarko. (Levitte était au dîner, lui.) Cela permet de situer Clemons comme un probable relais d’influence de la France à Washington, d’autant plus que sa position politique le met en bonne position pour figurer dans les cercles du pouvoir si le successeur de GW Bush est plus modéré que l’actuel président. (Clemons est de tendance modéré et “réaliste” en matière de politique extérieure, ami de Hagel, beaucoup moins de GW, et ennemi juré des néo-conservateurs.) Les Français utiliseront sans doute Clemons pour renforcer leur position auprès du futur (de la future) président(e).
Mis en ligne le 8 novembre 2007 à 14H02