Échos de crise

Pour apporter un complément d'information à notre F&C de ce jour, voici quelques indications de sources européennes concernant l’évolution diplomatique de la crise iranienne, du côté de la “communauté internationale”.

L’échec de vendredi dernier du “quartette” (l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni [les 3UE] et les USA) à faire accepter à la Chine et à la Russie leur proposition de résolution de l’ONU introduisant une notion de sanctions contre l'Iran (Chapitre 7) semble irréversible. Chinois et Russes semblent s’être montrés intraitables.

Le sentiment général chez les Européens, notamment affirmé par les Français et les Allemands, est qu’on ne peut rien entreprendre qui n’ait l’accord de la Chine et de la Russie. On se trouve désormais dans une formule qui marque une réelle évolution. Les 3UE travaillent, sans les Américains de façon directe comme ces derniers temps dans le cadre de l’ONU. Ils tentent de mettre au point un vaste “package deal” de mesures à proposer à l’Iran, notamment avec des aspects très attractifs au niveau de la coopération, de l’économie, voire de l’aide au développement d’un programme civil nucléaire et de l’aide à la sécurité. L’idée serait désormais qu’au lieu de mélanger le bâton (les sanctions) et la carotte (des propositions de coopération), on se concentrerait sur la carotte.

La perspective est donc désormais que cette démarche s’oriente beaucoup plus vers les positions chinoise et russe et s’éloigne des positions américaines. Apparaît la possibilité que l’administration GW Bush n’accepte pas le résultat final de cette démarche, y préférant la politique de pression par les sanctions, débouchant éventuellement sur l’option militaire. D’ores et déjà, on ne peut plus parler de “front uni” occidental (3UE + USA).

Mis en ligne le 10 mai 2006 à 15H52