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321614 février 2021 – Il en a été dit, des choses, après cette farce bouffonne du second procès de Trump visant, celui-là, à sa destitution d’une fonction qu’il n’occupe plus. L’image la plus frappante du point de vue du simuleur-simulé, fut celle du sénateur Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat, qui parla pour caractériser la décision d’acquittement de Trump d’un « vote of infamy ». Nos lecteurs informés ont deviné que Schumer, habile rhétoricien quoique d’une certaine lourdeur, paraphrase le discours fameux, le “Infamy Speech” de Roosevelt du 8 décembre 1941 devant le Congrès, par conséquent allant jusqu’au bout de la grotesquerie de son analogie puisqu’il avait comparé l’‘attaque’ du Capitole du 6 janvier 2021 à l’attaque de Pearl Harbor. Toutes ces mignardises dialectiques mesurent le degré de bouffonnerie extra-stratosphérique (‘On a marché sur la Lune’) où se complet aujourd’hui Washington D.C. devenue définitivement ‘D.C.-la-folle’.
(Phrase complète de Schumer, pour les archives de l’Histoire, en original pour garder tout le poids de cette expression ‘will live in infamy’ : « January 6 will live as a day of infamy in the history of the United States of America. The failure to convict Donald Trump will live as a vote of infamy in the history of the United States Senate.. »)
Plus intéressante après tout, et cela à mon estime et en prenant toutes les respectueuses précautions du monde à l’endroit de cette majestueuse institution qu’est le Sénat des Etats-Unis comme résurgence superbe de la Grande Vertu républicaine (pardon, démocrate) Romaine, est cette possibilité d’une rencontre inédite entre un président en fonction et actif, et un président hors de ses fonctions et certainement désormais très-actif. Il s’agit de la possibilité d’une rencontre entre Poutine et Trump, annoncée, – avec tous les conditionnels qui vont bien, – par le site NewsMax.com, – dans ces termes :
« Que ce soit pour discuter affaires ou discuter politique, des experts politiques disent qu’une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine pourrait se profiler à l'horizon. Non seulement cette rencontre déclencherait une frénésie médiatique, mais elle rendrait l’administration Biden folle tout en renforçant le fait que Trump possède toujours un énorme pouvoir politique. »
“Frénésie médiatique” et “l’administration Biden [devenue] folle”, sans aucun doute, d’autant que c’est déjà le cas pour les deux occurrences. Cela observé, il faut convenir que ce serait un beau coup et un coup audacieux ; encore faudrait-il que les deux présumés-coupables surmontent les obstacles des conseils de retenue, et ceux de leurs propres caractères et de leurs conceptions stratégiques.
Voyons du côté de Trump. L’ancien président est sortie victorieux et resplendissant de cet incroyable cadeau que les démocrates, absolument aveuglés par leur haine-de-Trump, lui ont offert sur un plateau de transcendance communicationnelle. Il faut effectivement, comme dit Alastair Crooke, que les élites (les démocrates infectés par leur virus de la haine-de-Trump) aient complètement perdu le sens du réel, – dans ce cas, l’inéluctable et mathématique défaite de leur seconde attaque ‘destitutionnelle’, – pour avoir lancé cette initiative qui joue si parfaitement son rôle de réhabilitation d’un président que leur simulacre avait transformé en chef de l’‘insurrection’. (« Les élites en viennent à croire leurs propres récits [...] Elles perdent la capacité de se distinguer et de se voir elles-mêmes, comme les autres les voient. Elles sont si ravies par la vertu de leur vision du monde qu’elles perdent toute capacité d’empathie ou d’acceptation des vérités des autres. »).
En bonne logique stratégique, Trump devrait donc aimer cette initiative originale. Il rencontrerait néanmoins bien des obstacles et des freins pour l’en dissuader si le cas existe, chez les prudents, les antirussistes qui abondent chez ses conseillers, les complotistes qui continuent à croire aux dégâts causés par les complots type-simulacre (type-Russiagate) des démocrates, bref les élites, présentes aussi dans son camp, qui « en viennent à croire leurs propres récits [des autres] ». Il faudrait donc à Trump beaucoup d’audace transgressive pour pousser à un coup aussi audacieux.
Du côté de Poutine, il y a la prudence immémoriale du président russe, très souvent habile et justifiée, parfois paralysante et inféconde. Malgré les rebuffades, les sanctions, les torrents de montages menaçants et de simulacres injurieux déferlant sur lui depuis quinze ans, Poutine peine à agir avec une complète fermeté et une égale conviction contre les haineux aveugles du clan-BAO. Il a pourtant une fantastique occasion de faire un coup royal sur le Grand Échiquier qui fonctionne aujourd’hui à l’huile de la communication, de quoi se faire retourner Brzezinski dans sa tombe.
...Qui, en effet, ne reconnaîtrait là une possibilité de croisement des diagonales des fous, entre le simulacre et le coup d’audace ? Le bloc-BAO a relancé le nième montage d’une opposition-fantôme chargé de nous jouer la rythmique de la ‘révolution de couleur’ à Moscou, avec le même pion de si médiocre stature qu’est le Navalny, cru-2020 prolongé-2021. Poutine, en invitant Trump (on pense évidemment que cela ne pourrait se passer que dans ce sens) a l’occasion de présenter au monde un Navalny-US, d’une stature incomparablement meilleure, chef d’une opposition bien réelle, superbement chargé d’une légitimité incomparable, – le médiocre-simulacre balayé par la vraie-audace. Les deux hommes, en cette circonstance, en fonction de ce qu'ils sont, seraient deux complices parfaits...
(Trop parfaits pour être vrais diraient les sceptiques, qui ont souvent raison ?)
“Vous avez Navalny ? Moi, j’ai Trump !” Il serait temps que Buchanan, qui est du camp de Trump, se rappelle et rappelle à Trump ce que lui-même pensait de Poutine, il n’y a pas si longtemps. Ce sont des phrases encore plus pertinentes aujourd’hui, dans ce temps qui est nôtre, où la polarisation que lui-même (Buchanan) définissait pour mieux décrire Poutine s’est dramatiquement affirmée...
« Is Putin One of Us ? » interrogeait Buchanan en décembre 2013. Il remarquait :
« Nous sommes deux pays désormais », parlant de l’Amérique coupée en deux, avec les traditionnalistes-conservatrices en position naturelle d’affrontement contre les progressistes-sociétaux (les futurs wokenistes) ; puis, poursuivant aussitôt :
« Poutine dit que sa mère le fit baptiser secrètement quand il était bébé et qu’elle répondait de sa foi chrétienne. Et ce dont il parle ici est ambitieux, voire audacieux. Il cherche à redéfinir le futur conflit mondial du “Nous contre Eux” comme un conflit dans lequel les conservateurs, les traditionalistes et les nationalistes de tous les continents et pays s’opposent à l’impérialisme culturel et idéologique de ce qu’il considère comme un Occident décadent... »
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