Du négationnisme comme manifestation de santé

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Du négationnisme comme manifestation de santé

Texte : Entrevue traduite et commentée par jacques Duran de James Lovelock scientifique et environnementaliste sur le site "penséeunique.fr", le 25 Avril 2012 :

«Nouveau rétropédalage de James Lovelock, l'inventeur de la théorie "Gaïa" et (ex) gourou des environnementalistes .

»Après avoir sérieusement et progressivement modéré ses propos ultra-alarmistes antérieurs au cours des années précédentes, et, notamment, deux ans après ses déclarations particulièrement critiques sur les pratiques de la science (notamment climatique) rapportées ci-dessous, James Lovelock se ravise, une fois encore.

»Il déclare notamment qu'il a "excessivement extrapolé " et que la science climatique est mal comprise et, en particulier, que l'influence des oscillations naturelles des océans, mal prise en compte, pourrait jouer un rôle décisif sur le climat...

»Inutile de préciser que, faisant suite à la défection toute récente d'une autre grande icône du mouvement environnementaliste devenue "solariste climato-sceptique", le Prof. Fritz Vahrenholt (l'auteur de "Die kalte Sonne" ), les adeptes du GIEC serrent les rangs et tentent de minimiser la portée de ces événements, ce qui n'est pas facile notamment pour ce qui concerne James Lovelock dont la réputation est solidement établie au Royaume Uni et ailleurs.

[…]

»James Lovelock a accordé une interview à la chaîne américaine "World News, msnbc.com". Voici une traduction de la partie du texte de msnbc qui rapporte les propos de Lovelock (que j'ai engraissés dans le texte ci-dessous).

»Par Ian Johnston, msnbc.com (le 23 Avril 2012).

»Titre : "Le scientifique de "Gaïa", James Lovelock : J'ai été 'alarmiste" au sujet du changement climatique."

»"James Lovelock, le scientifique non conformiste qui est devenu le gourou du mouvement environnementaliste avec sa théorie "Gaïa" qui considère que la Terre est un organisme qui forme un tout, a admis qu'il avait été "alarmiste" au sujet du changement climatique et il a dit que d'autres commentateurs environnementalistes, tels Al Gore, l'avaient été eux aussi.

»Lovelock qui a 92 ans écrit un nouveau livre dans lequel il dira que le changement climatique se produit encore mais pas aussi vite qu'il l'avait craint autrefois…

»Il avait autrefois donné une des pires descriptions des effets du changement climatique. En 2006, dans un article du journal UK "The Independent" il avait écrit que "avant la fin de ce siècle des milliards d'entre nous mourront et les quelques rares couples survivants iront en Arctique où le climat restera tolérable."

»Cependant, a admis le professeur lors d'un interview téléphonique accordé à msnbc.com, il pense maintenant qu'il avait "excessivement extrapolé".

»Le nouveau livre qui devrait être publié l'année prochaine, sera le troisième dans une trilogie et fera suite à ses ouvrages précédents (1979 et 2009) " La revanche de Gaïa : Pourquoi la Terre se défend-elle et comment pouvons nous encore sauver l'humanité." ainsi que " Le visage évanescent de Gaïa : Un dernier avertissement : Profitez-en tant que vous le pouvez."

»Le nouveau livre discutera sur la façon dont l'humanité peut changer son comportement de manière à aider à réguler les systèmes naturels de la Terre, en jouant un rôle semblable à celui, harmonieux, des plantes quand elles absorbent le dioxyde de carbone et produisent de l'oxygène.

»Il (NdT : le livre à venir) reflétera sa nouvelle opinion que le réchauffement climatique n'est pas venu aussi vite qu'il l'attendait.

»“Le problème c'est que nous ne savons pas ce que fait le climat en ce moment. Nous pensions le savoir, il y a vingt ans. Ceci a poussé à l'écriture de quelques bouquins alarmistes - y compris le mien - parce que ça paraissait bien clair, mais cela ne s'est pas produit." a dit Lovelock.

»"Le climat fait ses trucs habituels. En réalité, il ne se passe pas grand chose de nouveau, jusqu'à présent. Nous étions censés être, en ce moment, à mi-chemin d'un monde en train de griller." dit-il.

»"Le monde ne s'est pas beaucoup réchauffé depuis le début du millénaire. 12 ans semblent être une durée raisonnable...la température est restée pratiquement constante alors qu'elle aurait dû augmenter -- le dioxyde de carbone est en augmentation, cela n'est pas remis en question." a-t-il ajouté.

»Quand on lui demande s'il était maintenant un climato-sceptique, Lovelock a répondu à MSNBC.com "Cela dépend de ce que vous voulez dire par sceptique. Je ne suis pas un négationniste."

»Il a déclaré que les émissions de dioxyde de carbone causées par l'homme provoquaient une augmentation de la température globale mais il a ajouté que l'effet des océans n'était pas encore assez bien compris et qu'il pourrait avoir un rôle déterminant.

»"Ce sont les océans qui pourraient faire toute la différence entre une période chaude et un âge glaciaire", dit-il.

»Il a déclaré qu'il pensait encore que la changement climatique se produisait, mais que ses effets se feraient sentir plus tard dans le futur qu'il le pensait auparavant.

»“Nous aurons le réchauffement climatique, mais il est quelque peu retardé." a dit Lovelock.

»Il a dit qu'en tant qu'indépendant et solitaire, cela ne le gêne pas de dire "Eh bien oui, je me suis trompé." Il a ajouté qu'un scientifique de l'université ou du gouvernement pourrait craindre que la reconnaissance d'une erreur l'amène à perdre ses financements.

»Il a cité les ouvrages de Gore "Une vérité qui dérange" et le "Faiseur de Climat" de Tim Flannery comme d'autres exemples de prédictions "alarmistes".

»En 2007, le Time Magazine avait cité Lovelock parmi les 13 leaders visionnaires dans un article sur les "Héros de l'Environnement", où figuraient également Gore, Mikhail Gorbatchev et Robert Redford. (NdT : Ainsi d'ailleurs que le Prince Charles, David Suzuki et Angela Merkel)”

»Quelques remarques sur les déclarations de J. Lovelock.

»James Lovelock a 92 ans. Il travaille seul, observe l'évolution de la science climatique, celle des indicateurs et réfléchit. Il n'a rien à perdre ni à gagner et peut parler librement, comme le précise le journaliste qui l'interrogeait : "Cela ne le gêne pas de dire "Eh bien oui, je me suis trompé." Il a ajouté qu'un scientifique de l'université ou du gouvernement pourrait craindre que la reconnaissance d'une erreur l'amènerait à perdre ses financements."

»N'est ce pas ce que tout scientifique devrait pouvoir faire : Evoquer librement ses doutes, ses erreurs et ses incertitudes ?

»Faut-il attendre d'avoir atteint l'âge de la retraite pour pouvoir le faire?

»Lovelock constate que l'évolution actuelle du climat ne cadre pas avec les modèles présents et antérieurs. Il dit : "Le problème c'est que nous ne savons pas ce que fait le climat en ce moment. Nous pensions le savoir, il y a vingt ans.". En d'autres termes, il n'est pas d'accord avec les affirmations selon lesquelles "la science est comprise".

»Lovelock reconnaît explicitement que " l'effet des océans n'est pas encore assez bien compris et qu'il pourrait avoir un rôle déterminant.". Il ajoute "Ce sont les océans qui pourraient faire toute la différence entre une période chaude et un âge glaciaire", dit-il. Ce qui n'étonnera guère les lecteurs familiers des nombreux articles commentés dans cette page.

»Lovelock est totalement indépendant. Il ne peut guère être suspecté d'être financé en sous-main par des intérêts pétroliers ou autres, ce qui constitue un des arguments ad hominem aussi classiques qu'infondés, utilisé par les supporteurs du GIEC (comme Naomi Oreskes, entre autres) à l'encontre des "dissidents".

»Compte tenu de sa notoriété, les médias anglophones ont largement fait écho aux propos de James Lovelock. A ma connaissance et sauf quelques rares exceptions (sur Internet), les médias francophones n'en ont strictement rien dit. Est-ce étonnant ?»

Commentaire :

Il semble que la reconnaissance d'ignorance puisse avoir une sobriété roborative, tout à fait distincte des vertus de l'inconnaissance, mais pas sans intérêt.

GEO