Écho de l’Europe antiSystème en Virginie

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Écho de l’Europe antiSystème en Virginie

Considérée du point de vue de la politique-Système aux USA, la nouvelle de la défaite d’Eric Cantor, chef de la majorité républicaine à la Chambre, est un coup de tonnerre. Il s’agit des primaires du parti républicain pour les candidatures du parti aux élections mid-term de novembre 2014, et c’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un chef de la majorité de la Chambre en place est battu dans les primaires de son parti pour la désignation des candidatures.

Cela signifie que Cantor, un des piliers de l’establishment républicain, partisan farouche d’Israël, soutien de la NSA, etc., a fini sa carrière parlementaire à la Chambre. Son vainqueur, le professeur d’économie David Brat, est un outsider du Tea Party, en général démonisé comme d’extrême droite et que nous classons, nous, dans les marges antiSystème qui lancent continuellement des assauts contre l’establishment à l’intérieur du Système. Tyler Durden, de ZeroHedge.com le 10 juin 2014, situe aussitôt cette défaite historique dans le flux des élections européennes qui a vu le surgissement des partis populistes eurosceptiques et antisystème.

«While The Tea Party had been relatively aggressive in the race, it is still quite shocking to the establishment that the second-highest House Republican just got unseated (despite outspending Brat by a ratio of 20-to-1) by a local tea-party-backed economics professor... [...] Echoing Europe's dissatisfaction with the status quo, it appears the announcement of the death of the Tea Party was a little premature. Cantor was elected to Congress in 2000... looks like we have to add one to initial jobless claims this week.»

Justin Raimondo exulte. Dans une courte nouvelle pour son site Antiwar.com, le 10 juin 2014, il annonce la victoire de Brat comme un effet de la crise Snowden/NSA et l’incapacité du corps législatif de présenter une réforme acceptable de la NSA. Pour Raimondo, Brat est un libertarien dans le parti républicain, de l’aile antiSystème (anti-Washington/gouvernement central, isolationniste et antiguerre).

«In a development that is going to shake the Republican Establishment to its foundations, Republican House majority leader Eric Cantor has been defeated: with a little more than 60 percent of the vote in, David A. Brat, a professor of economics and a trenchant critic of the National Security Agency’s spying on American citizens is clobbering the pro-NSA Cantor with a little less than 60 percent of the vote so far. Brat started out with $50,000 of his own money to launch what many viewed as a quixotic campaign against a well-funded and well-entrenched opponent. At the starting bell, Cantor had over a million and a half in his campaign war chest.

»Brat is an incisive critic of the Surveillance State. On his campaign web site, he went after Cantor for voting for the NDAA and against Rep. Justin Amash’s legislation that would have reined in the NSA. As the Brat campaign put it: “Dave believes that the Constitution does not need to be compromised for matters of national security. He supports the end of bulk phone and email data collection by the NSA, IRS, or any other branch of government.”»

Ces précisions d’étiquette et de choix politique sur différentes questions nous paraissent secondaires, d’autant que les étiquettes et les choix politiques sont parfois surprenants aux USA, par rapport aux références européennes. Par exemple, Brat, en tant que libertarien, est un partisan déclaré du libre-échange, bien plus que ne l’était Cantor, – alors que le courant anti-européen mentionné comme analogie est en général opposé au libre-échange. Mais la seule référence importante est bien la bataille Système versus antiSystème ; Cantor figure comme un archétype-Système tandis que Brat a axé sa campagne sur une position populiste et anti-Washington, ce qui en fait un antiSystème selon les normes US. Dans le contexte actuel de crise, c’est la seule référence qui importe et l’analogie avec le courant européen mentionné est justifiée.


Mis en ligne le 11 juin 2014 à 12H40